autobiographies #07 | portes

La porte de la petite cabane. On y accède par trois blocs de schistes irréguliers, polis par les ans, glissants par temps de pluie, mousse infiltrée dans le moindre interstice de la pierre fracturée par le gel. Les adultes se baissent pour la franchir. Composée de quatre panneaux verticaux en bois v peints en ocre, elle est scellée par deux Continuer la lectureautobiographies #07 | portes

autobiographies #07 | quinze portes

Porte de la Savoisienne en bois blond un peu cossu avec écusson quelque chose qui ancre dans une tradition d’ailleurs la mère dit souvent La Savoisienne. Ouvre sur un gouffre de tristesse. Fait face à l’ascenseur de Notre dame de la Garde . Souvenir de bois blond, de lourdeur , se confond un peu avec ce meuble ce buffet acheté Continuer la lectureautobiographies #07 | quinze portes

autobiographies #14 | cartographie

Tout n’est rien. sur une place un dimanche soir d’hiver, des marrons chauds dans un cornet de papier journal, la chaleur au bout des doigts le long couloir sombre au bas de l’immeuble de trois étages, le cœur qui bat trop vite, les escaliers montés quatre à quatre sous la table, Le club des cinq entre les mains, la vie Continuer la lectureautobiographies #14 | cartographie

autobiographies #08 | couloir ; cuisine ; salon ; chambre ; escalier ; cagibi ; chambre ; chambre ; chambre ; salle-de-bain ;

Sur sa paillasse sommaire la chienne ; elle ne bave pas beaucoup pour un Boxer ; chien brun oreilles coupées en pointe et queue en moignon ; la canine inférieure gauche déborde ses babines ; roulée en boule ; haletante ; l’œil un peu rouge quand le poil de barbe blanc ; contre le rideau marron épais coupant la respiration du vent sous la porte d’entrée ; ça sent Continuer la lectureautobiographies #08 | couloir ; cuisine ; salon ; chambre ; escalier ; cagibi ; chambre ; chambre ; chambre ; salle-de-bain ;

autobiographies #14 | extérieurs, traces

un jardin, ou la terre battue d’un enclos plutôt, avec deux arbres et une maison s’ouvrant par une véranda à l’arrière plan, un fauteuil d’osier transplantés dans la Chine d’après la guerre des boxers, et puis une robe blanche et sur les genoux un minuscule être enfoui dans de la dentelle un jardin, ou la terre battue d’un enclos plutôt, Continuer la lectureautobiographies #14 | extérieurs, traces

autobiographies #09 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

procédure des clés deux tours, entrée de service à rebours se dire sortie, sortie de service, échappée du service, procédure inerte à l’accélération, on ne tourne pas le dos aux feulements, on baisse les yeux, on recule au ralenti, un pas, deux pas de côté, on a ouvert le guichet de l’interrupteur sur lequel on garde le doigt appuyé, que Continuer la lectureautobiographies #09 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

autobiographies #14 | sans hiérarchie

le dessin de Matisse, visage d’une femme de trois-quart elle accroupie contre la machine à laver les yeux levés vers lui dont la main est en l’air. le stand France-Urss de la fête de l’huma, et les 5 poules picorant sur un plateau de bois quand on fait tourner la boule dessous, le petit bruit qu’elle font la cohue sur Continuer la lectureautobiographies #14 | sans hiérarchie

autobiographies #13 | Denise

Quand j’étais petite on a dit tourne sept fois ta langue dans ta bouche et au pays de la poussière et du soleil j’ai appris à me taire. J’ai appris qu’on descend les escaliers quatre à quatre et que la vie peut s’écouler lentement devant des porches endormis dont on se réveil uniquement pour la poussière. Enlever la poussière, taper Continuer la lectureautobiographies #13 | Denise

autobiographies #14 | une image pour

Une image de chaque film vu, de chaque film oublié ou aimé, de tous les films qu’on ne revoit pas, parce qu’on ne s’en souvient pas une image pour chaque vie ville morceau de vie retrouvé comme jeté en arrière les grands arbres plantés là au bout du chemin des chiens qui aboient, une maison pour un chien, une semaine Continuer la lectureautobiographies #14 | une image pour

autobiographies #14 | les deux tanches

Les deux tanches presque immobiles sous le pont de l’voie, ce tableau. Le goudron fondant, qui collait aux tongs et aux pieds. La terre noire des marais, son odeur de tourbe. Le fou dans son bleu de travail qui nous faisait peur. Le grand dogue allemand beige du garage, l’accélération de nos pas. Le parc, les enfants heureux et criants, Continuer la lectureautobiographies #14 | les deux tanches