# anthologie 05 # Avec Judith Wiart | Parler avec les adolescent.e.s

J‘ai de mes ancêtres gaulois l’oeil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement assez barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.Les Gaulois étaient des écorcheurs de bêtes, les brûleurs d’herbes les plus ineptes de leur temps.D’eux, j’ai : l’idolâtrie et l’amour du sacrilège; – oh ! tous les Continuer la lecture# anthologie 05 # Avec Judith Wiart | Parler avec les adolescent.e.s

#anthologie #05  | course noire

porter mon corps devant moi le pousser et sans me retourner et un et deux et trois petites foulées avancer accélérer franchir la ligne la peur pas la peur porter mon coeur — mon corps — mon coeur qui s’essouffle ne s’essouffle pas debout le vent dans le dos jusqu’au bout du bois, du retard la course noire rattraper le Continuer la lecture#anthologie #05  | course noire

#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

A cinq ans j’ai failli. Et cela reste. Je n’ai pas défailli et cela reste aussi. J’ai assemblé du beau monde Lego compris. Justement pas tout bien compris. J’ai fait mon public. Debout sur l’escabeau du lavage de dents j’ai exposé. Pour mon corps j’ai tourné dans un sens dans l’autre c’était presque amusant et mon public attentif. Pour parler Continuer la lecture#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

#anthologie #05 | La casquette orange

Boulotte et pas bien grande. Très jeune aussi. Juste ado. Une silhouette lourde à porter. Tout est de trop, les seins qui pointent, les bras tout ronds, le ventre qui déborde, un peu, ça tremble, sautille, danse quand elle danse. Parce qu’elle danse, elle sautille, elle virevolte. Elle est lourde, mais pas tant que ça. Elle court au milieu des Continuer la lecture#anthologie #05 | La casquette orange

#anthologie #05 | la femme au corps qui danse

La femme au corps qui danse, elle dit je danse pour réparer les corps, je fais danser les corps épuisés par de longs voyages. La femme au corps qui danse, elle dit j’ai appelé mes frères, j’ai appelé mes sœurs, de tous pays, j’ai appelé les gens qui avaient beaucoup marché et nous avons dansé la longue route à travers Continuer la lecture#anthologie #05 | la femme au corps qui danse

#anthologie #05 | tu avances

tu avances les yeux fermés, tu avances, porté par des mains invisibles qui te soulèvent, t’emmènent hors de toi-même, tu avances dans la nuit, fantôme de désir d’autrefois, tu avances dans l’air irritant, piquant la gorge, coinçant les mots au fond du gosier, tu ne sais plus où te rendre pour voir le jour se lever, tu ressasses beaucoup trop, Continuer la lecture#anthologie #05 | tu avances

#anthologie #05 Epuisette

La mère porte son corps devant elle. Elle le pousse. Ses hanches déboitent et elle les colle. Puis le soir elle rentre dans son corps et elle mange les poulpes qui nichent dans ses intestins. Elle poursuit ses tracées, en marchant plus lentement maintenant.   Je la regarde dans la mobilité de son ombre. Nos conversations sont plus rares. Elle Continuer la lecture#anthologie #05 Epuisette

#anthologie #05 | du corps à l’avant du corps.

Je m’impose. On voudrait me cacher. Avale ton ventre répète la mère à l’adolescente. Je ne disparais pas, leurs vêtements amples tout juste me recouvrent. On a honte de moi, certains regards étonnés (les pires). On me serre, on me comprime, je déborde. M’impose, j’avance devant. Je garde trace de ceintures, étranglement et plaie. Ces mêmes qui claquent sur les Continuer la lecture#anthologie #05 | du corps à l’avant du corps.

#anthologie #05 | L’homme-toupie

Mais moi, je l’ai ressentie comme tout le monde, cette violence tout au fond de soi qui vous fait comme des fourmis dans les bras, tellement que ça vous brûle de l’intérieur tous ces abandons. La peur et tout ce qui va avec. Les sommeils en retard. Les tracas qui tournent comme une toupie au fond de la tête (se Continuer la lecture#anthologie #05 | L’homme-toupie