On l’appelle le jardin d’enfants ou le parc. C’est selon. Selon quand, selon qui. Ou le jardin, tout simplement. Inutile d’arriver trop tôt. Avant quinze heures, une vieille dame assise sur un banc, tout au plus. Le matin, on peut voir quelques collégiens en train de se balancer ou de tournicoter. Déposés par le bus de 8 heures, ils n’ont cours qu’à partir de 9 heures. C’est l’après-midi qu’il vit. Mères avec poussette ou enfants plus grands. On a garé la voiture le long du jardin, ou on est venu à pied. Au toboggan avec maisonnette en bois, un couple surveille des jumeaux. Faux jumeaux. Maigres. Curieusement maigres. Parce que deux dans le ventre? Le garçon a les gestes désordonnés. Avec les années, les écarts se creusent. Il n’ira jamais au lycée. Il joue de la batterie, suit un scolarité normale en primaire. Arrivé au collège, c’est terminé. Il ira avec les ULIS. Un couple de grands-parents. Leur banc est près des balançoires. Le garçonnet se promène en tirant une corde à laquelle est accroché un camion en plastique. Continuer la lecture#anthologie #13 | le jardin d’enfants→