anthologie #07 | Les insomnies de Wenn

Je n’aime pas les volets fermés. Alors ils sont ouverts. J’ai mal aux jambes. C’est que j’ai trop marché. Parfois, j’ai été portée. mais ça n’est plus si souvent. Les rideaux sont tirés. Dehors il y a du vent. Sur le mur, se dessine l’ombre d’une branche. On croirait les jolis croisillons d’une toile d’araignée. Il ne fait jamais noir. Continuer la lectureanthologie #07 | Les insomnies de Wenn

#anthologie #07 | au fond de la rivière

Au fond de la rivière on voit passer des tanches, elles arpentent les fonds et reviennent parfois à la lumière pour boire de l’oxygène. Tout en bas, elles gonflent les dorsales et rentrent dans un nœud de fils de fer, ramassés dans la glaise. Des boîtes de conserve font office de gueuloir pour les grenouilles au gros cou, elles s’enflent Continuer la lecture#anthologie #07 | au fond de la rivière

#anthologie #07 | chercher l’ombre

Chercher l’ombre n’est pas chose facile. Je parle d’une ombre durable. Il y  faut au moins un arbre et connaître la façon dont le soleil se déplace et où se projettera l’ ombre de l’arbre au fil du temps. La maison roulante n’est pas vivable en plein soleil. Au milieu du jour, sous les arbres, la pelouse est toute tachée Continuer la lecture#anthologie #07 | chercher l’ombre

#anthologie #07 | de l’air, du silence et des lettres

Puisque je suis malade, puisqu’il l’est aussi, puisque nous le sommes tous les deux et que je lui ai laissé ma chambre pour garder intact l’espace de mon fourbi d’écriture et autre dans le salon. Puisqu’il va et vient sans cesse, pour aller fumer des cigarettes ou revenir poser pour la unième fois la question dont je ne connais pas Continuer la lecture#anthologie #07 | de l’air, du silence et des lettres

#anthologie #07 | compte à rebours

Il est cinq heures…le chat vient de me réveiller pour un câlin matinal…coup de tête contre la mienne, pétrissage de ma poitrine et ronron de satisfaction…pendant que sa majesté féline poursuit sans vergogne son rituel, je regarde le plafond tout en caressant distraitement la tête du matou…Désormais bien réveillé, je contemple fasciné les deux rayons lumineux, renvoyés par l’astre lunaire, Continuer la lecture#anthologie #07 | compte à rebours

#anthologie #07 | blanc

Le soleil est lourd derrière ses nuages. Je préfère le frais de ma maison. Sur la table de la cuisine d’été j’ai posé mon ordinateur. Il est blanc comme le blanc des commencements. Je l’ouvre, il y a entre le clavier et moi l’espace des incertitudes, des ambivalences. Il faut bien commencer, se faire confiance, foncer vers l’imprévisible des mots Continuer la lecture#anthologie #07 | blanc

#anthologie #07 | Luminosité

Dans ma chambre, mon fauteuil est placé sous le fenêtre du toit. Confortable, je peux lire soit assise bien droite les pieds posés par terre, soit pelotonnée d’un côté avec les jambes par dessus un des accoudoirs larges et hauts. Cette position n’est confortable que pendant quelques chapitres, ensuite je dois me remettre droite. Mon dos est devenu douillet. La fenêtre ouvre Continuer la lecture#anthologie #07 | Luminosité

#anthologie #07 | pour que le lieu d’écrire m’ouvre la porte

Le bruit des chantiers à côté a enfin cessé. L’écho des coups de marteaux tapent encore dans le crâne. À moins que ce ne soit les chantiers d’écriture en cours qui commencent à se faire entendre, et écrivent déjà sans moi, alors que je ne me suis pas encore assis à ma table. Je reste debout, à la fenêtre, dans Continuer la lecture#anthologie #07 | pour que le lieu d’écrire m’ouvre la porte

#anthologie #07  | Complies

Ce n’est pas attendre, c’est être là, devenir sac, tout entier à la pesanteur, à l’absence de  mouvement. Tendre le bras pour donner de la lumière, se lever et aller vers le lit : une pensée exorbitante. La chambre devient une sensation. Elle croît cependant que la limite des membres s’estompe. Les arêtes s’enfoncent dans le flou. Les parois s’arrondissent Continuer la lecture#anthologie #07  | Complies