#anthologie #08 | Le miroir

Esther se brosse les cheveux, assise sur sa petite chaise dorée, face à la coiffeuse où repose le grand miroir. Il y a le grand voile posé dessus, le voile bleu en soie qui appartenait à sa mère et c’est peut-être pour ça qu’Esther pense qu’elle voit mal, à cause du flou du voile sur le miroir. Elle se brosse Continuer la lecture#anthologie #08 | Le miroir

anthologie #08 | il y a quoi derrière ?

La porte s’est enfin ouverte. Une silhouette m’indique de la suivre d’un geste sec, je discerne à peine ses traits déformés par une lumière blafarde. Un couloir, un escalier, un autre couloir et le cliquètement d’objets que je ne distingue pas. J’imagine des clefs, de longues clés de couleur acier, des dizaines qui ouvrent chaque porte de ce bâtiment de Continuer la lectureanthologie #08 | il y a quoi derrière ?

#anthologie #08 | le son des coups portés

Le seuil m’était tout à fait clair, et ses détails m’apparaissent avec une précision photographique. La porte était massive, très haute et lourde. Une gueule de lion semblait tenir dans ses crocs le son des coups portés. De part et d’autre du linteau sculpté, des plans de vignes, et au centre d’une frise, une colombe qui ne laissait présager rien Continuer la lecture#anthologie #08 | le son des coups portés

#anthologie #08 | Le plaid est mouillé

Je jette rapidement un drap sur le canapé qui va me servir de lit pour cette nuit, une sorte de méridienne, qui je l’espère ne devrait pas vraiment différer d’un vrai lit. Dans l’état dans lequel je suis, n’importe quelle surface un peu molle fera l’affaire. Nous sommes en été, mais je ne pourrai pas me passer du plaid qui Continuer la lecture#anthologie #08 | Le plaid est mouillé

#anthologie #07 #08 | 1 juillet 2024

9H12 – Matin d’été, sur mon canapé, je dois m’y mettre. Deux fenêtres éclairent la pièce et renvoie la lumière du matin. Je suis en retard sur les propositions, par la fenêtre, je vois les arbres vert foncé, les arbres vert clair, des dégradés de verts, vert forêt, olive, kaki, pistache, ma mère me disait l’autre jour que si nous Continuer la lecture#anthologie #07 #08 | 1 juillet 2024

#anthologie #08  –  derrière la porte

Depuis hier, j’héberge Daphné. Chassée brutalement par sa logeuse anglaise, elle s’est retrouvée à la rue. Daphné gardait les deux chiens de l’anglaise en échange d’un toit dans une villa sur les hauteurs d’Eze. Mais lorsque l’un des chiens est tombé malade, Daphné a proposé de le soigner, l’anglaise a refusé, le chien est mort, et Daphné s’est retrouvée dehors. Continuer la lecture#anthologie #08  –  derrière la porte

#anthologie #08 | La matière du temps

Le ciel s’était voilé et j’avais allumé la lampe sur mon bureau. Son abat-jour était d’albâtre serti comme une verrière de la belle époque, avec des incrustations d’ambre en bordure, sa tige de bronze était une fleur de lotus fermée, son pied une feuille de nénuphar. Je ne sais combien de temps je restai encore plongé dans mon ouvrage. Comme Continuer la lecture#anthologie #08 | La matière du temps

#anthologie #08 | NO doors

Depuis longtemps, bien longtemps, nous n’avons plus de portes. D’abord parce que les crises de T les ont tellement claquées, frappées, dévastées, démontées, à coups de poings, de pieds, de pieds poings liés, grand marteau sous les crises – elles ne ferment plus, elles battent de l’aile sur le seuil, on les bloque grand ouvertes contre le mur, avec des Continuer la lecture#anthologie #08 | NO doors

#anthologie #08 | Qui frappe à la porte ?

Le vacarme est assourdissant. II se tourne dans son lit. Le vacarme est fracassant. Il s’empresse de fermer la porte à clef. Le vacarme est bruyant. Il l’empêche de dormir. Il se tourne d’un côté, d’un autre, passe ses jambes au dessus de la couette, les remet, repousse la couverture, attrape ses coussins, s’assoit, se rallonge. Le vacarme gronde contre Continuer la lecture#anthologie #08 | Qui frappe à la porte ?