#anthologie #07 | chinoise

Se cacher dans l’ombre, comme le ferait une enfant qui croit qu’elle disparaît quand elle ne voit plus rien de ce qui l’entoure, scène où les yeux serrés, l’enfant réclame qu’on la cherche. A l’heure du soir, le vague dans le ventre, le malaise d’entrer dans la nuit, l’instant d’imaginer le matin en perdant l’espoir, sans l’énergie de croire le Continuer la lecture#anthologie #07 | chinoise

#anthologie #07 | notation du soir (carnet)

26 juin Ombres portées des volets de bois jaune cuivré sur les murs blancs du bureau. La lumière est douce, jaune orangé et le ciel tout rose chargé de gros nuages mauves. Il a plu aujourd’hui. Les ciels sont beaux les soirs d’après la pluie.  Le jardin rosit puis grise à mesure que le soir tombe. Les couleurs se fanent Continuer la lecture#anthologie #07 | notation du soir (carnet)

#anthologie #07 Le petit pan de mur rose

Tout est calme dans la maison, la journée s’achève, partagée entre menus travaux, promenade avec la chienne, sieste au jardin, vélo d’appartement, moments d’échanges autour des repas, jeu intellectuel parfois, et temps incompressible de lecture. Pour compléter ce jour d’été, si long, si lumineux, il ne me reste plus qu’à m’asseoir devant ma table ronde, à ouvrir l’ordinateur pour entrer Continuer la lecture#anthologie #07 Le petit pan de mur rose

#anthologie #07 | veille de déménagement

Allongée seule sur mon canapé, j’entends les derniers clients sortir du café dans la rue en bas de chez moi. Je reste dans la pénombre à me reposer un moment, les yeux ouverts. Sur ma droite, le lampadaire du coin de la rue projette un reflet doré que le coin de la pièce coupe en deux parties asymétriques, l’une d’un Continuer la lecture#anthologie #07 | veille de déménagement

#anthologie #07(2) | la baie

La vitesse avec laquelle la lumière remontait; j’avais éteint la lampe, mais, à cause de l’écran de l’ordinateur allumé, je ne pouvais échapper à mon reflet; derrière le vitrage quelque chose tremblait, était-ce mon reflet ou le feuillage qui tamisait la vue en plongée sur la baie; était-ce ma peur de voir venir le jour; sur la vitre les poussières Continuer la lecture#anthologie #07(2) | la baie

#anthologie #07 | Nancy

J’entre dans la chambre que l’on m’a attribué, je n’allume pas la lumière électrique, je m’installe, je branche l’ordinateur, j’écoute la consigne, il fait un sombre homogène, mon attention est flottante, l’odeur de refermée me plaît, la lumière se réchauffe et puis rapidement fonce, ça s’éclaircit à nouveau et ça s’assombrit, il est 19h30, quelques nuages traversent le ciel sur Continuer la lecture#anthologie #07 | Nancy

#anthologie #07(01) | un lampion

on attendait la nuit, le grand noir du ciel bleu-noir, on se disait pourvu qu’il ne pleuve pas, car tout serait gâché – et il pleuvait parfois- ; il y aurait la fanfare, les bonbons sur le port, et le dessert qu’on mangerait en rentrant en s’éclairant à la bougie pour faire durer la fête. Comme pour la pêche – Continuer la lecture#anthologie #07(01) | un lampion

#anthologie #07 | aubade concrète

Chaque matin, c’est d’abord par l’ouïe que je m’inscris dans le monde. La rumeur matinale qui entre par la fenêtre fait vibrer mes résonateurs. Aujourd’hui, vers six heures, les martinets ont commencé leur samba. À la tonalité de leurs sifflements, je devine s’ils frôlent les murs des quatre bâtisses avoisinantes ou s’ils s’en éloignent d’un battement d’aile. Plus bas, plus Continuer la lecture#anthologie #07 | aubade concrète

#anthologie #07 | Tunnel

Comme Franz Kafka le quatre octobre mille neuf cent onze au soir, je suis installé sur mon canapé dans un début d’obscurité enveloppante. Une nouvelle lumière obscurcissante éclaire tout ce qui dans la pleine révélation du jour tendait à s’effacer. Les objets qui il y a encore quelques minutes étaient entiers, lentement se décomposent. L’accoudoir du fauteuil résiste à l’enveloppement Continuer la lecture#anthologie #07 | Tunnel