#anthologie #14 | On n’est plus chez soi

On n’est plus chez soi. Pas plus tard qu’hier, je sors de mon bain, et voilà qu’un turc me tend ma serviette On n’est plus chez soi. En voilà un autre, mais plutôt chinois, qui émerge essoré du tourbillon de mon évier On n’est plus chez soi. Flairant sa pâtée, mon chien Astérix, qui fréquente mal, m’a informée avec des Continuer la lecture#anthologie #14 | On n’est plus chez soi

#anthologie #14 | Parler de la pluie et du beau temps

On ne serait pas sur une forme de bonheur là… Enfin je veux dire comme ça, assis au soleil… On serait plutôt pas mal… On aurait le temps… De toute façon ça finira bien par passer… Tout passe dit mon père… Sauf la pluie… Surtout la pluie en fait… On est sur une forme de pessimisme… Limite cynique le type… Continuer la lecture#anthologie #14 | Parler de la pluie et du beau temps

#anthologie #14 | C’est vert… mais juste

C’est vert… mais juste. Il est interdit de poser un pied sur la chaussée avant que ça passe au vert. On attend sagement, alignés, que le petit bonhomme change de couleur. On s’offusque de voir certains tricher. Ça ne se fait pas, même s’il n’y pas un véhicule à l’horizon. Quand le petit bonhomme est rouge, on ne bouge pas, Continuer la lecture#anthologie #14 | C’est vert… mais juste

#anthologie #14 | c’est selon

C’est selon ! Il en faut pour tous les goûts. À chacun sa route son chemin etc. Lui, personnellement il préfère, et de loin, très tôt le matin ! Mais si tout le monde procédait de la même manière la vie serait bien terne et morose… (et les routes embouteillées) Heureusement que la variété des comportements et des intérêts apporte de la Continuer la lecture#anthologie #14 | c’est selon

#anthologie #14 I accidents

Il arrive des choses aux mots comme il arrive des choses aux gens. Bienveillance a été attaqué au couteau, et tailladé. Cerise est embrassé comme on embrasse le signe d’un espoir. Passiflore s’allonge sur la mollesse d’un champ les yeux dans les nuages. Et Bienvenu, tout comme sa sœur Bienvenue, est vissé sur un écriteau aux quatre coins, brossé, foulé Continuer la lecture#anthologie #14 I accidents

#anthologie #14 I Vous ne savez quoi répondre.

« Ce sont des choses qui arrivent »… Et on voit une main se poser sur son épaule, imprimer une pression qui se voudrait rassurante. Et la main se retire comme satisfaite de la mission dont on l’avait investie. Et elle sort une cigarette d’un paquet posé sur la table du café ou elle joue avec un pendentif ou toute autre chose Continuer la lecture#anthologie #14 I Vous ne savez quoi répondre.

#Anthologie #14 | Tu vas pas en faire toute une histoire!

Il a lâché son ballon, c’était une tête de perroquet, il l’avait repéré tout de suite parmi les autres. Sa paume pourtant serrée si fort, mais les lumières de la fête foraine, les bruits, tout bouge tellement, le fil lui a échappé. « Tu vas pas en faire toute une histoire ! » La mère lui prend la main, celle qui quelques secondes Continuer la lecture#Anthologie #14 | Tu vas pas en faire toute une histoire!

#anthologie #14 | C’est le pompon

C’est le pompon, depuis qu’elle est rentrée de vacances, elle ne parle plus. Elle a passé un mauvais été. Sais-tu avec qui elle est partie ? Non. Elle ne dit rien, comment savoir. C’est ça, le problème. On ne sait jamais ce qu’elle pense, elle ne dit jamais ce qu’elle fait, elle agit comme si on savait, mais nous ne sommes Continuer la lecture#anthologie #14 | C’est le pompon

#anthologie #14 | c’est l’époque

« C’est l’époque » : phrase caractéristique pour se placer en retrait, en position d’observateur non participant qui « n’en pense pas moins ». « C’est l’époque » : signe d’une sorte de résignation sardonique. « C’est l’époque » : l’époque a remplacé le monde d’après dans notre imaginaire collectif. « C’est l’époque » : sentiment d’un monde confus, complexe et plein d’antagonismes, et en même temps (autre phrase toute faite, qui a vécu) Continuer la lecture#anthologie #14 | c’est l’époque

#anthologie #14 l A la faveur

À la faveur d’une bousculade à la sortie du métro l’homme (je sais que c’est l’homme qui était derrière moi et à qui j’ai demandé pardon quand j’ai perdu mon équilibre lors du trajet entre Sainte Sophie et Eminonu) m’a volé mon portefeuille. « A la faveur ». Je n’arrive pas à utiliser une autre expression. A la faveur. J’ai des tics Continuer la lecture#anthologie #14 l A la faveur