#anthologie #06 | temps des cerises

Seule dans le dedans c’est une cabane bûcheronne ou une cahute de pierre au plus haut du pré. Ni porte ni fenêtre à ces abris loin perdus, elle s’y réfugie, en espérant la paix, le repos. Au gros de l’hiver, quand le soleil lui manque tant, malade de ne plus respirer, malade de l’air froid dans les bronches, elle annonce Continuer la lecture#anthologie #06 | temps des cerises

#Anthologie #06 | « Ensemble séparés ».

L’air s’est figé entièrement, pris d’un coup de pompe soudain dans les voiles du rideau. Il a fallu qu’il se retire, reflue dans les roches, pour qu’enfle le strident des cigales. Linge blanc, mémoire des images pour projection très privée. Devant le regard désencombré de toute présence sont passées des silhouettes d’Antonioni, des chaleurs de Pagnol, au loin le viaduc Continuer la lecture#Anthologie #06 | « Ensemble séparés ».

#anthologie #06 | Multitude

A tous ceux qui ne peuvent pas être seuls car la tache au mur les agace, ceux qui se promènent sur les quais remplis d’autres ceux qui vagabondent ne sachant que faire de leur liberté payée, ah les anniversaires enrubannés qui permettent si bien d’oublier, si bon oublier qu’on existe en existant, les voix rauques de soleil qui sentent la Continuer la lecture#anthologie #06 | Multitude

#anthologie #06 | Dispersés

Marco, tu te rappelles, tu te souviens, Marco notre joyeux tintamarre de jeunes fous lancés dans la vie au triple galop, Marco, nous ne sommes plus que deux séparés par huit-cents kilomètres de campagnes, de forêts, de vignobles, de montagnes. Séparés plus encore par des années de vies à construire, de pensées divergentes, d’enfants à élever, de deuils intimes auxquels Continuer la lecture#anthologie #06 | Dispersés

#anthologie #06 | seule

Seule dans la petite foule bavarde qui suit son chemin entre échoppes et table. Seule dans le désert du trottoir sur lequel rebondit la lumière ardente. Seule avec mes pensées parmi vos corps, vos rires, vos exclamations et vos muettes ruminations. Seule avec mon couffin parmi les sacs de carton siglés dansant au bout des bras. Seule comme le chêne Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#anthologie #06 | À bon entendeur

Seuls dans la rue à deux heures du matin, le monde au-dessus de nos têtes, enfoncé dans le sommeil. Seuls au monde dans la ville endormie. On parle comme en plein jour, et même, le silence insistant, plus fort. On force les rires, on glousse, on claque les pas, chahuter nous rassure, on leur fait une bonne blague, personne n’y Continuer la lecture#anthologie #06 | À bon entendeur

#anthologie #06 | La femme-Auguste juste avant

(juste avant ça : https://www.tierslivre.net/ateliers/anthologie-05-la-femme-auguste/) Les objets dessinent des silhouettes isolées, tentent en vain de se rassembler dans le bleu de l’aube : tasse, sucre, drap de lin, pot de confiture. Soudain elle connait chaque chose, le lustre, le guéridon, l’armoire, et chaque chose est seule. La poussière n’est qu’un amas de particules seules, agitées pour rien. L’homme qui dort Continuer la lecture#anthologie #06 | La femme-Auguste juste avant

#anthologie #06 l Foule solitaire

Je suis seule parmi la foule qui m’habille – planteurs, cueilleurs, fileurs, couturiers, chauffeurs, DRH, traders, boutiquiers, et caetera ; je suis seule avec la foule cachée dans mon ordinateur – s’en détachent les yeux noirs d’un enfant noir dans le noir d’une mine de cobalt ; je suis seule dans ma cabane avec les bûcherons, artisans, le p’tit gars des 3/8, Continuer la lecture#anthologie #06 l Foule solitaire

#anthologie #06 | seule dans la promesse

Allongée seule sur mon canapé, j’entends les derniers clients sortir du café dans la rue en bas de chez moi. La nuit m’enveloppe avec douceur, un souffle d’air fait danser des ocelles de lune sur les murs, le moment se prolonge sans effort. La mélancolie reste à distance. Je me souviens du ruissellement de la lumière dans les grands bouleaux Continuer la lecture#anthologie #06 | seule dans la promesse

#anthologies #06 | vive la Creuse

 Je suis retournée voir les vaches. Elles avaient quitté le bosquet de hêtres sous lequel elles ont passé les heures les plus chaudes. Elles mangeaient bruyamment ; j’entendais leurs dents arracher l’herbe, sans doute parce que j’étais tout près. Des robes rousses et de grandes cornes en bataille. Les veaux étaient couchés ensemble, sauf un, pas le plus jeune, ni le Continuer la lecture#anthologies #06 | vive la Creuse