#anthologie #32 | Fluctuations.

Le fait que nous soyons en voiture ne change rien en ce jour de juillet. Les paysages défilent. Nous venons de quitter la ville et ses grandes maisons perchées, ses arbres foisonnants et sa gare déjà pleine de touristes. Jupes et shorts, bobs et casquettes, appareils photos en bandoulières ou selfies rapides au portable, les uns mangent, d’autres boivent, certains Continuer la lecture#anthologie #32 | Fluctuations.

#anthologie #32 | Hommes assis, Hommes debout

J’hallucine : l’unijambiste qui vient faire la manche au marché du lundi, est assis comme d’habitude sur le trottoir devant la boulangerie, ses deux béquilles posées à ses côtés. Il a bien du mal tous les lundis à venir à béquilles jusqu’à cet endroit. C’est un gars de l’Europe de l’Est, je ne sais plus comment je l’ai su, mais Continuer la lecture#anthologie #32 | Hommes assis, Hommes debout

#anthologie #32 | La mer est si grande

La ville est blanche, minérale, les arbres bien alignés. Dans les parcs aucune herbes folles. Devant la tour de la Lanterne le pin parasol penche juste ce qu’il faut pour faire une belle photo. A l’intérieur de la tour les touristes s’extasient devant les traces des prisonniers laissées sur les murs : noms, prénoms, dates, cœurs, bateaux, le tout gravé Continuer la lecture#anthologie #32 | La mer est si grande

#anthologie #32 | Au Guil’

C’est là. Pour y accéder, il faut passer par le vieux, très vieux port de pêche, supporter l’odeur des cordes, des bateaux de retour de pêche, les hauturiers et les autres, leurs ancres rouillées. L’odeur peut être rance, rude, acre, ça sent le retour de mer, les heures de travail passées depuis des siècles et la transpiration des pêcheurs. Ils Continuer la lecture#anthologie #32 | Au Guil’

#anthologie #32 | Entre les murs

La tige d’un jonc est droite et flexible. Elle s’arrache d’un coup sec. Le sol de la maison est constellé de fissures. Les rhizomes traçants ont permis aux bambous d’envahir la cour. C’est peut-être pour ça qu’elle tient encore debout. La porte est recouverte de condensation. L’hiver il faut mettre une guenille sur le carrelage et colmater les fenêtres. C’est Continuer la lecture#anthologie #32 | Entre les murs

#anthologie 32 | à deux pas d’ici

A deux pas d’ici, façon de parler bien entendu, mais tout près ! – le lieu d’enchevêtrement des escapades urbaines, leur nœud et plus si besoin. Le pôle multimodal. Il est CAPITAL de regrouper pour simplification, rationalisation et bien sûr efficacité, confort, gain de temps !  –  CAPITAL pour les usagers qui pourtant constatent (mais ailleurs ? Pas les mêmes ? En vacances ? Bref !) Continuer la lecture#anthologie 32 | à deux pas d’ici

#anthologie #32 | normal.

Suivre les voyageurs de près, je n’ai pas d’autres choix. C’est normal, ils semblent savoir où ils vont. Où s’arrêter. Attendre et comment patienter. Devant moi, la jeune femme tire son enfant comme tout à l’heure la valise (j’imagine). Il se laisse faire, un jeu peut-être. Je reconnais certains visages croisés au départ de Beyrouth. Le monsieur qui sort son Continuer la lecture#anthologie #32 | normal.

#anthologie #32 | trois mois plus tôt

Début décembre Rome, mardi matin vers 9 heures Mais qu’est-ce que je fous là à attendre cet abruti ? qu’est-ce que c’est que ce binz ? Le type est là tous les matins il va faire ses simagrées dans cette église et moi je regarde, j’attends je regarde : le fleuriste, le type qui vend ses journaux idiots et de la nuit Continuer la lecture#anthologie #32 | trois mois plus tôt

#anthologie #32 | Entre-deux

Il piétinait dans la file de touristes ou de métropolitains – on ne savait plus après ces semaines de confinement –, le nez et la bouche pris dans un masque alors que les premiers retours étaient autorisés. On se regardait encore d’un air soupçonneux, craignant la contagion dans la proximité des corps. Parfois un sourire des yeux, tout de même. Continuer la lecture#anthologie #32 | Entre-deux

#anthologie #32 | plage

pas un endroit pour attacher la bicyclette; à dix-huit heures c’est une marée humaine, la mer raccourcit la plage, l’humaine la bande de sable jusqu’à l’anse : trois rangées corps contre corps, impressions orange et rouge, comme le drapeau qui flotte et donne la mesure du danger. Côté phare , un blockhaus surnage et la digue prend l’eau; voir des Continuer la lecture#anthologie #32 | plage