#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50

« Quarante fois parler, quarante fois crier, quarante fois la page affichée collée punaisée mais qui dans ma cour fait le crochet qui dans la cour vient traverser sinon rapidement sinon dans l’ombre et se cachant : on prend des raccourcis par ma cour où sont mes pages, on passe vite dans la cour où je parle et je crie. » — « Formes d’une guerre » Continuer la lecture#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50

anthologie #17 | Nul n’est un héros pour son valet de chambre

Est-ce bien indispensable de revenir là-dessus ? C’est vieux. Une autre époque… Vous savez moi le rôle de témoin… Je préfère le titre de badaud à ce compte là… Oui parfaitement, badaud. Ce n’est jamais guindé. Badaud, c’est comme penaud. Ce déjeuner avec Albert C… on le disait, simple, amusant. Et oui… bien sûr qu’il allait volontiers taper le ballon Continuer la lectureanthologie #17 | Nul n’est un héros pour son valet de chambre

#anthologie #17  | Christian Garcin, reconstitution avec fiction | j’écris pour parler de mon pays

Je l’ai retrouvé à l’auberge du Lapin Blanc en plein cœur de Forcalquier son pays comme disait Pierre Magnan, ce coin du monde qu’il chérissait tant. Il se tenait tel que je l’avais imaginé ses yeux bleus pétillant d’une malice presque enfantine défiaient les années, cette tignasse blanche qui semblait danser au rythme du mistral. Il portait une chemise à Continuer la lecture#anthologie #17  | Christian Garcin, reconstitution avec fiction | j’écris pour parler de mon pays

#anthologie #17 | Mac

C’était hier, dans les collines de Los Angeles. Mac m’a accueilli en hoodie rouge Nintendo et short vert Snoopy : « Sacrebleu ! Here you are ! Mi casa es tu casa. » Ça sentait la cigarette, bien sûr. Il m’a offert un café, fier de sa machine capable de servir le même jus que dans les diners. Kiera était Continuer la lecture#anthologie #17 | Mac

#anthologie #17 | L’Espace de la loose

21 août 1996 Nous sommes assis Michel Houellebecq et moi sur l ‘un des hauts tabourets du bar de nuit, à l’Espace des Possibles (c’est le dernier été avant la parution des Particules élémentaires, Houellebecq n’est pas encore persona non grata dans ce lieu qu’il décrira bientôt comme un baisodrome ésotérique). Michel et moi regardons les danseurs évoluer sur la piste, Continuer la lecture#anthologie #17 | L’Espace de la loose

#anthologie #40 | Magasins généraux

Une femme opte pour un changement radical de carrière à l’approche de la cinquantaine. Elle rentre en apprentissage dans une station touristique où elle n’a pas remis les pieds depuis une trentaine d’années. Les éléments les plus prosaïques de son quotidien se combinent alors avec ceux du passé dans un jeu de compas. Les fantômes pèsent à peine plus qu’un souffle d’air et c’est une autre permanence dont elle fait l’expérience simple, face aux montagnes, le temps d’une saison.
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#anthologie #17 I Love on the beach

Elle est étendue sur la plage, les jambes repliées, les yeux fermés. Il est assis à côté d’elle et il regarde la mer – puis elle – puis la mer. Il y a du temps qui s’écoule, plus lourd à mesure qu’il s’écoule. Il regarde de moins en moins la mer et de plus en plus il la regarde elle. Continuer la lecture#anthologie #17 I Love on the beach

#anthologie #17 | histoire vraie

Le 9 octobre 2013, à 12h30 précises, je rentrais en voiture à l’Espiguette après quelques courses au Super U d’Aigues-Mortes. Les vacances à la Toussaint à l’Espiguette : un camping désert sous un ciel gris, blues de première classe. Avec la pluie, la route était glissante, et je ralentissais en passant devant l’entrée du Cimetière des Animaux du Grau-du-Roi. Là, Continuer la lecture#anthologie #17 | histoire vraie

#anthologie #17 | Piano de lumière

Honfleur. Avril 2015. Milieu de semaine, une semaine de croisière sur la Seine. J’ai quitté le groupe, je flâne sans projets, seule dans les rues fleuries. Un panneau m’attire, une grande poire jaune qui signalise un musée. Intriguée, j’avance jusqu’au portail. Une nouvelle poire, jaune soleil, ventrue, à croquer. Une musique de piano, mélodie limpide, simple, séduisante. J’entre. Dans une Continuer la lecture#anthologie #17 | Piano de lumière

#anthologie #17 | Muckle Flugga

12 novembre 1872, port de Leith, tôt le matin Il y avait du vent, il faisait froid, il pleuvait de cette pluie fine et tenace, insistante, ricanante, qui donne l’impression qu’elle est installée là, à peine au-dessus des toits, pour toute l’éternité. Comme le point sur le i de ma misère, comme sur la misère de tant d’autres. Encore une Continuer la lecture#anthologie #17 | Muckle Flugga