#anthologie #06 | Parler n’est pas dire

Mon corps donc tremble et je ne parle pas vraiment. C’est la salle des machines. Ouverture le long des pointillés c’est pour montrer. Mes intérieurs. Je suis une salle des machines. L’ébullition me monte aux narines. Je me sens prête je ne le suis pas. Ces wagons d’envies et de doutes à force de se percuter ont lassé mon public. Continuer la lecture#anthologie #06 | Parler n’est pas dire

#anthologie #06 | La nuit

les yeux ouverts scrutant l’obscurité, seule dans la nuit immense qui déverse sans égard une avalanche de souvenirs, de routes empruntées, de portes désormais fermées, la nuit, seule, ruminant les mots perdus qui n’ont pas été dits, les mots maladroits impossible à rattraper, les mots n’ont pas le même sens quand ils sont dits la nuit, les enfants ont grandi, Continuer la lecture#anthologie #06 | La nuit

#anthologie #06 | La plage

Seule sur la plage. Les pieds nus plantés dans le sable. La mer avance, les vagues finiront par lécher les orteils bien ancrés dans ce sol en mouvement. Crépuscule. Le soleil se couche à l’horizon, rougit les nuages qui s’effilochent, se reflète dans la ligne bleue immobile. Le vent s’est adouci, effleure les cheveux, câline le visage. Détente. Paix. Penser Continuer la lecture#anthologie #06 | La plage

#anthologie #06 | Rarement seule

Rarement seule, mais seule cette fois-ci, je chasse la présence fantôme des autres dans les lieux. Rarement seule, mais seule pour une fois, j’étire le temps hors du cadre imposé d’un rythme quotidien. Rarement seule, mais seule vraiment, j’oublie le vide des pièces autour, j’oublie les bruits. Rarement seule, mais seule finalement bien souvent quand le repli sur les textes, Continuer la lecture#anthologie #06 | Rarement seule

#anthologie #06 | seul face à Victoria Harbour

seul    ce n’est pas se ressourcer   aujourd’hui   après tant de contacts de paroles de tentatives de convaincre   c’est tout sauf le calme   seul   c’est un silence qui bourdonne    seul   c’est la Baie de Victoria Harbour qui se déploie sous ses yeux    une vue sublime qu’il contemple seul    c’est la perspective des cinquante ans demain    seul    c’est ce pincement au cœur Continuer la lecture#anthologie #06 | seul face à Victoria Harbour

#anthologie #06 | lente de nuit.

La nuit la réveille. Sa soif comme alerte. Un verre d’eau froide même l’hiver, bouche desséchée de trop de nuit. Seule parmi, la maison de nuit. Ronflements, chambre à côté, son mari ne se lève jamais de nuit, s’endort dès que tête posée. Elle l’envie parfois, puis pense au privilège de ces bouts de vie volés à la vie. Elle, Continuer la lecture#anthologie #06 | lente de nuit.

#anthologie #06 | Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono.

Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono. Seule. Seul le désir, seul le désir de violence, tout devient nuit, dans la nuit de la solitude je ne tiens plus ma place, je ne tiens plus la place. Tout glisse ailleurs, et je deviens rage, dans ma solitude. J’explose d’une rage enfouie et la rage devient sociale, mandria di tori, Continuer la lecture#anthologie #06 | Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono.

#anthologie #06 | L’âge de ses artères

Hélène veut de nouvelles chaises. Il ne veut pas. Il ne voit pas l’intérêt d’en acheter d’autres alors qu’il y en a déjà plein la maison. Elle ricane à l’intérieur. Son fils ne cédera jamais rien à sa bru. Elle le connaît. Il est comme était André. Il vivote. Quand elle sera morte, il ne voudra rien changer, il préfèrera Continuer la lecture#anthologie #06 | L’âge de ses artères

#anthologie #06 | c’est par la solitude que c’est venu

C’est par la solitude que c’est venu. Le mouvement. Je me suis levée et j’ai pris mon appareil photo. Ça c’est fait comme ça. Il faisait encore jour mais le soleil déclinait vite. Je suis sortie. Je n’avais jamais marché au hasard autour de la maison. Je ne cherchais pas à explorer. Il me semble maintenant que je voulais peut-être Continuer la lecture#anthologie #06 | c’est par la solitude que c’est venu

#anthologie #06 |

Deux papillons aux ailes dorées dansent au-dessus des parterres fleuris, ronde voletante à la trajectoire imprévisible. Elle les suit d’un regard qui se perd dans une mémoire lointaine. Un sentiment de déjà vu. C’était une longue journée d’été ? Une soirée aux convives chantants ? Un verre bu en terrasse ? Il avait plu, elle se souvient, elle était seule, les tables avaient Continuer la lecture#anthologie #06 |