#anthologie #17 | Alejandra

Elle m’écrivait qu’un bleu profond jusqu’au sommeil hisserait cet amour de l’autre côté des barreaux des fenêtres de la folie. Et qu’un regard semblable au mien raviverait la couleur exténuée de toute chose. Elle l’écrivait sur des post-its. Elle les laissait bien en évidence sur la table du salon, parmi les bouteilles et les miettes. Je me souviens de ses Continuer la lecture#anthologie #17 | Alejandra

#anthologie #17 | Dillard

Au bout de dix jours de briques rouges et de colonnes blanches, de sirènes de police et de chambre de Jefferson reconstituée à l’identique, de chutes de Crabtree Falls, de restaurants aux menus comme des tableaux de vols dans un aéroport, Henry nous a proposé un dernier repas, car nous repartions le lendemain. Ma fille n’avait que dix-huit mois, des Continuer la lecture#anthologie #17 | Dillard

#Anthologie #17 | La côte de R. B.

Ils étaient alignés en petits pions fébriles et plats sur l’espace millimétrés du balcon. Quand je les ai aperçus, je me suis dit que cette terrasse formait une enclave au carré : aux frontières partout la guerre qui n’en finissait pas de finir, mais ici le calme absurde de la montagne, la neige de printemps qui pesait sur le pic Continuer la lecture#Anthologie #17 | La côte de R. B.

#anthologie #17 | Reflets

Il a fermé sans bruit la porte. Il repartait. J’ai roulé sur le lit, mon corps cherchait l’empreinte de son corps, un corps large dans lequel il m’était facile de trouver une place. Je me suis rendormie. Faire l’amour dans une chambre d’hôtel m’avait toujours paru sans conséquence. Avec R. c’était différent. Cette rencontre me bouleversait, me donnait le vertige. Continuer la lecture#anthologie #17 | Reflets

#anthologie #17 | La mort de Jean-Luc Lagarce

Le 4 septembre 1995, Daniel Emilfork menace de lâcher les répétitions de Lulu, il dit qu’il est très mal, qu’il faut que Jean-Luc Lagarce le remplace. Ce jour-là, Jean-Luc Lagarce écrit dans son journal que quelque chose pend au-dessus de leur tête. Ce n’est pas une petite chose, il ne s’agit pas simplement de remplacer Daniel Emilfork, dans cet épisode, Continuer la lecture#anthologie #17 | La mort de Jean-Luc Lagarce

#anthologie #17 | A bicyclette

Fin mai 1944 Un café sur une route entre la Normandie et l’Anjou. Je suis attablé pour prendre de la chicorée en attendant le plat de topinambours et des œufs sur le plat. A la campagne, on ne se débrouille encore pas trop mal avec les poules. Il est entré après avoir laissé son vélo contre le mur extérieur du Continuer la lecture#anthologie #17 | A bicyclette

#anthologie #17 | La statue de bronze

Sept juillet deux mille vingt cinq, Lisbonne, quarante deux degrés Celsius; après une matinée de déambulation dans le Baixa Chiado l’épuisement rend urgent une pause et une boisson fraiche. Toutes les terrasses avec parasols sont bondées, impossible de s’assoir. Sauf là, devant le café  A brasileira, une chaise libre en bois sombre avec un dossier en cuir clouté, je m’effondre Continuer la lecture#anthologie #17 | La statue de bronze

#anthologie #17 | après

Non, bien sûr il n’y a pas de photo de ces quatre geôliers. Ils sourient, devant une des baies du salon, ils sont dans le jardinet et se tiennent par le bras, (de gauche à droite), Germano dans son costume d’ingénieur, qui fait un peu la figure sans porter de cravate, Prospero son tout petit sourire qui tient Lalla (ou Continuer la lecture#anthologie #17 | après

#anthologie #17 | l’accident

Ça m’est revenu quand j’ai vu le film avec Michel Piccoli, bien longtemps après sa sortie, un film culte Hélène m’a dit, alors pourquoi pas, on y va… À l’époque je l’avais raté et puis je sais pas si ça m’aurait fait pareil. Comme si j’avais tout effacé sans comprendre. Dans le film on voit bien comment c’est très long Continuer la lecture#anthologie #17 | l’accident

#anthologie #17 | Un Bobovnikoff

Emmanuel m’a demandé de l’accompagner. Il ne m’a pas dit pourquoi, si ce n’est qu’il aimait que je sois là, avec lui, dans les moments difficiles. C’est ce qu’il a mâchouillé entre ses lèvres en faisant mine de regarder où marcher alors que l’avenue du Maine nous offrait ses plus vastes trottoirs. De ces moments difficiles, j’essayais de me souvenir. Nous Continuer la lecture#anthologie #17 | Un Bobovnikoff