# Anthologie #05 Fin de carrière

« Sortez de mon cabinet ! » ai-je lancé au dernier patient mécontent de ne rien voir sur mon visage en déversant sur moi ses chimères. Paroxysme de ma condition d’aider autrui, aidez-moi maintenant bon dieu ! Non aidez-moi pas ! Personne ne me touche plus. Ne me touche ni le visage ni la main. C’est hors de propos. Aucun malade qui me touche l’âme. Venez Continuer la lecture# Anthologie #05 Fin de carrière

#anthologie #05 | Quand on veut

#Anthologie#05 : Quand on veut Je suis parfaite. Je ne le dis pas parce que ça ne se dit pas, j’ai de la tenue. J’ai programmé la naissance des enfants j’ai pris un mari d’une meilleure classe sociale on a construit le nombre de chambres avant de faire les enfants puis on a fait les enfants pour les mettre dans les Continuer la lecture#anthologie #05 | Quand on veut

#anthologies#05 vous êtes une fille Godard !

Pas grand monde au camping de Faux la montagne à la fin du mois de juin. Juste une caravane  dételée à côté d’un pick-up 4×4. J’engage la conversation, cela m’intéresse les travailleurs qui logent dans les camping. Sur le plateau de millevaches, il y a plus d’arbres que de vaches et beaucoup d’eau cette année. Tellement d’eau qu’il vaut mieux Continuer la lecture#anthologies#05 vous êtes une fille Godard !

#anthologie #05 | le François qui ne fut

Quant eus onze ans assurance se conforta en moi que la vie ne m’intéressait pas. Il est un âge où vient petite rancune contre ceux qui vous ont fait, rancune attendrie, tenacement muette.  Attendrie par la lecture répétée aux jours d’écoeurement de la lettre écrite en février ou mars 1942 par notre père au François qu’il attendait comme aîné et Continuer la lecture#anthologie #05 | le François qui ne fut

#anthologie #05 | jeune homme

Vous étiez comme moi j’ai été : jeune homme devant la vie qui nous restait. Je n’avais aucune idée de ce que ça allait être, vous vous en aviez une, vous avez su ce soir-là ce matin-là que ce serait un vide incommensurable une douleur prévisible. je suis ici vous n’y êtes plus, jeunes hommes depuis votre geste depuis la Continuer la lecture#anthologie #05 | jeune homme

# Anthologie. # 05 | Esseulé.

Je suis encore affalé dans le canapé à ne rien faire. je vais manger la soupe et après télé. Quand je suis comme ça, je me mets à penser à la fuite, au départ. Et après j’ai honte, je ne me reconnais pas. je voudrais être dégagé, mais dégagé de quoi, d’une nostalgie toujours là. Je n’en ai jamais parlé, Continuer la lecture# Anthologie. # 05 | Esseulé.

#anthologie#5 | danse transe

je marche par tous les temps, parfois je cours, je ne m’arrête jamais jusqu’à trouver un nid pour y passer la nuit, je ne sais plus qui je suis ni d’où je viens, j’ai traversé des villes et des campagnes et franchi des frontières jusqu’à me mettre dans cet état, je suis né loin au Nord dans un pays dont Continuer la lecture#anthologie#5 | danse transe

#anthologie #05 I derrière la façade

J’ai une façade. Je suis une façade. J’ai troqué mon corps contre une façade. Le soir, quand les chauves-souris sortent à l’ombre et batifolent au milieu des moustiques retardataires, moi, je sors ma façade, dans un chariot de supermarché que je pousse devant moi. C’est un produit frais, avec date de péremption – le lapsus étant de rédemption – consommable Continuer la lecture#anthologie #05 I derrière la façade

#anthologie #05  – trente-six ans de vivant

Je peux bien le dire aujourd’hui : ce corps qui se balance n’a jamais été mien. A cause de ce qu’on m’a fait et il me semble que tu as fini par devenir de quoi il s’agissait, je n’ai fait qu’occuper ce corps et jouer la comédie du vivant. Ce n’est pas si difficile de jouer au vivant. Cela vient très Continuer la lecture#anthologie #05  – trente-six ans de vivant

#anthologie #5 | la Gardienne

Moi la sinistra traîne galoche et grand cabas j’ai forcé ma voix des hurleries contre tous les vents qui voulaient m’emporter. Je me suis laissée dessécher à force d’eau venue des yeux comme deux sources brûlantes. Pourtant je continue. J’avance noire d’insecte sous le soleil blanc. J’ai dit : je ne lâche pas. Jamais tu m’entends jamais ! Je vous gicle éternels Continuer la lecture#anthologie #5 | la Gardienne