#anthologie #24| Elle dort

Elle dort, elle a déposé son fardeau, sa journée lourde de trop de tout, elle n’a plus mal, elle se repose enfin. Les discussions continuent sans elle, l’eau-de-vie coule dans la gorge des assoiffés, les batailleurs de la parole, elle ne les entend plus, enfin elle se repose, elle dort les yeux clos sur ses rêves de tranquillité loin de Continuer la lecture#anthologie #24| Elle dort

#anthologie # 24 | dans la grange

il avait fini par s’assoupir à même le foin | sur le dos | dans la grange où il l’avait attendue longtemps en vain | regardant s’enfuir le jour | les yeux dans la charpente | les bruits de la nuit murmurant à travers les planches disjointes | la lueur de la lune estompant les aspérités des murs grossièrement crépis Continuer la lecture#anthologie # 24 | dans la grange

#anthologie #24 | L’hôtel endormi

E me fait miroiter le luxe des chambres de l’hôtel Palazzo Donizetti du nom du compositeur Giuseppe Donizetti instructeur général de la musique impériale ottomane à la cour du sultan Mahmud II. Nous sommes à Sishane. Il a voulu fêter notre départ et se faire pardonner les heures de marche que j’ai enduré en m’offrant de me vautrer dans le Continuer la lecture#anthologie #24 | L’hôtel endormi

#anthologie #24 | grands fermés

Ce que je sais d’elles et eux, c’est le peu qu’on ose laisser passer quand on se présente à des inconnu·es que quête commune et hasard vont nous faire côtoyer quelques instants. Bien sûr j’ai laissé trainer une oreille attentive et distraite : syndicaliste, assistance publique, trotskard, grands enfants, radiothérapie, … des mots de vies normales avec leur dose de Continuer la lecture#anthologie #24 | grands fermés

#anthologie #24|

Présence ou absence: parfois on ne saurait le dire. Les deux s’assemblent, prennent de la distance, se séparent. Les visages se fragilisent ou se durcissent. Ils sont là ces corps que l’on a veillés, guettant leur respiration encore fortes ou déjà faiblissantes. Les bouches ouvertes qui cherchent à engouffrer tout l’air de la pièce, car elles sentent bien que cela Continuer la lecture#anthologie #24|

#anthologie #24 | ils dorment

respires et murmures dans la moiteur d’un dortoir marée de soupirs les souffles enflent s’apaisent les corps crissent sur la toile bleu marine tendue entre les armatures métalliques des lits qui se déplient pour accueillir les petits corps blottis sous les couvertures et se replient une fois la sieste terminée ils dorment bruits de bouche succion gémissement sanglot ils dorment Continuer la lecture#anthologie #24 | ils dorment

#anthologie #24 | Pas de la fiction

Comme un souffle léger, comme le vent pour soulever une plume, je l’appelle souvent ma plume. L’envie de se mettre juste à la sortie de l’air devant son nez, de s’allonger à son côté et de le sentir passer sur mon visage, prendre son rythme, le suivre, respirer avec elle. Ce rythme apaisant, un rythme apaisant c’est régulier, sans grandes Continuer la lecture#anthologie #24 | Pas de la fiction

#anthologie #24 | Le dessert

Hier soir à table, j’ai préparé pour le dessert une mousse au chocolat dans laquelle j’ai ajouté un hypnotique très puissant, 16 Zoplicone de 7,5 mg que j’avais écrasés. Le Zoplicone est un somnifère sans goût, j’ai vérifié avant. Tout le monde en a pris. Pas moi, j’ai prétexté mon régime d’avant l’été. Il y avait à la maison Paul, Continuer la lecture#anthologie #24 | Le dessert

#anthologie #24 | Quand Rosalie dort

Le ciel a perdu son bleu métallique. La lune se cache derrière le pigeonnier. La chère vieille maison de pierres, on ne la voit pas, on la sent. Tapie dans l’ombre, elle sommeille dans sa couverture de vigne vierge. Sa lourde porte close, ses jalousies entrebaîllées par pudeur sur la nuit, lui confèrent respectabilité et inviolabilité. Ce qu’elle a perdu Continuer la lecture#anthologie #24 | Quand Rosalie dort

#anthologie #24 | ton ailleurs que personne ne sait

Il y a le tressaillement léger de la main, l’agitation à peine perceptible du bout des doigts de la main gauche, les deux bras allongés de chaque côté du corps, posés à plat sur la couverture fine remontée jusque sous les  aisselles – elle entre se penche murmure ton prénom pose ses lèvres sur ton front – il y a Continuer la lecture#anthologie #24 | ton ailleurs que personne ne sait