#anthologie #36 | sur scène

« Toute forme n’est qu’un moment d’équilibre dans le jeu des rythmes dont le mouvement constitue partout toutes les formes, toute la vie. » Jean Epstein Et une nuit passa, une nuit orageuse, des éclairs que l’on aurait cru au ralenti tant il y en avait, il faisait jour. Il était sur scène et jouait son rôle. Devant des visages qu’il ne Continuer la lecture#anthologie #36 | sur scène

#anthologie #36 | au ralenti

Dans l’après-midi finissante, il marche, à travers les prés fauchés, épaules basses, cheveux détachés, d’abord attentif aux insectes – carabes dorés, sauterelles, criquets – comme s’il fallait fixer son attention sur quelque chose pour rester dans la réalité, son pas s’allonge, un souvenir l’assaille, sa jambe gauche fléchit légèrement, on pourrait croire qu’il va tomber, sa silhouette se désarticule dans Continuer la lecture#anthologie #36 | au ralenti

#anthologie #36 | Goutte à goutte

Ailleurs, dans l’arrière cuisine. Bec d’un robinet au dessus d’un lavoir en béton. Une perle d’eau apparaît. Pas tout à fait goutte. Collée au laiton de l’embout. Le temps semble se suspendre ; ça dure ; on dirait que la perle commence à s’étirer très légèrement en un filet rare ; se créant en suspension son corps de goutte pleine Continuer la lecture#anthologie #36 | Goutte à goutte

#anthologie #36 | Vespula vulgaris

dans le silence d’après le bain vibrations de sa paire d’antenne , six pattes en mouvement se frottant l’une à l’autre, vibrations accélérées, saccadées, de ses quatre ailes membraneuses, mandibules en action incessante, échappée de l’eau, elle n’est que rapidité brusque, qu’agitation permanente, après chacun de ses minuscules ébrouements, elle procède par petites avancées lentes sur la pierre chaude, temps Continuer la lecture#anthologie #36 | Vespula vulgaris

#anthologie #36 | Parenthèse colorée

en lien avec #anthologie #12 | Triolet et notes de voyage Je remarque une affiche collée sur un mur indiquant qu’un orphelinat recherche des volontaires. Quelques jours plus tard, empruntant un bus et un itinéraire compliqué loin du centre, je me présente à Happy Home pour faire peindre et dessiner les enfants. Il fait chaud, l’heure du repas est passée, Continuer la lecture#anthologie #36 | Parenthèse colorée

#anthologie #36 | Osaka-Paris (suite 35)

A chaque fois que tu rentrais de voyage et que l’on se retrouvait, sur un quai de gare ou dans un hall d’aéroport où j’aimais aller te chercher, on sentait tous les deux que le temps allait s’étirer comme pour rattraper ces moments où, toi si loin d’un pays du monde à un autre, moi à Paris, débordée comme la Continuer la lecture#anthologie #36 | Osaka-Paris (suite 35)

#anthologie #36 | travaux des champs

Visage à hauteur de champ. Champ de vision. Champ de forces. Champ de blé, juste avant la moisson. S’asseoir au bord, regarder. Alignés, blonds et droits, les épis, éclos au sommet de leurs échasses légères. Un peuple entier, prêt à être fauché, à donner le meilleur. Du grain à moudre. Une brise lente incline sans heurts la récolte à venir. Continuer la lecture#anthologie #36 | travaux des champs

#anthologie #36 I un galet

Le lit asséché d’une rivière – un lit de galets blancs – les rives bordées de peupliers –il fait très chaud, chaud et sec Le lit – terme générique pour tous les lits dans lesquels il a dormi – maintenant, asséché. En passant la main pour lisser les plis de la nuit, aucune humidité ne se dépose sur ses doigts, Continuer la lecture#anthologie #36 I un galet

#anthologie #36 | Peppino, Gigi (Parallèle 2)

Toi qui va demeurer dans la beauté des choses C’est le soir, il est assis, là sur une chaise, et on le cogne pour qu’il avoue. C’est le lundi, 15 décembre. 1969. Il est tard, c’est le soir. Le vendredi précédent (le 12), on ne sait pas exactement si ce sont les services secrets italiens ou les pourritures fascistes du Continuer la lecture#anthologie #36 | Peppino, Gigi (Parallèle 2)

#anthologie #36 | Miss Pardon ou le flamant rose

D’abord elle rougit, et se sentant rougir rougit plus encore, s’imagine que tous ne  voient que çà, ne pensent qu’à ça, qu’à elle et son teint de tomate confite, les autres la jugent, sans aucun doute ils la jugent, ah les autres… elle ne connait pratiquement personne ici, elle est mieux quand elle connait ne serait-ce qu’une personne, elle peut s’y Continuer la lecture#anthologie #36 | Miss Pardon ou le flamant rose