anthologie #05 | Le froc à Wenn

Je suis Wenn. Je me défroque, puis je bondis sur mon lit et je me refroque, c’est le jeu, se refroquer avant d’atterrir comme ça sur le lit, se rattraper. Je suis Wenn, des fois j’y arrive. Je me jette sur le lit et je me refroque. Je me pousse un peu, je m’encourage, de derrière. J’arque le dos. J’avise Continuer la lectureanthologie #05 | Le froc à Wenn

#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

Séraphine porte son corps devant elle. Son corps va plus vite qu’elle quand il faut courir. Elle court après son corps qu’elle n’arrive pas à rattraper. C’est un corps rapide qui lui échappe, un corps encore frêle qui bondit d’un côté de l’autre, zigzague entre les arbres, se dépêche de rentrer à la maison avant qu’ils se rendent compte qu’elle Continuer la lecture#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

#anthologie #05 | l’inquiétude

Une femme qui porte son corps devant elle. Je ne peux m’arrêter de m’inquiéter. Je sens les fourmis dans les jambes. Ça commence toujours comme ça, l’inquiétude. Parfois, je ne sais pas encore quelle pensée est à la source de ce fourmillement qu’il s’est déjà répandu jusqu’à mes genoux. Je les sens qui se tendent, comme pour empêcher qu’il remonte Continuer la lecture#anthologie #05 | l’inquiétude

#anthologie #05 | Complainte pour l’enfant suce-moelle

Enfant suce-moelle, qui dès sa naissance tutoyait les étoiles, centre du monde et des attentions, Tout tout de suite, Toujours plus, plus haut, ne fixer aucune limite…jusqu’àPlus dure sera la chute, cul par terre, nez dans la poussière l’arrivée d’un autre non-dit-tyran, ou bien cosmos parental s’est étiolé, confiance absolue s’est fissurée, peut-être cellule familiale s’est explosée ou peut-être pas Continuer la lecture#anthologie #05 | Complainte pour l’enfant suce-moelle

#anthologie #05 | Comme ton ombre

Tu n’es plus que l’ombre de toi-même, quand tu te regardes tu te trouves plat, tu te trouves sombre, tu marches toujours dans l’ombre, dans l’ombre de toi-même. Tu regardes marcher devant toi ce corps qui t’as déçu, qui n’est plus à la hauteur, ni même à la longueur surtout pour le bras droit, qui n’as pas répondu présent et Continuer la lecture#anthologie #05 | Comme ton ombre

#anthologie #05 | mère porteuse de monstruosités

Je porte son corps devant vous, par terre, au feu rouge, à l’heure où vous rentrez chez vous, j’exhibe mon petit monstre. Si je le nomme ainsi, c’est parce que je sais comment vous le regardez. Ce n’est ni la moquerie, ni la tristesse que je lis dans vos yeux, mais l’horreur, parfois même le dégoût. Quelqu’un ici veut-il porter Continuer la lecture#anthologie #05 | mère porteuse de monstruosités

#anthologie #05 | La terre vide

J’avais la vie facile. Je bougeais et les choses bougeaient devant moi, à ma suite. Je souriais, on me souriait. J’étais rempli d’envies, de désirs. Envie de sauter, de crier, d’imposer et je réalisais tout ça avec une grande jouissance. Puis tout a déraillé. J’avais oublié la solitude. Son fantôme m’a rattrapé et envahi. Le temps du triomphe s’est réduit. Continuer la lecture#anthologie #05 | La terre vide

#anthologie #05 | Retour du Diaz

L’homme de Villiers Comme Diaz, je suis l’homme du Jazz à Auber comme Villiers, le François des pendus en ballade, mes poumons mités, ma chair pourrie trop mal nourrie ne m’emmènera pas plus loin, Aubervilliers, Auber-Villon, je hais pies et corbeaux. L’homme au hart Rien ne presse, le temps pas encore venu, le coût du chanvre excède aujourd’hui nos moyens. Continuer la lecture#anthologie #05 | Retour du Diaz

#anthologie #05 | Justaucorps de salle des fêtes

C’est un corps de petite fille. Dix ans tout au plus. Posé là, parmi d’autres petits corps à peu près du même âge. Une scène de salle des fêtes du coin, rangée de petits corps faisant face à des spectateurs d’un jour installés sur des chaises pliantes en plastique qu’on rangera dans la remise dans deux heures, sur un fond Continuer la lecture#anthologie #05 | Justaucorps de salle des fêtes

#anthologie #05 | la femme aux mots empêchés

…les mots roulent dans ma tête roulent de ma tête à ma bouche mais le soleil cuit le soleil me cuit et le corps bout et les mots et mes lèvres et mes bras et mes jambes trébuchent sur le pavé à force de chercher l’ombre et un visage, c’est la faute au soleil, c’est lui qui fait trébucher mon Continuer la lecture#anthologie #05 | la femme aux mots empêchés