#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50

« Quarante fois parler, quarante fois crier, quarante fois la page affichée collée punaisée mais qui dans ma cour fait le crochet qui dans la cour vient traverser sinon rapidement sinon dans l’ombre et se cachant : on prend des raccourcis par ma cour où sont mes pages, on passe vite dans la cour où je parle et je crie. » — « Formes d’une guerre » Continuer la lecture#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50

#anthologie #27  | Manganelli | Centuries

Il semblait connaître ce bourdonnement comme une palpitation de ses pensées. Comment s’évader de sa propre fuite amplifiée de son sifflement. Une stéréo qu’il aurait voulu débrancher comme on arrête une mauvaise sono, il lui manquait les codes ou des plugs. Il tâtonnait dans l’obscurité cherchant en vain l’interrupteur quand la source est soi-même, un écho sans origine ni fin   #26# Continuer la lecture#anthologie #27  | Manganelli | Centuries

#anthologie #27 | seuils

Toujours cette question de l’entrée. Beaucoup moins la question de la sortie. Quand elle sort, elle ne se pose pas de question, elle sort, et puis elle est dehors de la pièce. Elle préfère la fuite. L’entrée, c’est la rencontre, souvent fortuite. Elle ne sait pas qui elle va rencontrer en entrant dans la pièce. C’est l’ouverture vers l’inconnu, un Continuer la lecture#anthologie #27 | seuils

#anthologie #27 | tentatives de trois ébauches anamorphiques

Je suis né le samedi 14 septembre 1991, à Toulon. Mon père était sous-marinier, ma mère s’occupait de moi et du reste. Pour les vacances, nous allions chez mes grands-parents, à Marmande ; les deux familles étaient voisines. Il y avait aussi là mon ami d’enfance, de deux ans mon aîné. Nous avons déménagé à Soissons (dans l’Aisne) en 1996, Continuer la lecture#anthologie #27 | tentatives de trois ébauches anamorphiques

#anthologie #27 | Au commencement était…

#22Un homme descend du train. Sur le quai de la gare il cherche les pancartes, hésite. Il est jeune, solide, grosses bottes à semelles épaisses, col de la veste remonté sur la nuque, sac de marin sur l’épaule. Au tabac devant la gare, il achète un bloc de papier blanc, un timbre et une seule carte postale qu’il range soigneusement Continuer la lecture#anthologie #27 | Au commencement était…

#anthologie #40 | Magasins généraux

Une femme opte pour un changement radical de carrière à l’approche de la cinquantaine. Elle rentre en apprentissage dans une station touristique où elle n’a pas remis les pieds depuis une trentaine d’années. Les éléments les plus prosaïques de son quotidien se combinent alors avec ceux du passé dans un jeu de compas. Les fantômes pèsent à peine plus qu’un souffle d’air et c’est une autre permanence dont elle fait l’expérience simple, face aux montagnes, le temps d’une saison.
Continuer la lecture#anthologie #40 | Magasins généraux

#anthologie #27 |Le grand caillou

L’oncle Dino était venu nous chercher. Il s’appelait Bernardino, nous l’appelions Dino. Bien que nous ayons deux autres Dino dans la famille, un frère de ma mère, qui à l’époque vivait en Allemagne et un cousin qu’on appelle Dinuccio, le petit Dino, qui vivait à Monticchio, qui réalité se nomme Sabatino, il nous était impossible de les confondre. L’oncle Dino Continuer la lecture#anthologie #27 |Le grand caillou

#anthologie #27 | Anda Pépé!

Assise devant des piles de carnets, pas même des piles, des tas plutôt, un amoncellement de cassettes audio et un vieux radio-cassette poussiéreux, des chemises vertes, rouges, grises qui contiennent photos, papiers d’identité, livrets de familles, déclarations d’accident, et jusqu’au carnet de condoléances, elle se dit qu’il est temps, temps de les faire parler ces papiers, de les faire entendre ces mots, de les ordonner ces documents épars, les ordonner à la manière de ta vie, d’une vie, qui va on ne sait où quand on la vit, ne pas l’ordonner à la manière de l’historien qui cherche des relations de cause à effet, mais dans le désordre comme que tu l’as vécue, comme on la vit chacun, avançant à l’aveugle, on ne sait où, on ne sait jusqu’à quand. Continuer la lecture#anthologie #27 | Anda Pépé!

#anthologie #27 | géométries variables

Une femme, a l’approche de ses 100 ans, se dit qu’il est temps de se retourner et de regarder ce qu’a été sa vie. En quoi se résumerait cette vie qu’elle n’aurait jamais imaginée aussi longue ? Elle pense d’abord à un cube. Il tiendrait dans sa main comme ceux de la boîte de jeu de son enfance, le papier coloré, Continuer la lecture#anthologie #27 | géométries variables

#anthologie #27 | Mutation

Une femme se rend à New York pour participer à une conférence. Elle a accepté cette mission par désœuvrement car ses activités sont à marée basse. La crise financière de 2008 a plongé le New York, les USA et le monde dans une crise sans précédent. Arpentant la ville, elle se remémore son séjour au début des années 90, alors Continuer la lecture#anthologie #27 | Mutation