#anthologie #06 | instants de solitude

#anthologie#06    INSTANTS DE SOLITUDE 1/ Veuve. Brutalement seule. Des retrouvailles familiales prévues Un déjeuner en déplacement sur le lieu de villégiature choisi par leur grand fils Un repas préparé par les soins de son mari : un vaste couscous. Il adore faire la cuisine Il ressent une douleur brutale qui lui tombe dessus comme le tonnerre un soir d’été Violent, fatal, Continuer la lecture#anthologie #06 | instants de solitude

#anthologie #06 | Seule

Seule dans les jardins sur la colline. La grille envahie par les passiflores. Dans chaque rosace au bouclier des abeilles butinent. Ronde dans la cible, violet, blanc, noir, au cœur des cinq doigts, les pattes jaunes dans le pollen. Le torse d’un jardinier derrière une haie contemple son ouvrage et disparaît. Qui a résisté à l’appétit de la nuit ; des Continuer la lecture#anthologie #06 | Seule

#anthologie #06  | Seul Gustave Roud Louis Aragon

Seul. Libre et captif isolé, honnête miroir un reflet qui nous observe un brouhaha muet un écho envahissant sans réponse seul parmi tous l’anonymat comme une seconde peau camouflage discret aux secrets inaudibles se heurtant aux souvenirs aux regrets à un avenir brumeux aux choix énigmatiques. Solitude caresse glaciale choisie subie subite, seul un sentiment une sensation une réalité un Continuer la lecture#anthologie #06  | Seul Gustave Roud Louis Aragon

#anthologie #06 | Seule sous le sable

Une bifurcation, on m’a dit que ce serait plus loin sur la gauche. Je cherche l’escalier abimé qui descend vers la petite crique, encastré dans la roche. La végétation habituellement odorante doit attendre la fin de la journée pour s’exprimer. Seule sur le petit chemin côtier de la Mitre. Le soleil rase la mer à peine ondulée et pose une Continuer la lecture#anthologie #06 | Seule sous le sable

#anthologie #06 | le corps parle

Seule, c’est le corps qui parle, qui dit la concentration, le souffle, la maîtrise. L’absence des autres favorise ça. Être face à soi-même, se confronter. Tenter de savoir qui on est vraiment, sans autre occurrence que sa propre écorce, sa propre étoffe. Savoir de quel bois se tire l’endurance, de quel tronc se tisse la tension, de quel endroit la Continuer la lecture#anthologie #06 | le corps parle

#anthologie #06 | vols

Les cailloux blancs commencent à s’effacer dans la cour et les silhouettes des feuilles deviennent étranges lorsqu’elles sont prises par l’ombre. Les arrondis perdent leurs bords. La nuit arrive en glissement immobile. Elle donne une teinte grise et une texture de feutre aux murs, aux pots, à la terre et aux tiges. Elle montre la vérité. Le monde n’a pas Continuer la lecture#anthologie #06 | vols

#anthologie #06 | En silence

La bouilloire siffle. Elle ne s’arrêtera pas si tu ne te lèves pas pour aller l’éteindre. Personne d’autre ne l’éteindra, elle ne s’arrêtera pas toute seule, c’est toi qui es seule. Une seule tartine, une seule tasse, une seule cuillère et un seul couteau. Pas d’autre déglutition, pas d’autre mastication, pas d’autre couteau qui gratte le beurre sur la tartine, Continuer la lecture#anthologie #06 | En silence

#anthologie #06 | seule

Seule. C’est dans la nuit noire épaisse et le silence opaque qu’elle l’éprouve. Seule. Dans sa chair et ses oreilles et son visage et sa peau et son corps.  Seule. C’est dans la nuit noire toute gorgée de silence qu’elle convoque la mémoire des battements de la peau. Seule. Qu’elle en appelle au souvenir du tout palpitant cotonneux et mouvant. Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#anthologie #06 | Sempé

Une foule indistincte. Des hommes, des femmes, innombrables, Une foule laborieuse en mouvement Une mer de têtes sur un océan de vestes Des corps esquissés, vêtus de pardessus,  Les hommes portent un chapeau ou un feutre Quelques femmes un chignon ou des cheveux frisotés. Une foule indistincte dans une rue esquissée Une marée de travailleurs du tertiaire, New York,  Paris,  Continuer la lecture#anthologie #06 | Sempé

#anthologie #06 | Sur les Exercices d’illuminations

Je compte beaucoup de ces instants de réveil au monde, naissances dirait-on, mais l’amont pèse tant qu’on ne peut l’oublier, illuminations au pluriel car la clarté et l’évidence se dissipent vite, la trame se resserre et je suis repris dans le charroi. Je suis en retrait de la danse de mes semblables, je suis une proie facile pour l’égarement immobile Continuer la lecture#anthologie #06 | Sur les Exercices d’illuminations