#anthologie #11 | atterraggio

Dall’alto la città è silenziosa e mi sento in sintonia con questo spazio e questa città sospesa dentro di me La vedo e la guardo nelle sue luci e svincoli stradali nei castelli e nel mare di notte a macchia nera Da lontano il traffico non è rumoroso e pieno di odore di benzina il caldo non si appiccica alla Continuer la lecture#anthologie #11 | atterraggio

#anthologie #11 | autoroute

Très vite ça s’était décidé Dans la voiture assise à côté de lui silencieuse Le silence s’est fait après les paroles la précipitation La nuit déjà la ville traversée L’autoroute L’autoroute comme une autoroute comme un rail Il y a peu de voitures peu de camions On salue les trois pins maritimes comme trois chefs apaches comme à chaque fois qu’on passe devant eux comme chaque fois qu’on prend cette autoroute Dans la nuit presque invisibles Seront-ils éveillés Ils ignorent notre venue Ne pas réfléchir se laisser porter Parler il a dit Le bruit de la voiture des roues du silence À quoi pense-t-il Foncer Ne pas penser Le panneau de la ville et les mots attendus énoncés comme à chaque fois Ceux d’une enfant du début du siècle Les dire ces mots les dire mécaniquement les dire superstitieusement les dire comme on rétrograde les dire comme les mains les pieds trouvent le levier de vitesse les pédales les dire comme les disait l’enfant les dire pour les faire continuer continuer une généalogie Déjà on sort de l’autoroute on traverse la ville Le Café Français Au premier étage ils habitaient l’enfant qui récitait la comptine longeait le fleuve pour rejoindre l’école L’imaginer l’enfant Continuer la lecture#anthologie #11 | autoroute

#anthologie #11 | la nuit jusqu’au débord

et dire que les histoires qu’on invente sont les fables qui tiennent au corps, avec le froid dans la maison et les poumons qui brûlent à cause de la cigarette, l’asthme qu’il avait, et la rage déjà quand il balançait tous ses bouquins en dansant sur lui-même, moi j’entendais surtout ses cris à elle qui couvraient les siens, et qui Continuer la lecture#anthologie #11 | la nuit jusqu’au débord

#anthologie #11 | devant la porte d’embarquement

Il n’attend rien du retour ni traces à retrouver ni preuves à inventer Il n’est pas pressé d’arriver espérant même secrètement être retardé de quelques jours Entre ici et là-bas, la tête à l’envers sans jour ni nuit dans les couloirs qui semblent infini chaque pas est dépourvu d’angoisse Le regard aveuglé par les néons des boutiques duty free il Continuer la lecture#anthologie #11 | devant la porte d’embarquement

#anthologie #11 | retour à la grotte

Séraphine a marché beaucoup plus que par le passé quand elle allait à la grotte Elle est partie dans l’après-midi pour arriver avant la nuit mais elle n’a plus les jambes d’autrefois et le chemin est plus long quand on vient depuis le bas Au début on marche sur la route goudronnée ça descend un peu on passe devant la Continuer la lecture#anthologie #11 | retour à la grotte

#anthologie #11 | retour à la tombée du jour

De passage dans mon ancien quartier un soir à la tombée du jour j’ai refait le chemin que je parcourais auparavant chaque soir avec ma fille pour rentrer chez nous La rue paraissait grise triste sordide dans la lumière déclinante rien n’avait de relief Pourtant c’était la même brasserie à l’auvent rouge à la sortie du métro puis la même Continuer la lecture#anthologie #11 | retour à la tombée du jour

#anthologie #11 | Foyer

Il descend des hauteurs mouchetées de rose la colline le ventre plein C’était soir de festin J’ai fait un coup – c’est quoi un coup Tu aurais vu le nouvel appartement, immense, plafond haut avec moulures, parquet en chêne ancien odeurs de cire un beau parquet tout lisse à glissade et galipette Tu viendras y voir une fois on gueuletonne Continuer la lecture#anthologie #11 | Foyer

#anthologie #11 | Retour en abyme

À l’interne, c’est quoi retourner, c’est comment, il faut emprunter quelles traverses Dans la forêt obscure,arrivée au milieu du chemin de ma vie si je plonge en arrière et pourquoi la mémoire ne serait pas une nuit, un crépuscule du vivant toujours à l’orée du disparaître Mais là c’est plus délicat, le projecteur est en oblique, il triche, c’est de Continuer la lecture#anthologie #11 | Retour en abyme

#anthologie #11 | changer de liste

Les ralentisseurs signalent l’entrée dans le village Il est assis côté passager Il regarde le paysage qu’il reconnait Paysage parcouru de fond en comble les étés à déplacer les tuyaux d’irrigation Sa femme conduit Elle dit qu’il peut se reposer Que ça lui fait du bien de lâcher Déjà revenir ce dimanche à quatre cent trente kilomètres de leur nouvelle Continuer la lecture#anthologie #11 | changer de liste

#anthologie #11 | Holly Bloom (2)

Oui parce qu’avant jamais je n’aurais fait une chose pareille jamais je ne serais partie en les laissant tous les trois comme s’ils pouvaient vivre sans moi c’est pas comme quand on travaille que la mécanique est bien réglée les cours les repas à heure fixe quand tu sens le piège se refermer sur toi et qu’il faudrait tout de Continuer la lecture#anthologie #11 | Holly Bloom (2)