#anthologie #05 | La femme-Auguste

Je sus avant même la sortie de mère marcher sur ta tête. Je suis celle dont on mordit la naissance alors que dejà morte. Collée contre l’homme qui m’empêcha de me parler, je roule dans l’histoire comme un de ses fils, devant toi pas prénommée moi. Je suis celle qui donna nom à l’oubli d’elle. Je suis l’homme qui mangera Continuer la lecture#anthologie #05 | La femme-Auguste

#anthologie #05 l’homme volant au vélovolé

A la ville de Plot, j’ai longtemps vécu, phacochant à l’école de la descente, j’ai extrait des racines carrées, j’ai dessiné des parallélogrammes patibulaires, j’ai ramassé beaucoup d’escarchauds, j’ai coupé mes pattes, j’ai rangé mes os, j’ai avoué que deux et deux ne faisaient pas toujours quatre pour rentrer dans les mailles de l’éducation primale. Les beaunainbos s’épouillaient gentiment en Continuer la lecture#anthologie #05 l’homme volant au vélovolé

#anthologie #05 | Avec son ventre de petite baleine crevée et sa déception plein les yeux

une femme porte son corps devant elle et dit je vais dans les tramway je vais partout où vous allez je vais partout accompagnée j’ai l’homme qui me colle au pied et l’autre petit engendré au bout du bras parfois j’aimerais lâcher mais ça continue et je vais où il faut aller sans penser si j’ai encore la force d’aller, Continuer la lecture#anthologie #05 | Avec son ventre de petite baleine crevée et sa déception plein les yeux

#anthologie #05  | fragments, énigme, je-tu suis 

Autant vous le dire d’emblée, même si je me suis, je ne suis pas seul et il m’arrive de m’adresser « aux autres » parties de je, un jeu de nous divisé en toi et moi, si je me perds je m’y retrouve bientôt puisqu’on ne cesse de s’adresser l’un à l’autre avec une courtoisie toute relative que je prétends nous entretenir. Continuer la lecture#anthologie #05  | fragments, énigme, je-tu suis 

#anthologie #05 | Le corps droit devant

On ne s’estime pas heureux quand le visage déclenche les mots désagréables, les sourires de biais, le sans-gêne tirailleur. L’arrière-grand-mère en souffrit depuis ce temps, où même l’école était à peine suivie, sans escale de bien-être, où le travail percute et relance un autre labeur, où même l’école est une assignation, puis vastes années plus loin, la grand-mère et puis Continuer la lecture#anthologie #05 | Le corps droit devant

#anthologie #05 | la météo du corps

Gérard, y fait chaud ! Mais qu’est-ce qu’y fait chaud ! Apporte-moi un verre d’eau s’il te plaît, j’en peux plus. Ah ça sonne, mais qui ça peut-y bien être à c’heure ci ? Allô ? Ah c’est Véronique ! Alors, vous avez quel temps ? Parce que nous, on a chaud, mais chaud ! Mais c’est insupportable, cette chaleur ! Et c’t après-midi, y a Serge et Continuer la lecture#anthologie #05 | la météo du corps

#anthologie #05 | Celle

Je suis celle qui va de l’avant, née de la peur, figure de proue, je suis celle qui menace et avertit. Du navire, on ne me voit pas, je vois avant, tantôt à flot, tantôt engloutie, je vois le proche et le lointain, on m’a fait orgueilleuse et austère, je n’ai ni père ni mère. Seule contre l’océan, le plus Continuer la lecture#anthologie #05 | Celle

#anthologie #05 | Le mangeur d’oubli.

Le mangeur d’oubli (léchant le miroir). – Les mots n’ont plus aucune enveloppe. Je les timbre, là, je les adresse, je voudrais qu’on me rende l’alphabet. J’y ai droit tout de même ! Et eux ils ne savent me servir que des patates chaudes, des bouillons à onze heures trente, des salades emmêlées, des vengeances à manger froides. Quand je tends Continuer la lecture#anthologie #05 | Le mangeur d’oubli.

#anthologie #05 | La femme cloche

Ma condition de vivante m’exténue je suis une cloche fêlée ou une clochette sans battant1 c’est selon. la porcelaine des vingt ans s’est cassée j’[ai] perdu ce qui me tenait. recoller les morceaux de mon corps brisé en soulignant les fissures de laque saupoudrée d’or au lieu de les dissimuler. quelqu’un d’ici veut-il venir vivre à ma place ? s’en extraire Continuer la lecture#anthologie #05 | La femme cloche

#anthologie #05 |  Brouette

Novarina : Un homme porte son corps devant lui Moi (irritée) : C’est quoi ce charabia ? Mon père (pragmatique) : Il va lui falloir une brouette Moi (songeuse) : Si son corps pousse la brouette, qui est dans la brouette ? Mon père (piqué au jeu) : Si son corps est dans la brouette, qui pousse la brouette ? Bouddha (intervenant sans y être invité) : Cependant, Ô Continuer la lecture#anthologie #05 |  Brouette