#anthologie #25 | l’odeur est une patience

je m’allonge je m’étais allongée je sais réchauffer ma mémoire je m’étais allongée je ne sentais pas j’ai insisté d’autres auraient paradé je suis restée moi la fille allongée et que ce coucher permettait d’absorber et c’était le corps couchée je crois que je vais y arriver à faire remonter de même mon carnet posé à hauteur de mon horizontal Continuer la lecture#anthologie #25 | l’odeur est une patience

#anthologie #25 | liste olfactive

Les dimanches ce que je préférai quand nous arrivions rue de Steinkerque c’était l’odeur de cave dans le hall, plus marquée dans le petit recoin sous l’escalier où je me cachais pour faire peur à mon frère, et qui s’éventait à mesure que nous gravissions les cinq étages. Quand nous arrivions rue Legendre, et qu’il fallait se laver les mains Continuer la lecture#anthologie #25 | liste olfactive

#anthologie #25 | dans l’air

On est dans la fragilité, dans un amalgame où des odeurs se croisent en courants adverses, se faufilent entre les arbres et la terre, entre véhicules et magasins aux portes ouvertes ( boulangerie, pressing, cordonnerie, poissonnerie, restaurant…), entre fenêtres ouvertes d’où s’échappent les fumets d’une cuisine et relents des caves se glissant au travers de soupirail. Odeurs mêlées, rarement uniques. Continuer la lecture#anthologie #25 | dans l’air

#anthologie #25 | Le jonc de mer

A la fin du printemps on sait que l’été arrive à l’odeur du foin. L’homme est mort avec l’odeur du soleil sur la peau de son bras. « L’odeur seule est capable de réunir ensemble animés et inanimés. » – Ryoko Sekiguchi L’homme mort dégage une odeur douceâtre qu’un pot-pourri aux senteurs florales ne désagrège pas. L’odeur de la nuit se charge Continuer la lecture#anthologie #25 | Le jonc de mer

#anthologie #25 | « mais pas d’odeur vous monte au nez »

Il n’y a pas d’odeur fondamentale, pas plus que pour les couleurs. C’est leur usage, notre niveau culturel, l’emploi des mots correspondant à notre condition qui nous permettent, avec plus ou moins de chance de bonheur ou de malheur, de pouvoir les décrire. Lévi-Strauss lui-même, grand anthropologue qu’il était, disait que le Brésil sent la cassolette, en raison d’une homophonie Continuer la lecture#anthologie #25 | « mais pas d’odeur vous monte au nez »

#anthologie # 25 | pot-pourri

Rarement :  quand les feuilles tombent et que leur décomposition engendre l’humus, certaines fois, en forêt, peut-être aux parages des chênes, un parfum exquis. Il suspend tout le reste. Quand je te l’ai dit, tu as répondu : tu rêves tellement. Et un jour, dans les bois humides, tu t’es arrêté net : c’est vrai, je viens de le sentir odeur de sainteté : Continuer la lecture#anthologie # 25 | pot-pourri

#anthologie #25 | l’odeur de…

l’odeur de l’intérieur d’une casquette, l’odeur du printemps, l’odeur d’un printemps ensanglanté, l’odeur de celleux qui passent, l’odeur d’une capote pleine, l’odeur d’un spectacle en répétition, l’odeur du mal de ventre, l’odeur de l’hésitation, l’odeur de l’évanouissement, l’odeur de l’acrobate qui s’élance dans le vide, l’odeur du trapéziste qui la rattrape, l’odeur de l’effort de cette dame qui s’appuie sur Continuer la lecture#anthologie #25 | l’odeur de…

#anthologie #25 | L’odeur de mort est couleur de bleu

Par quel processus le cerveau d’un individu peut-il tenir éloigné de lui la perception d’un cadavre, et surtout son odeur ? Comment peut-il mettre tant de temps à identifier l’insoutenable univers olfactif qui gît devant lui ? Combien de temps un fils peut-il cesser de respirer devant le corps de sa mère allongée sur son lit, les pieds dans l’eau, Continuer la lecture#anthologie #25 | L’odeur de mort est couleur de bleu

#anthologie #25 | Une odeur peut en cacher une autre

16 juillet carnet journalier été 2024/odeurs et plus encore Jour de marché 7H00/odeur des draps encore chauds/ se lever tôt si on veut des haricots/odeur de la nuit envolée dans la maison qui dort encore/trois gouttes de romarin dans le creux des mains/ selle du vélo mouillée sous la rosée/odeur de l’enfance trois roues puis deux/odeur des parents derrière, puis Continuer la lecture#anthologie #25 | Une odeur peut en cacher une autre

#anthologie #25 | celle de la tendresse

L’odeur de nos êtres chers, l’odeur si volatile, éphémère, déjà disparue. On la cherche, on renifle l’air pour la retrouver. Les narines en éveil, on guette, on pistes chaque effluve de passage, on les happe, on les dissèque. On planque derrière les buissons d’odeurs, toutes celles qu’on aime et celles qu’on déteste, les aigreurs, les puanteurs. Le fade nous surprend Continuer la lecture#anthologie #25 | celle de la tendresse