autobiographies #13 I Quelle femme ?

Oui, c’est comme ça. Faut que mes mains s’agitent. Tu parles et voilà mes mains qui s’agitent, j’aimerais les mettre au calme, au vert, ou quelque chose comme ça, mais ces idiotes restent suspendues à mes bras, pas moyen de s’en défaire, je ne les commande pas, toi, tu parles, tu donnes ton éternelle leçon, la télévision ronronne au creux Continuer la lectureautobiographies #13 I Quelle femme ?

Autobiographie#6 Un long voyage de nuit

Serrée dans le bus bondé, place assise près de la fenêtre, aux pieds mes sacs poussés en partie sous le siège devant moi, montée difficile, dans la file d’attente, ça poussait, ça pressait, ça secouait, hautes marches à grimper difficilement avec mon paquetage, on aurait dit une mule chargée, sac à main, sac à dos, sac à provisions, sac à Continuer la lectureAutobiographie#6 Un long voyage de nuit

autobiographies #12 | c’est de la bonne !

Elles courent, elles poussent, à l’air libre ou enserrées dans une serre. se disputant les faveurs du soleil ou la chaleur des lampes DEL, elles sont lascives ou vivaces, fraîches ou désséchées, elles sont nimbées d’odeurs aromatiques qui nous transportent au delà de la Loire, dans les garrigues d’un bout de crau, entre Camargue et Durance. Bercées et ballotées entre Continuer la lectureautobiographies #12 | c’est de la bonne !

autobiographies #12 | les vieux agendas

Ils ont toujours été là, les dents serrées aux souvenirs. Sélectifs, lacunaires, cryptiques, ils laissent parfois échapper un point d’exclamation ; ils ignorent majestueusement que je veux les lire et les comprendre une éternité plus tard. La première entrée date du premier janvier 1983 : « Rien de spécial. Dîner sur la place. Magasin. »   Quelle place ? Quel magasin ouvert un premier janvier ? Je Continuer la lectureautobiographies #12 | les vieux agendas

autobiographies #11 | petites touches de bonheur

Ses mains attrapent la boîte à bijoux au fond du secrétaire, à côté des papiers de la maison. Elle l’ouvre, touche, fouille dans les petits tiroirs remplis de soie, de bagues, de boucles d’oreilles, de broches et de clips. Rien de précieux, pas de valeur sauf sentimentale. Elle se pare surtout pour sortir. Il y a là une garniture en Continuer la lectureautobiographies #11 | petites touches de bonheur

autobiographies #12 | dans un bureau

S’imposent à la vue, en entrant, sur le mur de gauche les trois fusils à pierre, leur long et fin canon qui semblent si fragiles et dangereux, leurs décors discrets de métal, et pour l’un les cordelières vertes de laine tressée qui pendent de la crosse, deux poignards dans leur étui de cuir décoré d’appliques, ton sur ton pour l’un, Continuer la lectureautobiographies #12 | dans un bureau

autobiographies #08 | revenir toujours et encore

1/ comme un collier de portes et de pièces ; avec ses meubles dépareillés d’époque et de personnalités ; agrégat de souvenirs de différents occupants depuis la nuit des temps ; la cuisine par où se fait l’entrée ; une cuisine de vieille mouture ; ses placards encastrés dans ces gros murs de granit ; jaunes ; des placards désespérément jaunes ; chacun avec un mode d’ouverture différent, Continuer la lectureautobiographies #08 | revenir toujours et encore

autobiographies #12 | vestibulaire

Les marques sont récentes. Un radiateur à bain d’huile a joué là aux autos tamponneuses. Il y a des lambeaux de tapisserie qui frisent et à certains endroits, ça plonge jusque dans le mur et pourtant il est dur, là, le mur, c’est l’ancien mur extérieur, on n’y a pas plaint le ciment ni les galets de Garonne, pas comme Continuer la lectureautobiographies #12 | vestibulaire

autobiographies #06 | la nuit à rebours

Ce souffle en permanence, la ventilation, le moteur, on ne sait pas trop, ce bruit de fond dont on ne se dépêtre pas, les écouteurs sur les oreilles, oublier un peu ce souffle, la finesse de la paroi qui nous sépare du vide, température extérieure invivable, s’il y a une fuite, un hublot qui s’ouvre, un bouton sur lequel on Continuer la lectureautobiographies #06 | la nuit à rebours

autobiographies #06 | bifurquer

Photo: Jérôme Cé, décembre 2021 Tourner la tête pour voir à travers la vitre, faire se faufiler ton regard entre le bide de ton voisin et le siège de devant pour finir par buter, buter contre le sombre, le sombre parfois ponctué de tâches, de halos ou d’éclats de lumière, finir, finir sur cet effet miroir à te regarder toi Continuer la lectureautobiographies #06 | bifurquer