#anthologie #04 | feng shui

À l’âge de 18 ans j’habitais deux maisons, avec l’envie de rester dans l’une, de partir de l’autre, de partir de l’une, de rester dans l’autre. Il habite la margelle du pont de pierre. Il y observe les fruits mûrs du verger, le chant des grenouilles et le passage du vent. Le ruisseau lui offre sa fraîcheur et la danse Continuer la lecture#anthologie #04 | feng shui

#anthologie #04 | avec vue

Je n’ai pas retiré ma recherche sur le site immobilier, je reçois régulièrement un mail qui me propose la maison ancienne de plain-pied environ soixante quinze mètres carrés cinq pièces une chambre plus une grange de quatre-vingt dix mètres carrés offrant une cuisine un salon salle à manger avec pièce voûtée dans un village calme tous commerces à proximité. Je Continuer la lecture#anthologie #04 | avec vue

#anthologie #04 | Tenir Lieu

1 Dans la maison où elle se tient, corsetée par la peur de l’eau qui pénètre les murs, des nuits à l’odeur de moisissures, aux hurlements des flots, des arbres qui cognent aux volets ou des tuiles qui s’envolent, elle ne distingue plus ce qui tambourine. La montée des eaux a tout recouvert. Des branches d’arbres peut-être. Non, c’était plus Continuer la lecture#anthologie #04 | Tenir Lieu

#anthologie #04 | maisons

1« Beauté et vérité, mais ces hautes vaguesSur ces cris qui s’obstinent. Comment garderAudible l’espérance dans le tumulte,Comment faire pour que vieillir, ce soit renaître,Pour que la maison s’ouvre, de l’intérieur, Pour que ce ne soit pas que la mort qui pousseDehors celui qui demandait un lieu natal? »(Yves Bonnefoy, Les planches courbes)   Après le déjeuner, avant de repartir travailler, ouvrir la Continuer la lecture#anthologie #04 | maisons

#anthologie #04 | vivre quelque part ou habiter le monde

habiter le monde en pensées, Boulevard Serurier, les Buttes Chaumont et le belvédère, le parc de la Butte au Chapeau rouge, le Parc de la Villette et le dragon, lieux d’enfances, paradis perdus se souvenir d’autres lieux, d’autres joies, l’herbe mouillée, l’habitacle d’une voiture chauffée par le soleil, l’arbre aux papillons, être de partout et de nulle part, rue des Continuer la lecture#anthologie #04 | vivre quelque part ou habiter le monde

#anthologie #04 | vous peut-être

vous habitez l’animal vous habitez le nautilus vous habitez le double vous habitez le château vous habitez la maison témoin vous habitez l’autre sommet vous habitez la corniche vous habitez la cellule vous habitez l’adresse vous habitez le vide de la demeure vous habitez la paroi vous habitez l’errance formelle vous habitez l’hôpital vous habitez la plage vous habitez la Continuer la lecture#anthologie #04 | vous peut-être

#anthologie #04 | déshabiter

Déshabiter : comme se déshabiller. S’effeuiller des lieux (ne garder que les traces – un rayon à travers la fenêtre, une craquelure de peinture, le mouvement circulaire et intermittent des phares sur le mur la nuit.) Au moment où on part, sur le seuil, l’arrêt qu’on marque en se retournant, même infime, ne donne pas le temps de déshabiter. Dans Continuer la lecture#anthologie #04 | déshabiter

#anthologie #04 | neuf fois habiter

1 – Aimer être chez soi, seule. Prendre son temps, s’habiller de vieilles fringues, le silence, le bruit des voisins qui habite ce silence, écrire, lire, étudier avec ciel gris-blanc de préférence, traîner pieds nus, allumer trois bougies, mettre une musique en boucle dans les oreilles, l’odeur de la soupe aux poireaux, regarder grandir une orchidée, changer les draps, désencombrer. Continuer la lecture#anthologie #04 | neuf fois habiter

#anthologie #04 | lieu, mémoire

Habiter ma chambre, habiter l’immeuble, l’appartement, habiter ma rue, habiter une ville et un pays. Habiter tous ces lieux à la fois, ça prend du temps. On déroule ses racines pour les enrouler à nouveau. On ouvre ses valises, on s’entoure d’objets connus. On déplace des cartons. S’agripper à tout : l’odeur du jasmin dans la rue un soir d’été, Continuer la lecture#anthologie #04 | lieu, mémoire

#anthologie #04 | Nicher

Les arbres morts ne sont pas vraiment morts. Le pic s’y établi, y creuse son logement et y loge sa famille. Dans la loge du pic on s’installe, on va chercher à manger, on revient avec la nourriture qu’on distribue aux petits, on se repose, un peu, parfois, avant de retourner chercher la nourriture pour les petits. La loge du Continuer la lecture#anthologie #04 | Nicher