#anthologie #37 | quatre visions

Je vis dans son regard, le lendemain, une intensité inhabituelle, une insistance, puis elle tourna la tête, en silence. Je baffouillai quelques paroles dont j’eus immédiatement honte et la sonnerie nous appela chacun dans une classe différente. Je racontai des choses à mes élèves. Elle aussi. Aux siens. Presque les mêmes choses. Je vis les murs du moulin se lézarder, Continuer la lecture#anthologie #37 | quatre visions

#anthologie #16  | comment allez-vous aujourd’hui ?

Une invitation à s’asseoir, ce geste renouvelé semblerait automatique, il s’agit de l’inconscient ? l’inconscient en face, l’inconscient de face. Dans ce bureau, le même glissement du corps dans le siège elle et lui seuls au monde, seuls dans leur monde, percevoir l’autre ses attentes ses espoirs ses désespoirs… Scruter ses gestes ses respirations ses mouvements l’évasion de son regard, ses Continuer la lecture#anthologie #16  | comment allez-vous aujourd’hui ?

#anthologie #40 | A propos des « compléments circonstanciels » : premières hypothèses

Les documents trouvés sont en assez mauvais état. Pour m’en tenir à une approche très superficielle il s’agit d’un ensemble de feuillets réunis dans un dossier cartonné vieilli et au contenu brouillon. Dessus en guise de titre (mentionné provisoire en petit caractères, feutre noir, écriture fine, apparemment masculine) : « les compléments circonstanciels. » Le tout est serré par un mince ruban de Continuer la lecture#anthologie #40 | A propos des « compléments circonstanciels » : premières hypothèses

#anthologie #13 | 3981 signes

Traverser la rue de la Tannerie. en son extrémité, là où elle se confond avec la place dite « Cabello » avant de s’y engager sur le trottoir de gauche. A vrai dire, ce n’est pas un véritable trottoir car il n’y a pas de marche. Pavé, bordé par un caniveau et jalonné de plots de fonte régulièrement espacés. Aucune fenêtre ne Continuer la lecture#anthologie #13 | 3981 signes

#anthologie #20 | j’aurais dû te reconnaître

Je n’ai que six photos de toi… je ne sais pas pourquoi six et pas plus… tu es pourtant venue plus souvent que six étés. Tu as dû venir… tu n’es peut-être pas venue plus de six étés… tu ne te souviens pas… je ne me souviens pas très bien non plus… le visage de ta mère et le tien Continuer la lecture#anthologie #20 | j’aurais dû te reconnaître

#anthologie #33 | un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon

Un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon. Visage féminin, contours vaporeux, chevelure bouclée. Vestiaire. Robe trapèze, motifs floraux, blouson en vinyle, foulard en soie, lunettes oversize, col roulé ajusté, chemisier à jabot, ceinture large, sac à main en cuir verni, col pelle à tarte. Mère. Un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon. Continuer la lecture#anthologie #33 | un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon

#anthologie #40quater | Quête du Graal

Elle est antiquaire en retraite. Sa maison, un musée, faïences, mobilier art-nouveau, bibliothèque où les couvertures en couleur de l’éditeur Hetzel donnent envie de relire les Jules Verne, oser les saisir… Après le café, nous discutons un moment, elle me montre ses deux dernières acquisitions, une édition originale du Mariage de Figaro de 1785, un incunable copié main, rédigé bien Continuer la lecture#anthologie #40quater | Quête du Graal

#anthologie #40 | La der, un préambule ?

Des feuilles et des feuilles sortent de la photocopieuse.Des fragments, une centaine de pages éparses. Les rassembler ou pas, les mélanger ou pas. Finalement, décider de les trier, en mettre à la corbeille, essayer de trouver son chemin d’écriture.Autrice, narratrice, personnages, une confrontation permanente pendant ces quarante jours. Léonie le personnage qui s’est imposé, revenant et revenant au fil des Continuer la lecture#anthologie #40 | La der, un préambule ?

#anthologie #00 | à l’aube

À l’aube. J’ai été conçu. J’ai été arque-bouté entre quatre jambes. J’ai été catapulté dans un ventre pendant sept mois. J’y ai bu à la source. J’ai été à mon aise. J’ai été mal à l’aise. J’ai mordu la chair de ma mère dedans son ventre. J’ai joué avec ses nerfs. Je me suis emmêlé à ses veines. Je me Continuer la lecture#anthologie #00 | à l’aube

#anthologie #32 | fin du marché

À treize heures, le marché de la Libération touche à sa fin, et les marchands commencent à remballer leurs étals. Sur l’avenue Malausséna et la place Charles de Gaulle, les premiers comptoirs ferment. Au pied de l’esplanade de l’ancienne gare, enclavée entre les escaliers et les terrasses des cafés-restaurants, les commis poissonniers, le dos courbé, transportent les bacs de glace Continuer la lecture#anthologie #32 | fin du marché