#anthologie #07 | oubli du monde

Avoir essayé les cafés et les trains,  avoir cherché les tables isolées, les sièges côté vitre, avoir fermé les yeux, dissimulé cahiers et carnets, diminué la police, rapetissé la page sur l’ordinateur, tout fait pour soustraire les mots aux regards extérieurs, impossible de l’oublier l’autre, impossible d’oublier sa propre image, son propre reflet, ce cliché de l’écrivain au travail, impossible de ne pas singer, impossible de s’oublier, impossible de laisser aller, filer l’écriture. Il faut disparaître. Nulle respiration à côté, même endormie, nulle silhouette aperçue ou susceptible de l’être. Nulle interruption extérieure. S’isoler. Se retirer? Continuer la lecture#anthologie #07 | oubli du monde

#anthologie #07 | éclaircis

Le bureau dans le salon est installé de telle sorte à ce que je sois face à la fenêtre quand je lève l’écran de mon ordinateur. Ne pas faire face à un mur. La porte fenêtre est grande ouverte, ses deux battants sont poussés à l’extrême. C’est le début de l’après-midi. Pourtant la lumière est diffuse, lumière diffusée par les Continuer la lecture#anthologie #07 | éclaircis

#anthologie #07 | Chambre/porte /fiction

#anthologie# 07  chambre/ porte/ fiction CHAMBRE d’hôtel / PORTE AVANT-HIER :  Même hôtel que pour les missions précédentes. Au rythme de tous les 15 jours hors vacances dites scolaires. Même motifs fleuris et sombres des tissus, rideaux et taies d’oreiller décoratives ; même mobilier. Pas forcément le même étage. Me dire que cette pause régulière permettra de produire par écrit sur l’ordinateur Continuer la lecture#anthologie #07 | Chambre/porte /fiction

#anthologie #07 | puis la nuit

L’ombre du pot de fleurs fanées sur les planches de la terrasse. Le ciel laiteux, le parasol découpant un carré de grisaille sous lequel écrire. Sur l’écran, le reflet de celui qui se regarde regardant le soleil éclairant la toile d’araignée tendue entre deux chaises puis la plante puis le pot puis la tuile ondulée du toit de l’écurie. Grillage Continuer la lecture#anthologie #07 | puis la nuit

#anthologie #07 | Le texte refroidi

Il fait encore trop sombre dans l’appartement, les rideaux sont restés tirés. Les ombres des barreaux de la fenêtre forment des lignes courbes plus foncées qui indiquent que l’été est bien là. Neuf heures du matin, il est déjà tard pour être la première sur la petite terrasse qui jouxte le restau U d’à côté. Le soleil est haut et Continuer la lecture#anthologie #07 | Le texte refroidi

#anthologie #07 | là où il n’y a plus de fenêtres

28 juin 2024 Contraste marquant entre la lumière de l’extérieur et celle de l’intérieur. Guerrière d’un côté, telles les Femen, rayons du soleil pointant la haie de leurs petites mains. Timide et bien rangée de l’autre, tels des gamins quand vient la fin de la récréation – entendez-vous le rebond du ballon bleu dans le soudain silence qu’ils laissent derrière Continuer la lecture#anthologie #07 | là où il n’y a plus de fenêtres

#Anthologie #07 | Avant le tapage.

28 juin. Cette nécessité à retrouver les mots qui viennent avec le jour. C’est en vérité un moment qui ne m’appartient plus, je le vois passer comme un moineau s’envole faute de miettes. Aujourd’hui pourtant, l’heure juste pour m’asseoir à la table de travail, c’est-à-dire à la bascule de la nuit, les grandes fenêtres face à ce morceau de parc Continuer la lecture#Anthologie #07 | Avant le tapage.

anthologie #07 | Les insomnies de Wenn

Je n’aime pas les volets fermés. Alors ils sont ouverts. J’ai mal aux jambes. C’est que j’ai trop marché. Parfois, j’ai été portée. mais ça n’est plus si souvent. Les rideaux sont tirés. Dehors il y a du vent. Sur le mur, se dessine l’ombre d’une branche. On croirait les jolis croisillons d’une toile d’araignée. Il ne fait jamais noir. Continuer la lectureanthologie #07 | Les insomnies de Wenn

#anthologie #07 | au fond de la rivière

Au fond de la rivière on voit passer des tanches, elles arpentent les fonds et reviennent parfois à la lumière pour boire de l’oxygène. Tout en bas, elles gonflent les dorsales et rentrent dans un nœud de fils de fer, ramassés dans la glaise. Des boîtes de conserve font office de gueuloir pour les grenouilles au gros cou, elles s’enflent Continuer la lecture#anthologie #07 | au fond de la rivière