#anthologie #05 Epuisette

La mère porte son corps devant elle. Elle le pousse. Ses hanches déboitent et elle les colle. Puis le soir elle rentre dans son corps et elle mange les poulpes qui nichent dans ses intestins. Elle poursuit ses tracées, en marchant plus lentement maintenant.   Je la regarde dans la mobilité de son ombre. Nos conversations sont plus rares. Elle Continuer la lecture#anthologie #05 Epuisette

#anthologie #05 | du corps à l’avant du corps.

Je m’impose. On voudrait me cacher. Avale ton ventre répète la mère à l’adolescente. Je ne disparais pas, leurs vêtements amples tout juste me recouvrent. On a honte de moi, certains regards étonnés (les pires). On me serre, on me comprime, je déborde. M’impose, j’avance devant. Je garde trace de ceintures, étranglement et plaie. Ces mêmes qui claquent sur les Continuer la lecture#anthologie #05 | du corps à l’avant du corps.

#anthologie #05 | L’homme-toupie

Mais moi, je l’ai ressentie comme tout le monde, cette violence tout au fond de soi qui vous fait comme des fourmis dans les bras, tellement que ça vous brûle de l’intérieur tous ces abandons. La peur et tout ce qui va avec. Les sommeils en retard. Les tracas qui tournent comme une toupie au fond de la tête (se Continuer la lecture#anthologie #05 | L’homme-toupie

#anthologie #05 | c’est elle

Une femme porte son corps devant elle. Ses yeux exorbités lui mangent le visage. Elle s’approche très proche du public et murmure: Je ne suis pas celle que tu crois. Je sais que tu ne sais pas. Mais elle, elle sait. C’est elle qui m’a fait ça. Elle qui me fait pleurer dans mon lit le soir. Elle qui me Continuer la lecture#anthologie #05 | c’est elle

#anthologie #05 | un pas

un pas puis un pasje perds le compteun pas de plus et la distance est moindreun pas encore, fixant l’asphaltela valise alourdie par je ne sais quel air plus lourdralentir le pasle cœur.mon ombre me précèdeil fait pourtant nuit mais je la voiselle est courageuse, elle avance, elle dit : tout va bien se passervingt et un jours dans une vie Continuer la lecture#anthologie #05 | un pas

#anthologie #05 | manger

Je suis pas bien grande et un peu tordue mais comme vous me voyez j’ai pas baissé les bras. J’ai foncé. Fallait bien. Quand on veut te chasser, quand on te laisse tomber, quand ton père  décampe, veut pas te voir, pas te connaître, pas t’aider, faut bien te débrouiller. Elle n’était pas bien grande ma mère, elle était bien naïve. Ça n’a pas duré. La réalité plein la gueule, plein les yeux, plein les dents, elle a pris Continuer la lecture#anthologie #05 | manger

#anthologie#05 #Déambulation

Deux fois – je n’ai pas compris ce que j’y faisais – déambulation – va et viens – extérieur à eux – extérieur à tout – extérieur à moi – dedans dehors comme me trouver dans le temps qui est le mien – Mon cerveau me joue des tours parfois – je ne vous comprends pas toujours – votre regard Continuer la lecture#anthologie#05 #Déambulation

#anthologie #05 | Le Regardeur

je suis là d’autres diraient ici je suis dehors mais c’est fermé la place les rues qui arrivent une autre place les visages sont toujours les mêmes je regarde je cherche les nouveaux je pense aux heures je sais qui est venu je sais qui viendra je ne pense guère donc je sens je laisse venir à moi celui qui Continuer la lecture#anthologie #05 | Le Regardeur

#anthologie #08 | (suite de la proposition 07) Gorgone

Encore endormie sur mon canapé, j’entendis un grand fracas derrière la porte de mon bureau. On aurait dit des bruits de pas spongieux, qui se déplaçaient dans le couloir qui menait à ma salle de travail. Splach, splach, splach…. Brusquement, les bruits s’arrêtèrent , mais attirée par celui d’un écoulement, je vis, au sol,  un liquide transparent s’étaler sous ma Continuer la lecture#anthologie #08 | (suite de la proposition 07) Gorgone

#anthologie #05 | née dans une friche natale

Fête natationale dans les pays flous. Demain pourrait rempoter les jours hurlutants. Les argumets grouillent dans les plateaux parés. Moi je suis née dans une friche natale. Moi je me souviens plus du long mot de la langue frichaise : anticontinuellement. Moi je suis transcrite d’un pire et d’une merde. Moi j’ai palacément chancé le cours de ma vie. Moi je Continuer la lecture#anthologie #05 | née dans une friche natale