#anthologie #09 | au bord de la route

, je me lève comme tous les matins du lundi au vendredi, 6h35, le reste de la maison dort encore, encore une journée dans ce bureau d’expert- comptable où j’essaie de démêler la vérité derrière des chiffres qui se dérobent, qui se cachent et qui mentent se cacher, je pense à cette femme aperçue depuis une semaine sur le bord Continuer la lecture#anthologie #09 | au bord de la route

#anthologie #09 | au chaud du poing

comme on sait je suis devenu ouvrier-saisonnier circulant depuis mon jeune âge accroché à la main de mon père qui déguerpissait laissant derrière lui un pays détruit et tentait de survivre dans une déambulation désespérée à travers les campagnes du nord de l’Europe, moi j’étais son enfant et nous étions des miséreux rien que de pauvres gens malheureux, et forcément Continuer la lecture#anthologie #09 | au chaud du poing

#anthologie #09 | sauf un

soudain le film s’est arrêté, l’image est devenue fixe, elle représentait une grande rue de New York qui ressemblait à la Broadway dans une perspective verticale avec des hauts immeubles de chaque côté, des voitures qui montaient et d’autres qui descendaient et de part et d’autre, des piétons qui occupaient toute la largeur des trottoirs, ce n’était plus un film, Continuer la lecture#anthologie #09 | sauf un

#anthologie #09 | changer de voie·x

l’homme avait tourné à gauche, tous les matins il tournait de l’autre côté, à droite, mais ce matin-là il avait tourné à gauche, à ce moment précis, il avait retenu une exclamation, étouffé un cri de victoire, une bataille gagnée sur lui-même, sur les comportements acquis qu’on ne remet pas en question, la première fois qu’il partait dans une direction Continuer la lecture#anthologie #09 | changer de voie·x

#anthologie #09 | le petit blouson en cuir rouge, les sirènes et le tonneau.

Il aurait peut-être fallu se faire boucher les oreilles à la cire ou être solidement attaché au mât mais quand on se promène en ville on ne pense pas à s’arrimer aux mythes, on vit la modernité sans ancrage, on traverse sans vraiment voir, les devantures deviennent le décor d’un road movie de samedi après-midi tout ce qu’il y a de plus Continuer la lecture#anthologie #09 | le petit blouson en cuir rouge, les sirènes et le tonneau.

#anthologie #09 | Les cendres

Je n’avais aucune raison d’aller là-bas dans un premier temps, c’était contre mes habitudes absolument, contre mon temps aussi, ça rallongeait, et après coup, ce n’était pas la seule raison puisque j’étais sortie trois quarts d’heure avant la fin, le générique tout de même, et il faisait tellement beau, c’est d’ailleurs peut-être pour ça, parce qu’il faisait beau que j’ai Continuer la lecture#anthologie #09 | Les cendres

#anthologie #09 | que la fatigue se confonde avec le calme

C’est-à-dire que c’est la même chose tous les jours, à douze heures pétantes, le bruit des assiettes sur le carrelage de la table de la cuisine, les verres, les fourchettes et les couteaux – une routine immuable – les ronds en bois gravés chacun à son nom, enserrant les serviettes qu’on a roulées consciencieusement la veille, il faut briser cette Continuer la lecture#anthologie #09 | que la fatigue se confonde avec le calme

#anthologie #09 | sur le pont

alors, le mardi j’ai quitté l’école: je suis entré par la porte principale, j’ai traversé la cour, j’ai pris la porte du bâtiment C et je suis ressorti par l’arrière, j’ai ressenti une bouffée de joie et de peur, j’ai marché en direction des hauteurs pour être sûr de ne rencontrer personne, de là, j’ai vu les bateaux, je suis Continuer la lecture#anthologie #09 | sur le pont

#anthologie #09 | Envol

Réécrit au présent le 29 07 2024 : Le jeune personnage que n’importe quel acteur jeune peut incarner descend comme chaque matin la rue qui longe le cimetière et cette rue existe toujours, s’y rendre pour repérage pour mieux appréhender ce qui s’échafaude dans sa tête depuis plusieurs matins, depuis qu’il est entré chez ce grand cimentier au service logistique Continuer la lecture#anthologie #09 | Envol

#anthologie #09 | Elle n’était pas venue

ça avait commencé depuis quelques jours dans ma tête, dans ma tête ça disait ce n’est plus possible, je ne peux plus continuer comme ça, continuer à vivre ça, cet enfermement à deux, ce naufrage de l’amour, ces enlacements permanents, étouffants, ce déluge de moments heureux, je voyais bien comment ça allait finir, mon téléphone qui vibrait sans arrêt je Continuer la lecture#anthologie #09 | Elle n’était pas venue