#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50

« Quarante fois parler, quarante fois crier, quarante fois la page affichée collée punaisée mais qui dans ma cour fait le crochet qui dans la cour vient traverser sinon rapidement sinon dans l’ombre et se cachant : on prend des raccourcis par ma cour où sont mes pages, on passe vite dans la cour où je parle et je crie. » — « Formes d’une guerre » Continuer la lecture#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50

#anthologie #24 | tête lourde

Tête lourde. Tête lourde tombe vers l’avant. La nuque fait son travail, retient la tête. Sursaut du demi sommeil, éveil de la chute. Tête penche à gauche. Autre vide. Pas d’appui sur la gauche. Chute retenue par l’épaule appuyée sur la bras appuyé sur l’accoudoir. Sursaut. Éveil. Droiture retrouvée. Tête penche sur la droite. Danger inconnu de l’inconnue de droite. Continuer la lecture#anthologie #24 | tête lourde

#anthologie #24 l Ashley dort

Après l’alcool, Ashley endormi voyageait dans les limbes. Je me penchais sur sa parfaite immobilité et j’attendais un signe de vie. Les premières secondes, rien ne se passait. Le torse, les narines, rien. J’attendais, les yeux fixés tantôt sur la poitrine, tantôt sur le visage. Je ne pensais rien, je guettais. Au bout d’un temps, un tremblement infime du torse, Continuer la lecture#anthologie #24 l Ashley dort

#anthologie #24 | s’assoupir

« Bizarre que ce soit à la fois si agréable et si facile de passer un après-midi étendu sur ces plages infinies (avec les traits bien marqués de l’horizon, du rivage et de la dune sur le ciel, c’est le paysage rêvé pour s’exercer au point de fuite). Je veux dire, le bord de mer pourrait grouiller de vermine ou Continuer la lecture#anthologie #24 | s’assoupir

#anthologie #24 | Nizan

Sommeil de bébé Elle se penche sur le petit lit. Il dort. Corps détendu. Bras posés à côté de la tête, coudes repliés, mains ouvertes, les petits doigts potelés palpitent, s’agitent dans le sommeil. Le visage est paisible, les cils longs ombrent les joues rebondies, tressaillent par moments en mouvements spontanés, les yeux fermés se plissent, le front est humide, Continuer la lecture#anthologie #24 | Nizan

#anthologie #24 | À toi le soin

Blaise est allongé mais il ne dort pas. Il a de longs moments de répit pendant lesquels sa main absente ne lui fait plus mal, il sort demain et cette nuit, il ne dort pas. Il regarde son nouveau voisin de chambre dormir, il est allongé sur le dos, à plat, sans oreiller, son cou est bloqué par une minerve, Continuer la lecture#anthologie #24 | À toi le soin

#anthologie #40 | Magasins généraux

Une femme opte pour un changement radical de carrière à l’approche de la cinquantaine. Elle rentre en apprentissage dans une station touristique où elle n’a pas remis les pieds depuis une trentaine d’années. Les éléments les plus prosaïques de son quotidien se combinent alors avec ceux du passé dans un jeu de compas. Les fantômes pèsent à peine plus qu’un souffle d’air et c’est une autre permanence dont elle fait l’expérience simple, face aux montagnes, le temps d’une saison.
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#anthologie #24 | comment dormir ?

Je dors à 650 kilomètres de distance de toi et à 1200 kilomètres de distance de vous. A 650 kilomètres et à 1200 kilomètres de distance, les coups s’amortissent, la vie est plus douce, elle invite au repos. C’est ainsi que je deviens somnambule dans ma vie et plus rien ne m’atteint. Ici que le bruit de la guerre n’arrive Continuer la lecture#anthologie #24 | comment dormir ?

#anthologie #24 | femme qui dort

Elle dort. Je crois qu’elle ne fait pas semblant. Ses paupières tremblent, s’entrouvrent furtivement avant de se refermer, comme si le rêve était trop à l’étroit derrière ses yeux fermés. Son récit cherche une porte de sortie. La bouche articule des phrases incompréhensibles. Parfois, un mot plus clair émerge, mais il est rapidement englouti par le flot incohérent des paroles.C’est Continuer la lecture#anthologie #24 | femme qui dort

#anthologie #24 | corps sans toi

Dormir à l’hôtel, cela t’arrivait rarement. Partir ensemble, loin, encore plus rarement. On te confiait la gamine. Plus courant ça. Très courant. L’hôtel donc. Une chambre. Tantôt un seul lit, grand, tantôt deux, petits. Selon ce qui reste. Le train, les déambulations, la marche et autre procession, le repas que tu n’as pas à préparer, le repas servi. Repue, tu dors déjà. J’ai vu la combinaison rose, la gaine, les bas tenus par les accroches en fer, le dessous de toi, la chair. Tu dors déjà. Ni livre ni carnet. Fermer les yeux, dormir. Tu t’absentes. Continuer la lecture#anthologie #24 | corps sans toi