#anthologie #13 | 745 mots pour un coin de berlin

A l’angle de Laustistzer platz il y a un café dont les tables sont vides pour l’instant. Juste assise à l’angle, dos appuyé sur le mur, une femme boit son café dans un petit verre, comme ceux que l’on avait enfant à la cantine, en contemplant la place. L’homme qui l’accompagne est assis de biais, lui aussi face à la Continuer la lecture#anthologie #13 | 745 mots pour un coin de berlin

#anthologie #13 | La cour

On y accède en suivant une ruelle étroite et étouffante. Déjà on aperçoit le palier du premier étage qui surplombe le parc du lieu qu’ils appelaient entre eux le château. Des branches s’étendant comme des bras lui fouettent le visage, griffent ses joues, écorchent ses oreilles. Les fenêtres très hautes s’ouvrent sur les arbres. Au loin, derrière le mur en Continuer la lecture#anthologie #13 | La cour

#anthologie #13 | à la grand-messe

Du côté des dames, trois petites vielles se lèvent, s’assoient, s’agenouillent. Une statue porte un enfant qui porte un oiseau dont la tête a été arrachée. Les enfants de chœur glissent leurs bras dans les manches de l’aube puis les secouent avant de sonner la clochette. Au vitrail, le curé d’Ars sourit et sainte Cécile caresse la lyre. On entend Continuer la lecture#anthologie #13 | à la grand-messe

#anthologie #13 | le chemin

Ce chemin quitte la petite ville pavillonnaire, en s’éloignant de l’arrêt de bus généralement désert durant la journée, mais vers lequel se précipitent quelques étudiants ou employés pressés chaque matin, qui reviennent le soir plus lentement, profitant peut-être de quelques moments « au grand air ». Il laisse à sa gauche les haies de troènes d’un lotissement et longe un champ où Continuer la lecture#anthologie #13 | le chemin

#anthologie #13 | ce que ça racompte

le lézard autochtone est là qui soutient mon regard jusqu’à mon endormissement, puis viennent les chats apaisant jusqu’au rythme de mon cœur, enfin, dans un rêve, les absents d’ici qui me manquent, un millier d’écureuils, deux mille pies bavardes, huit-cent-quatre-vingt-dix ratons-laveurs et trois pandas A mon réveil, je savais que le compte était bon. Pas sur pour autant d’avoir bien Continuer la lecture#anthologie #13 | ce que ça racompte

#anthologie #13 | borne

La borne à tête rouge s’est élevée, en sortant du bitume, pour bloquer l’accès aux voitures, à dix-neuf heures trente exactement, car elle a été programmée pour le faire tout l’été. Ça ne change pas grand-chose pour la terrasse du café au carrefour, pour les attablés, les habitués, sauf qu’au lieu de laisser traîner le regard sur des carrosseries de Continuer la lecture#anthologie #13 | borne

#anthologie #13 | chez elle

L’appartement a été acheté vide – grâce à la rançon de l’enlèvement (du 12 janvier au 3 avril 1977) de Piero Costa (le fils de l’armateur) qui s’élevait à plus de cinq cent mille euros d’aujourd’hui – un milliard de lires – au printemps de la même année et Mario et Prospero l’ont préparé. Nous avons travaillé sans faire trop Continuer la lecture#anthologie #13 | chez elle

#anthologie #13 | Le Front de mer en 726 mots

En bas de la ville, le Front de mer. Dans le petit matin rose ou bleu pâle, quelques sportifs longent la barrière rocheuse qui le protège de la mer et des vagues. Parfois dans l’aube, la mer ne scintille pas encore, quelques âmes errantes, la démarche parfois titubante, le regard vitreux ou brillant, le corps en dérade, échappées du centre-ville Continuer la lecture#anthologie #13 | Le Front de mer en 726 mots

#anthologie #13 | Mon jardin des plantes

J’ai un jardin des plantes. Je l’ignorais. Je le sais depuis qu’on m’a posé la question. Avant je ne connaissais que le jardin des plantes de Paris avec sa galerie, ses manèges, ses plantes alignées dans les massifs, ses animaux, ses gens. Mon  jardin des plantes à moi est différent. Il est un peu sauvage. Il y fait nuit la Continuer la lecture#anthologie #13 | Mon jardin des plantes

#anthologie #13 | Rendez-vous.

A l’aube, je m’assois en face de la porte fenêtre, souvent, je découvre la lumière du ciel, je m’assois en face des livres, parfois, jamais le dos aux fenêtres, je regarde la lumière, toujours, je regarde le vent danser dans les branches, j’entends le pigeon du voisin roucouler, j’ouvre mon ordinateur du bout des doigts. Un nuage passe, je me Continuer la lecture#anthologie #13 | Rendez-vous.