autobiographies #06 | le thé Lipton, j’aime pas ça

Les odeurs changent, les lumières changent, et toujours dans le couloir étroit sentant le cuir, le tabac et le métal, sentant le thé, des silhouettes qui passent, tantôt des passagers tantôt des stewards ou des contrôleurs, c’est qu’il va loin, de ville en ville, de petits points denses tassés ponctuant les rails qui s’étirent chauds, à l’infini, la nourriture change, Continuer la lectureautobiographies #06 | le thé Lipton, j’aime pas ça

autobiographies #06 | vol de nuit.

Départ pour la Floride, Etat du sud-ouest des USA avec d’un côté, l’océan Atlantique et de l’autre, le golfe du Mexique, comprenant des centaines de kilomètres de plages, plages de gens, plages de chiens, plages de voitures, la Floride donc, mais pas Miami, ni Orlando, non, ce sera Tampa, siège du comté de Hillsborough sur la côte occidentale, le long Continuer la lectureautobiographies #06 | vol de nuit.

autobiographies #06 | sicilia! (projet II)

sicilia, sicilia !….patria, patriarca !…..dans le train les dossiers des banquettes de velours sombre appuyées au murs des compartiments dessinaient en leurs centres des rectangles striés clairs de tissu élimé tirant vers le gris un blanc sale encadré par les appuie-têtes les sièges les accoudoirs plus foncés ces banquettes qui ressemblaient au mobilier d’un décor de théâtre prêt à accueillir à chaque Continuer la lectureautobiographies #06 | sicilia! (projet II)

autobiographies #06 | voyage à Sumatra

ça cahote, ça ébranle les reins, route si mauvaise qu’on doit s’agripper au bord de sièges comme on peut – dormir pas question –, heure après heure ça percute contre les os, ça entame le courage, les sièges en bois recouverts d’une maigre mousse enveloppée de moleskine souvent déchirée, voire éventrée, le véhicule à bout d’usage au moteur cependant increvable Continuer la lectureautobiographies #06 | voyage à Sumatra

autobiographies #06 | à bord du temps

Il fait chaud dans ce compartiment, on est enfin partis mais il fait chaud, il pleuvait à la gare de Lyon et c’est comme si cette pluie s’était infiltrée dans le compartiment bien rempli, toutes les couchettes seront occupées, visiblement, dans ce petit espace se tenir debout pour commencer, le temps de reconnaître sa place, de s’occuper de la valise, d’enlever Continuer la lectureautobiographies #06 | à bord du temps

autobiographies #06 | la plus longue phrase de ma vie

J’ai claqué mes derniers pesos, Victor Hugo est retourné sur son siège, Santiago continue à dégueuler ses banlieues, ses bidonvilles, ses campamentos, par instants on les dirait parqués dans des poulaillers, à d’autres moments fantômes malpropres, mais bon, moi, je me barre, j’ai déjà les chaussettes qui puent, je n’arriverai pas à dormir, il faut que je choisisse une destination ; Continuer la lectureautobiographies #06 | la plus longue phrase de ma vie

autobiographies #06 Trains de 21h00 et des poussières

Paris Gare de Lyon, le soir, à 18 ans et 20 ans, voici 40 ans, à 21 h 00 passées ou 20 h 00 selon la saison, voies 17 et 19, ça dépend, vers Marseille et Modane, par Lyon, toujours, tous les jours aux quatre saisons, cohue du dimanche départ et retour, voyageurs du jour revenant de Lyon vers Paris Continuer la lectureautobiographies #06 Trains de 21h00 et des poussières

autobiographies #06 I 12 juillet 1998. 21h-minuit

Tous les dimanches soirs, c’était le rituel de fermeture de la maison : débarrasser la table et ranger la cuisine, couper l’eau, arrêter le chauffage (un réflexe, même en été), vérifier les volets, fermer le verrou de la porte sur le jardin, ouvrir le frigo et emporter ce qu’on pouvait emporter, jeter le reste, ficeler le sac poubelle, le lancer dans Continuer la lectureautobiographies #06 I 12 juillet 1998. 21h-minuit

autobiographies #06 | aire de nuit

C’est l’été, quand les nuits sont les plus courtes, le bus parti de la gare de Bordeaux bien après le coucher est comme un œuf, et il est surprenant ce monde en partance vers un lieu du Portugal jusque-là inconnu… un bus très haut non pas rempli de jeunes touristes comme d’abord imaginé, mais de femmes et d’hommes qui rentrent Continuer la lectureautobiographies #06 | aire de nuit

autobiographies #03 | le noyer

A3 – Arbre L’humide odorant du dessous de tes branches remplace la chaleur de l’été. Humus, terreau, champignons et tous ces longs filaments blancs qui sont vos discussions feutrées. C’est le temps des récoltes, des compotes, du sucré des confitures et des bocaux bien clos pour tenir tout l’hiver, quand la fumée du feu de bois nous rhabille tout entiers. Continuer la lectureautobiographies #03 | le noyer