#anthologie #36 I un galet

Le lit asséché d’une rivière – un lit de galets blancs – les rives bordées de peupliers –il fait très chaud, chaud et sec Le lit – terme générique pour tous les lits dans lesquels il a dormi – maintenant, asséché. En passant la main pour lisser les plis de la nuit, aucune humidité ne se dépose sur ses doigts, Continuer la lecture#anthologie #36 I un galet

#anthologie #36 | Peppino, Gigi (Parallèle 2)

Toi qui va demeurer dans la beauté des choses C’est le soir, il est assis, là sur une chaise, et on le cogne pour qu’il avoue. C’est le lundi, 15 décembre. 1969. Il est tard, c’est le soir. Le vendredi précédent (le 12), on ne sait pas exactement si ce sont les services secrets italiens ou les pourritures fascistes du Continuer la lecture#anthologie #36 | Peppino, Gigi (Parallèle 2)

#anthologie #36 | Miss Pardon ou le flamant rose

D’abord elle rougit, et se sentant rougir rougit plus encore, s’imagine que tous ne  voient que çà, ne pensent qu’à ça, qu’à elle et son teint de tomate confite, les autres la jugent, sans aucun doute ils la jugent, ah les autres… elle ne connait pratiquement personne ici, elle est mieux quand elle connait ne serait-ce qu’une personne, elle peut s’y Continuer la lecture#anthologie #36 | Miss Pardon ou le flamant rose

#anthologie #36 | plan

Elle a dit on va le ralentir ce plan. À peine. Ce sera imperceptible; on peut le faire au montage. Et lentement comme si elle même avait été ralentie, comme mimant ce qu’elle allait infuser au plan à l’écran, elle a avancé sa main vers le clavier ; une longue main – une longue main calme. C’est la première fois que Continuer la lecture#anthologie #36 | plan

#anthologie #36 | la route

Le paysage défile tellement lentement. Il semble stagner. Il flotte. Il ne pleut pas mais une buée opacifie la vue. Les collines presque immobiles, les verts plus verts des bosquets tranquilles en bordure, et les arbres pensifs, patientent, leur tête inclinée. Le soleil envahit l’habitacle, nimbe, plombe, s’étale. Et le silence tout l’espace du dedans et du dehors. Rien ne Continuer la lecture#anthologie #36 | la route

#anthologie #36 | Le puits

La douleur tient ton corps entier serré. Tu viens d’être père. Tu as quitté la Charente Maritime et la tranquillité d’une petite ville de province. Les nuits de tarot au café Le Français, quand c’était le plus endurant, celui qui conservait sa vigilance jusqu’au petit matin, qui remportait la mise. Les copains du rugby, les fêtes, les troisièmes mi-temps avec Continuer la lecture#anthologie #36 | Le puits

#anthologie #40 | Rester là

31 – L’odeur du vivant 32 – Au marché le 21 juin 1950 33 – Paysages intérieurs 34 – Qu’il ne fallait pas qu’il bouge 35 – Extérieur nuit 36 – La faucille 37 – En tout temps en tout lieu 38 – Semer les épinards 39 – Ces fresques 40 – Hypothèses #31 L’odeur du vivant Je t’ai bien Continuer la lecture#anthologie #40 | Rester là

#anthologie #36 | l’escalier et le café noir

Les dernières images que l’on a de lui sont celles d’un corps ralenti ai-je écrit. Jusqu’au bout, il a monté les escaliers. Il est tombé souvent, jamais dans les escaliers. D’abord, il s’agrippait à la rampe à main droite, puis levait le pied droit pour le poser sur la première marche. Ce premier mouvement déjà contenait une lenteur qui m’aurait Continuer la lecture#anthologie #36 | l’escalier et le café noir

#anthologie #36 | relever la tête #16# suite

Elle va à sa rencontre. Aujourd’hui, c ‘est l’échec. Le premier. Elle ne sait pas bien comment le prendre. Quoi lui dire ? C’est l’enjeu de toute sa vie. Elle le sait . Comment une minute peut tout changer dans la vie de son homme. Il est grand, il est beau , c ‘est son fils. Il a seulement 19 ans . Continuer la lecture#anthologie #36 | relever la tête #16# suite

#anthologie #36 | Accordéon sans rancune

La langue ourlée aux derniers mots sacrifiés, j’ai la pensée de me redresser. Je me sens quatre cadenas au sol. Quatre pattes c’est réservé à d’autres jeux. Quatre pattes c’est quatre fois plus bas que ce qui se tient debout. Et mon regard. Atterrit à hauteur de poussière foulée. Je respire donc. Mal. Mes poumons d’aise et de repli. Accordéon Continuer la lecture#anthologie #36 | Accordéon sans rancune