#anthologie #03 / Le sac en plastique

#03 / Le sac en plastique Je ne sais pas. Le sac était par terre. Un sac vide, un sac en plastique vide et transparent. Un sac vide qui allait s’envoler, je le voyais bien… Et j’ai pensé, il faut que je l’arrête dans son envol. Il faut que je l’attrape, que je stoppe sa course de sac vide. Il Continuer la lecture#anthologie #03 / Le sac en plastique

#anthologie #10 | il

il a quinze ans il est en troisième il est au collège Paul Éluard il a 18 ans il est au lycée Émilie de Breteuil à la fin du lycée il quitte la région il déménage à Toulon il a 34 ans il travaille dans un bar-tabac il vend des cigares il a 38 ans il a deux filles Angèle Continuer la lecture#anthologie #10 | il

#anthologie #09  | demi-tour

je suis passée et j’ai vu lui au milieu de la foule j’ai regardé les têtes trop grandes j’ai reculé fait demi-tour et j’ai couru je me suis engouffrée dans la bouche de métro je veux dire avec le M en gros que je n’ai pas aimé j’ai pris le chemin opposé j’aurais voulu m’approcher dire bonjour dire tiens dire Continuer la lecture#anthologie #09  | demi-tour

#anthologie #27 | tentatives de trois ébauches anamorphiques

Je suis né le samedi 14 septembre 1991, à Toulon. Mon père était sous-marinier, ma mère s’occupait de moi et du reste. Pour les vacances, nous allions chez mes grands-parents, à Marmande ; les deux familles étaient voisines. Il y avait aussi là mon ami d’enfance, de deux ans mon aîné. Nous avons déménagé à Soissons (dans l’Aisne) en 1996, Continuer la lecture#anthologie #27 | tentatives de trois ébauches anamorphiques

#anthologie #40 | grottes (hypothèses)

L’auteur, ce serait l’arrière-petit-fils de Séraphine, une aïeule dont il ne saurait presque rien, si ce n’est qu’elle habitait, au début du vingtième siècle, dans ce hameau du Grabou et que dans une grotte de la forêt en contrebas une famille entière, à la même époque, avait élu domicile. Ce qui intéresserait l’auteur, ce ne serait pas de reconstituer la Continuer la lecture#anthologie #40 | grottes (hypothèses)

#anthologie #01 / Le travail

#01 / Le travail Se souvenir, il y a trente ans… de ce restaurant.Aller dans le Sud de Paris à Montparnasse après les études du jour pour enfiler le costume de nuit. La jupe, noire et courte, au-dessus des genoux, seyante et portée avec des talons. Les ongles et les lèvres, de rouge enduit, tout comme la viande, saignante. Le Continuer la lecture#anthologie #01 / Le travail

#anthologie #26 | concert au pied de l’arbre

Le roi s’approche du jardinier, les ciseaux cliquètent. Attente par le mouvement — de plus en plus ample d’un côté, vif et saccadé de l’autre. Le roi force l’air en dehors de sa poitrine, pas exactement au moment opportun — il sait qu’un tel moment n’existe pas — mais, disons, à un moment agréable. C’est la texture de l’écorce d’un Continuer la lecture#anthologie #26 | concert au pied de l’arbre

#anthologie #25 | carnet des odeurs

Marcher, et retrouver à un point précis de rue de Bretagne, l’odeur de lessive de chez Alexandre. Y emmener maman : joie mystérieuse à l’écoute de sa réponse. Eau d’orange verte. « Jeoffrey était occupé à entasser des packs de lait au fond de la supérette où se mélangeaient les odeurs de fruits gâtés et d’eau de javel lorsque la Continuer la lecture#anthologie #25 | carnet des odeurs

#anthologie #40 | Sem tres

L’auteur ne serait pas une fiction, l’auteur ne serait pas un fantasme, l’auteur ne serait pas une unité, l’auteur serait multiple. Autant d’auteurs que d’âges auxquels ce texte aurait été écrit, autant d’auteurs que de tentatives d’écriture, autant d’auteurs que de lieux d’écriture. L’auteur ne serait qu’un relai, celui d’une voix, une voix donnée à ceux qui ne l’ont pas, une voix qu’il n’aurait pas à donner à ceux qui savent la prendre, qui en usent, qui savent se faire entendre à l’oral, dans la vie, celle qui n’a pas voix au chapitre, aux chapitres des livres de papier. Continuer la lecture#anthologie #40 | Sem tres

#anthologie #24 l Ashley dort

Après l’alcool, Ashley endormi voyageait dans les limbes. Je me penchais sur sa parfaite immobilité et j’attendais un signe de vie. Les premières secondes, rien ne se passait. Le torse, les narines, rien. J’attendais, les yeux fixés tantôt sur la poitrine, tantôt sur le visage. Je ne pensais rien, je guettais. Au bout d’un temps, un tremblement infime du torse, Continuer la lecture#anthologie #24 l Ashley dort