#anthologie #06 | Impressions.

On était beaucoup au parc Yellowstone on est dans la famille, et parmi les nombreux touristes, Jane et son mari, Fred, une cousine et nous deux Alice et Jacques. beaucoup à regarder, étonnant, on discute se disperse se retrouve, on poursuit jusqu’à Faithfull, tout autour du geyser inactif les gens commencent à arriver, Jacques est déjà là, assis, curieux de Continuer la lecture#anthologie #06 | Impressions.

#anthologie #06 | tant pis

Seul n’est qu’un  oh et puis tant pis   la nappe de papier imbibée   c’était ça ou bien     où ?    est-ce que     la musique du supermarché     dans quel sens aller   qui ?    la fête foraine, l’enfant sérieux sur le manège  c’est que le début, d’accord, d’accord   la beauté ne répond   ah quoi bon    parlotte    seul n’est pas non  qu’on me touche, qu’on me caresse    Continuer la lecture#anthologie #06 | tant pis

#anthologie #06 | ne pas se perdre

Enfin ils sont partis. Ils étaient tous à crier et parler à tort et à travers. À faire des blagues qui ne font rire qu’eux, à se pavaner et à se moquer. Je ne suis pas comme eux. Cette vie en meute ne me convient pas. Ils écrasent tout sur leur passage, les fleurs les herbes et moi. J’aime regarder Continuer la lecture#anthologie #06 | ne pas se perdre

#anthologie #06 | trajectoire vivre

le jour vient, réveil dans la lenteur et lumière progressive passant du gris au rose au blanc au brillant au patiné au débordantseule dans le corps du jourseule au pays inconnu lacis de chemins de bourgs de forêtsseule au proche des jardins en croissance sans s’occuper de rien d’autre que de sortir de la nuit et de vivre jusqu’au bout Continuer la lecture#anthologie #06 | trajectoire vivre

#anthologie #06  | une couronne de solitude

« On vit seul, on meurt seul », disait mon père, lui qui avait une famille, une épouse, quelques amis,  des connaissances, des collègues. Certes, c’était un type réservé et même taciturne. En plus, il était un peu sourd mais seul non. En tout cas, pour une raison que j’ignore, j’ai pris très tôt ce verdict au pied de la lettre et Continuer la lecture#anthologie #06  | une couronne de solitude

#anthologie #06 | Suzanne part

Suzanne regarde les siens endormis puis sort sans son portable. La nuit est en fin de course, elle devine les contours des arbres, la petite allée, l’entrée du garage, le portail. Au dîner hier soir, les mots ne lui venaient plus. Elle avait nourri la famille, fait la vaisselle, essuyé, rangé, dressé la table pour le petit déjeuner. Elle n’était Continuer la lecture#anthologie #06 | Suzanne part

#anthologie #06 | toute seule

« Mais tu es toute seule, viens avec nous ». Elle préférait voir le monde assise à sa fenêtre, elle savait tout du monde, il y avait eu la guerre, un prisonnier allemand à la maison, le soir au souper on avait droit à une sardine, une seule et c’est tout. Elle savait la vie, naître, grandir, se réjouir, aimer, souffrir, vieillir, Continuer la lecture#anthologie #06 | toute seule

#anthologie #06 | Vamos a la playa

Jamais seule. Je ne suis jamais seule, même sans personne sur cette plage, isolée, abandonnée les trois quarts de l’année. Le sable, immaculé, des oiseaux en pagaille qui picorent des vers minuscules, imprudents, sortis de terre. Les mouettes, bavardes, agitées, s’approchent près, tout près, comme pour discuter. Demain, je serai seule. Pas toute seule, mais seule. Quand ils arriveront par Continuer la lecture#anthologie #06 | Vamos a la playa

#anthologie #06 | La maison dans le virage.

La longue allée d’arbres précède un portail plus souvent cassé qu’ouvert où la peinture a tendance à s’écailler. Nul être ne peut deviner que, derrière cette vieille porte, se dessine, une demeure. Nul être n’aurait même pas l’idée d’y jeter un coup d’oeil. Le vieux portail défraîchi, niché au creux d’un virage, repousse toute envie de s’y arrêter. Nul nom Continuer la lecture#anthologie #06 | La maison dans le virage.

#anthologie #06 | une journée ordinaire

On peut être noyé dans une foule mais être terriblement seul..perdu dans le flot, bousculé, transporté sans espoir de s’accrocher à quelqu’un ou à quelque chose, pressé, compressé, ou tout simplement chercher à esquiver, un flot charriant de vagues humaines, qui se dirigent toutes dans la même direction, aux mêmes heures, pour être avalées ou régurgitées par les bouches de Continuer la lecture#anthologie #06 | une journée ordinaire