autobiographies #12 | postiches

Nichée dans un parpaing cassé. Un vieil escabeau en bois et vieux fer rouillé. Un long bambou comme on s’en servait pour improviser une canne à pêche. Dans le trou une boite. Une boite en très mauvais état, attaquée par la rouille. Sous la loupe des caractères verts foncés sur un vert plus clair, peut-être un R et un I Continuer la lectureautobiographies #12 | postiches

autobiographies #12 | dislocation

Cela participe de la dislocation d’un être, des facettes qu’il reste de lui, qu’il a bien voulu laisser appréhender, ou de ce que je souhaite garder en souvenirs. Ce qui se détache en premier c’est le presse-papier , cette boule en verre, très lourde pour mes mains d’enfant, garnie de filaments de couleurs qui s’entremêlaient comme des routes, non des Continuer la lectureautobiographies #12 | dislocation

petit point info de fin de trimestre

J’insère ici copier-coller du point d’info diffusé à l’instant sur le #Patreon, avec le replay du Zoom de lundi dernier, mais avec quelques compléments – et c’est bien entendu ouvert à débat, réactions, suggestions… cher.e.s, • je mets en ligne comme à l’accoutumée, pour qui voudrait revoir ou qui n’a pas pu participer, notre échange zoom, toujours si riche et Continuer la lecturepetit point info de fin de trimestre

autobiographies #01 | Champs de visions

Un champ. De l’herbe, rien que de l’herbe. Des feuilles d’herbe, des tiges d’herbe, des fleurs d’herbe. Du pissenlit peut-être. Le ciel bleu, il fait chaud. C’est l’été. C’est toujours l’été. Assis. Rêver. Rire. Le champ est est en pente. Le monter. Aller au plus haut. Pas possible d’aller plus haut, après c’est les broussailles, la route. Se mettre en Continuer la lectureautobiographies #01 | Champs de visions

autobiographies #10 | elle arbre

Elle se tient assise. Elle est calée contre le tronc. Elle vacille quand il ploie sous la bise. Elle tire sur les brins d’herbe jaunis et aplatis. Elle est engoncée dans son manteau bleu ciel. Elle a les joues rouges. Elle cligne un peu des yeux dans le contre-jour. Elle sourit. Elle ne voit pas les corbeaux. Elle est de Continuer la lectureautobiographies #10 | elle arbre

autobiographies #13 | une dame

Elle était svelte et de taille moyenne, elle avait de jolies mains, de jolis pieds, des yeux très clairs qui voyaient un peu flou et a gardé toute sa vie des jambes fines qui donnaient à ceux qui la suivaient une attente déçue, dans les dernières années, par la vision du visage fripé, des énormes lunettes loupes que sa myopie Continuer la lectureautobiographies #13 | une dame

autobiographies #12 | Le magasin

Les gravures de mode. Les gravures de mode représentaient des femmes en deux dimensions, grises, le port altier, le regard droit, inexpressif, sans attentes ni désirs, même pas celui d’être admirées. En chignon en intérieur, parfois dehors en chapeau, les volants de leurs robes tout aussi gris, rarement rehaussés de couleurs très pâles comme sur les cartes postales de la Continuer la lectureautobiographies #12 | Le magasin

autobiographies #10 | dentelles de vies

Elle sait s’occuper d’une ferme et des animaux. Elle sait tenir une maison et s’occuper des enfants. Elle a huit frères et sœurs. Elle aura sept enfants, quatre filles et trois garçons. Elle n’a guère le temps de regarder les nuages ou les oiseaux. Elle a les yeux fixés sur les napperons de dentelle qu’elle doit vendre pour pas grand-chose. Continuer la lectureautobiographies #10 | dentelles de vies

autobiographies #13 | pensées blanches

codicille : Rattrapé par la proposition autour d’Anne-James Chaton, le elle+elle+elle est devenu un je+je+je, une succession de voix narratives. Dans l’exploration de ces réalités, sans doute les « artefacts collectifs » ne sont-ils pas assez présents et les considérations individuelles trop prégnantes. Mais c’est là, dans les pensées blanches de ces femmes, que m’a emmené Annie Ernaux. C’est quoi la mort, si Continuer la lectureautobiographies #13 | pensées blanches

autobiographies #13 | J’attendrai

« J’attendrai. J’attendrai toujours, ton retour ». J’aime bien cette chanson de Rina Ketty. Radio Bleue la diffuse encore parfois, le dimanche. C’est le jour des dédicaces. J’attendrai Roger ou P’tit Louis Maurice. J’attendrai peut-être leur retour. Je m’amusais bien avec ces deux là, beaucoup plus qu’avec Kleber, qui était beaucoup trop vieux, et que j’ai épousé avec « sa bite et son Continuer la lectureautobiographies #13 | J’attendrai