#anthologie #26 | Loin du jour

Il croise ses doigts fait craquer ses phalanges, l’envol des oiseaux de nuit lui tétanise ses pas, il s’assoit, il a perdu le silence, l’air comprimé dans sa cage thoracique s’échappe dans un grand soupir. Il voulait connaître les bruits de la nuit, un froissement lui touche la joue, sûrement un papillon de nuit, le vivant de la nuit, les Continuer la lecture#anthologie #26 | Loin du jour

#anthologie #26 | une voix comme une caresse

Ce serait comme entendre à travers un voile ou un brouillard. Les brumes de l’alcool opacifient, l’oreille tambourine et déforme, acouphènes sûrement, surdité à demi. Ou serait-ce n’entendre que ce qu’on souhaite entendre. Le cerveau nimbé perçoit des voix qu’il reconnaît sans traduire les mots. Il y a éclat de joie, il y a inflexions, tessitures plus basse, scansions chants. Continuer la lecture#anthologie #26 | une voix comme une caresse

#anthologie #26 I a mí me gusta…

Un mur et des volets. Séparation entre la chambre de l’enfant et la rue. La fenêtre ouverte, les volets fermés, il entendait tout ce qui se passait dans la rue, sans être vu. Le soir, les espagnols, ceux du Centro pour réfugiés politiques situé un peu plus haut dans la rue, s’arrêtaient souvent devant la fenêtre.  L’enfant se redressait dans Continuer la lecture#anthologie #26 I a mí me gusta…

#anthologie #26 | Ring

Ring ! Elle se fait petits wagons qui tamponnent une deux trois fois et cela déclenche une montagne russe de faible conviction. Elle retourne à ses wagons c’est plus bas une vallée une rivière elle se parle à elle-même un brouillon avant la rampe de lancement le retour au front elle pointe et ne tire pas là et quand elle Continuer la lecture#anthologie #26 | Ring

#anthologie # 26 | La chambre silencieuse

Cet après midi d’août, je venais d’arriver dans l’appartement de l’homme malade. A tel point malade et proche du trépas qu’il ne parlait plus, mais peut-être entendait il encore. Debout dans le couloir près de la porte de sa chambre, j’entendais ses proches lui murmurer des paroles douces, je ne percevais pas les mots mais le ton des voix qui Continuer la lecture#anthologie # 26 | La chambre silencieuse

#anthologie #26 | conversation téléphonique

c’est un cri qui nous précipite à la fenêtre donnant sur le carrefour. un homme crie des insultes dans son téléphone cellulaire parle fort dans une langue que nous ne connaissons pas. à l’autre bout une voix féminine hurle dans le haut-parleur branché et on aimerait tacler ce cri adressé à une femme. l’homme tourne en rond et continue de Continuer la lecture#anthologie #26 | conversation téléphonique

#anthologie # 26 | sonorité

Et il rit. Et son rire n’avait aucun lien avec sa voix lorsqu’il parlait, lorsque ses mots comme mâchés se traînaient à l’affût de ce rire tonitruant, extravagant que nous en étions presque gêné, un tout à coup, un coup de théâtre, un élan en dehors de l’espace convivial autour d’une table humble qui relevait davantage de la Cène que Continuer la lecture#anthologie # 26 | sonorité

anthologie #26 | comme aveugle.

Même si je le voulais, je ne pourrais. Je ne trouve pas ma voix, je l’entends par instants comme ombre dans mes poumons. Je l’entends dans mes oreilles, arrêtée. Ce n’est pas une voix intérieure, je ne me parle pas. Je m’apprête à vous parler, j’entends ma voix s’arrêter à un endroit. Même si le voulais, je ne pourrai vous Continuer la lectureanthologie #26 | comme aveugle.

#anthologie #26 | craquements

Ça craque. Tu dors ? C’est le bois qui travaille, a dit papa. Bois du vieil l’escalier qui mène aux chambres, bois des vieilles charpentes, bois des portes jamais vraiment fermées, celles des granges. Ça craque de partout, je te dis. Chut. Il n’y a pas que le bois. Un bruit de pas, quelqu’un qui monte les marches sur la pointe Continuer la lecture#anthologie #26 | craquements

#anthologie #26 | rue d’orsel

ça lui reprend l’envie de crier dans la rue comme une ambiance d’instant historique comme ils disent il a envie d’en être de drapeau brandi ça fait longtemps qu’il n’avait pas eu ces idées il avait même cru ne jamais y revenir et quand elle lui a parlé de la manif il n’a pas compris de suite elle parle vite Continuer la lecture#anthologie #26 | rue d’orsel