#anthologie #05 | le corps d’Esther

Une femme porte son corps devant elle. Une vieille femme porte son corps plus jeune devant elle. Une vieille femme porte le corps d’Esther devant elle. Je veux l’aider mais je dois aussi porter mon corps devant moi. Mon corps plus jeune. Nous sommes deux à porter nos corps devant nous mais la vieille femme ne me voit pas. Elle Continuer la lecture#anthologie #05 | le corps d’Esther

#anthologie #05 | Je lui dirai que j’ai essayé

Je mange avec bon appétit mais en silence et en prenant mon temps. Je sais qu’elle me regarde, qu’il me suffira de lever les yeux pour qu’elle commence à parler. Ce que je ne sais pas, c’est comment elle a compris. Avec lui j’ai fait tout comme il faut. Je l’ai observé longtemps, comme les autres ; aussi longtemps qu’il me Continuer la lecture#anthologie #05 | Je lui dirai que j’ai essayé

#Anthologie #05 | une noire une blanche

Je regarde le corbillard où est mon corps je voudrais passer passer de vie à trépas c’est déjà fait c’est surfait défait bien fait terminé la mine des jours s’en est allée et moi avec elle me voilà au cimetière je porte mon corps lourd devant moi arrêt pour les prières les mots des uns des autres mon faux fils Continuer la lecture#Anthologie #05 | une noire une blanche

#anthologie #05 | Grumeaux

Grumeaux, je me disperse, je m’étale, c’est une trainée de moi derrière moi. Je dis, je me livre, délivre-moi. On me lie, je m’encorde, ça se tient. En un sens, ça fait du bien. Tout serré, se rencogner, tête de pioche. Je dis, je me tais, déterre-moi. On me dénude, je prends froid, j’exténue. Je frotte et ça brille pas. Continuer la lecture#anthologie #05 | Grumeaux

#anthologie #05 | Lister

Ce ne sera pas une fiction – la réalité est une fiction qui a réussi dit-on au PEROU – il s’agira de tramer le plus possible les divers documents possédés – il y a par exemple dans le Mon sang retombera sur vous (Seuil points 1915, ai mars 2008) mention des cinq testaments rédigés alors et qui restent (à ce Continuer la lecture#anthologie #05 | Lister

#anthologie #05 | celui qui n’en peut plus

Ce n’est pas que je ne veux pas mais je ne veux pas. Mais vraiment épuisé. Mais vraiment angoissé. Vraiment trop vieux pour tout ça, tu comprends. Non tu ne comprends pas, tu ne peux pas te mettre à ma place. Tu n’es pas là. Je peine, je n’arrive pas à vivre, à retrouver sérénité. Trop vieux, trop mal en Continuer la lecture#anthologie #05 | celui qui n’en peut plus

#anthologie #05 l Flou flou flou

‘J’vais au corps il dit : il pousse sa matière devant lui qui roule et n’amasse du vent, masse les intestins, et,, mort qui vive, hourra sur le baudet, va que j’ te rjoins, tout ça un souffle ! Bide avant, fibres arrière, des ailes pour les mouches : paré à percuter. Bien sûr tri au flanc, passage d âme, Continuer la lecture#anthologie #05 l Flou flou flou

#anthologie #05 l Ô FABRICIUS

Je suis de ceux qui trouvent le monde trop éclairé. Pas de projecteurs sur moi, jamais. Comme le cloporte, j’aimerais vivre sous les pierres. Bon sang, le grand jour, pour mieux montrer mes manques, quelle idée. Fermez les claustras, mesdemoiselles, les brise-soleil si vous préférez. Claustra dérive du latin claustrum, fermeture d’une porte, verrou, claustra revellere Cicéron, barrière, tui versus invito te claustra sua refregerunt Pline, Continuer la lecture#anthologie #05 l Ô FABRICIUS

#anthologie #05 | Enlisée?

Boulevard d’alsace-lorraine, non boulevard d’alsace et tu as perdu le numéro. Idiote-bête que tu es. Tu aurais du le noter. Tu perds le numéro et tu rajoutes un nom, rien que ça. Rue du soufflier, 91 ou 96 ? il y en a un qui n’existait pas, mais lequel ? lequel était ta maison ? tu hésites. Evidement, ça non plus tu ne Continuer la lecture#anthologie #05 | Enlisée?

#anthologie #05 | Une femme d’immensité

Aux aguets. Du dehors et du dedans. Toujours. Ici, dans le bus. Là, dans la foule des grandes avenues. Mes bras, que d’autres disent démesurés, ne sont rien d’autres, lorsque je les étends, que ma zone de protection: il est interdit de dépasser cette limite. Ma tête s’insinue à l’intérieur des têtes de ceux que je côtoie, dans leur anonymat. Continuer la lecture#anthologie #05 | Une femme d’immensité