#anthologie #13 | le chemin

Ce chemin quitte la petite ville pavillonnaire, en s’éloignant de l’arrêt de bus généralement désert durant la journée, mais vers lequel se précipitent quelques étudiants ou employés pressés chaque matin, qui reviennent le soir plus lentement, profitant peut-être de quelques moments « au grand air ». Il laisse à sa gauche les haies de troènes d’un lotissement et longe un champ où Continuer la lecture#anthologie #13 | le chemin

#anthologie #13 | ce que ça racompte

le lézard autochtone est là qui soutient mon regard jusqu’à mon endormissement, puis viennent les chats apaisant jusqu’au rythme de mon cœur, enfin, dans un rêve, les absents d’ici qui me manquent, un millier d’écureuils, deux mille pies bavardes, huit-cent-quatre-vingt-dix ratons-laveurs et trois pandas A mon réveil, je savais que le compte était bon. Pas sur pour autant d’avoir bien Continuer la lecture#anthologie #13 | ce que ça racompte

#anthologie #13 | borne

La borne à tête rouge s’est élevée, en sortant du bitume, pour bloquer l’accès aux voitures, à dix-neuf heures trente exactement, car elle a été programmée pour le faire tout l’été. Ça ne change pas grand-chose pour la terrasse du café au carrefour, pour les attablés, les habitués, sauf qu’au lieu de laisser traîner le regard sur des carrosseries de Continuer la lecture#anthologie #13 | borne

#anthologie #13 | chez elle

L’appartement a été acheté vide – grâce à la rançon de l’enlèvement (du 12 janvier au 3 avril 1977) de Piero Costa (le fils de l’armateur) qui s’élevait à plus de cinq cent mille euros d’aujourd’hui – un milliard de lires – au printemps de la même année et Mario et Prospero l’ont préparé. Nous avons travaillé sans faire trop Continuer la lecture#anthologie #13 | chez elle

#anthologie #13 | Le Front de mer en 726 mots

En bas de la ville, le Front de mer. Dans le petit matin rose ou bleu pâle, quelques sportifs longent la barrière rocheuse qui le protège de la mer et des vagues. Parfois dans l’aube, la mer ne scintille pas encore, quelques âmes errantes, la démarche parfois titubante, le regard vitreux ou brillant, le corps en dérade, échappées du centre-ville Continuer la lecture#anthologie #13 | Le Front de mer en 726 mots

#anthologie #13 | Mon jardin des plantes

J’ai un jardin des plantes. Je l’ignorais. Je le sais depuis qu’on m’a posé la question. Avant je ne connaissais que le jardin des plantes de Paris avec sa galerie, ses manèges, ses plantes alignées dans les massifs, ses animaux, ses gens. Mon  jardin des plantes à moi est différent. Il est un peu sauvage. Il y fait nuit la Continuer la lecture#anthologie #13 | Mon jardin des plantes

#anthologie #13 | Rendez-vous.

A l’aube, je m’assois en face de la porte fenêtre, souvent, je découvre la lumière du ciel, je m’assois en face des livres, parfois, jamais le dos aux fenêtres, je regarde la lumière, toujours, je regarde le vent danser dans les branches, j’entends le pigeon du voisin roucouler, j’ouvre mon ordinateur du bout des doigts. Un nuage passe, je me Continuer la lecture#anthologie #13 | Rendez-vous.

#anthologie #13 | salle d’attente (en 3983)

Le cabinet se situe dans un de ces groupements médicaux où l’on trouve plusieurs praticiens. Il y a ici le kiné et l’ostéopathe chez qui je vais régulièrement, pour des soins ou à titre préventif. Deux secrétaires sont derrière la banque d’accueil. Nous ne nous y arrêtons pas. Nous savons très bien où nous allons. Je clopine sur mes béquilles Continuer la lecture#anthologie #13 | salle d’attente (en 3983)

#anthologie #13 | la Plaine

Le tram T1 dépose à l’arrêt Eugène Pierre avant de disparaître dans le tunnel terminus Noailles, évitant la Plaine, évitant les motos et scooter qui remontent à contre-sens la piste cyclable, évitant les allers et venues des serveuses en terrasse aux frontières floues aux enfants libres courants en tous sens, on soulève un minot qui filait direction la route l’oriente Continuer la lecture#anthologie #13 | la Plaine

#anthologie #13 | Routine en espace avec foule

La table au fond du jardin derrière le potager la table en bois avec des bancs solidaires et une barre au dessous pour y poser les pieds. Chats. Les planches épaisses de son plateau se sont tordues avec les années, avec la pluie, avec le soleil, avec la neige. Merles. Elles sont maintenant bien disjointes, difficile de poser la tasse Continuer la lecture#anthologie #13 | Routine en espace avec foule