#anthologie #24 | dans le TER

Dans le TER qui rejoint Lyon à Valence.En face de moi, une jeune femme souriante. Après consultation obligatoire de son smartphone, elle s’endort. Son visage si plaisant éveillé se transforme, ses mâchoires se serrent pour ne laisser qu’un filet de lèvres et surtout, elle fronce les sourcils si fort que de profonds sillons courent du front jusqu’aux ailes de son Continuer la lecture#anthologie #24 | dans le TER

#anthologie #24 | ils dorment

Ils dorment le dos courbé, front posé sur les bras croisés sur la tablettel’arrière du crâne plaqué à l’appui-tête, gorge déployée et bouche ouvertela tête penchée vers le magazine tombé sur les genouxaffalé sur l’épaule du voisinle front sur les genoux remontés sous le mentonun masque noir cache les yeuxla tête ballotée contre la vitreluttant, la tête s’alourdit, sursaut, se Continuer la lecture#anthologie #24 | ils dorment

#anthologie #24 | Dormeur

Paupières closes. Au premier regard. En y voyant de plus près : un mince filet, un interstice sur la lumière extérieure censée éclairer toutes choses. Est-ce une dernière résistance avant de complètement allumer l’intérieur de ce vaste monde enfoui dans les plus reculés territoire de feu et de glace. Paupières closes tressautent. La vie s’est éclairée de l’autre coté, plus de Continuer la lecture#anthologie #24 | Dormeur

#anthologie #24 | superposé

Est-il vrai que les chauves-souris dormaient la tête en bas, et les chevaux debout ? Aucune de ces caractéristiques ne lui est inconnue. Il les a vues et revues, en hologramme ou en 2D pendant les cours de biologie et de terraformation. Il ne peut pas savoir si du flanc du cheval, quand on montait en selle, émanait de la Continuer la lecture#anthologie #24 | superposé

#anthologie #24 | écailles

L’histoire du chien qui offre son ventre à la caresse en signe de confiance et de soumission, car c’est la partie la plus fragile de son corps, n’est pas réellement transposable à l’humain, aux doigts fragiles, aux ongles fragiles, aux yeux fragiles, car chez lui c’est tout le corps, les joues, les bras, les lèvres, qui est fragile, sans crocs, Continuer la lecture#anthologie #24 | écailles

#anthologie #24 | trois gens qui dorment

elle, abandonnée enfin dans le sommeil, un dernier sanglot en sursaut tout de même dans le corps qui se relâche, et bientôt, dans la nuit épaisse, opaque et grosse de silence, le ventre qui se soulève, et les doigts de la main, peu de temps avant crispés, phalanges blanchies serrant le froid des barreaux, maintenant desserrés ; lui, le corps traversé Continuer la lecture#anthologie #24 | trois gens qui dorment

#anthologie# 24 – femmes qui dorment

Elle dort ? elle fait semblant. Sur la banquette arrière c’est son jeu préféré maintenant. Au cas où. Au cas où quoi. Ils ne racontent rien de mieux quand ils pensent qu’elle s’est éteint. Elle fait semblant et ils y croient, mais qu’elle tête peut-elle avoir à ce moment-là, pour qu’ils y croient à ce sommeil qui n’en est pas un. Continuer la lecture#anthologie# 24 – femmes qui dorment

#anthologie #24 | sous la couverture

Sous la couverture, ils dorment. La grand-mère les regarde un instant puis elle tourne la tête vers l’extérieur. Elle, elle ne doit pas dormir, pas quand ils dorment, eux. La couverture se soulève légèrement à chaque respiration, d’abord la fille puis les deux garçons, à l’unisson. On voit dépasser de temps en temps des membres épars, un bras, une jambe, Continuer la lecture#anthologie #24 | sous la couverture

#anthologie #24 | Il dort

Il dort, comme je l’ai posé, là où je l’ai posé. Les bras en T, les doigts des mains repliés en poings à peine serrés. Son dos parfaitement à plat sur le matelas, une posture de détente que nous adultes tentons vainement de retrouver. Ses jambes allongées dans le prolongement du corps sont masquées par la grenouillère en tissus fin, Continuer la lecture#anthologie #24 | Il dort

#anthologie #24 | marmottes

Un bras qui pend comme une liane descendant sournoisement le long du tronc. On ne voit pas la tête, elle est tournée du côté mur pour mieux égarer les lumières des frontales qui jouent aux ombres chinoises la nuit venue. En-dessous, son compagnon de lit superposé, peut-être randonnent-ils ensemble, peut-être pas, dort la bouche ouverte tournée vers l’allée étroite qui Continuer la lecture#anthologie #24 | marmottes