- Ce projet, toujours repoussé, de consigner avec précision les adresses de tous les endroits où j’ai habité.
- L’idéal serait une pièce blanche avec une grande fenêtre, un bureau en bois de seconde (au minimum) main, une chaise raide, un tableau, une plante — peut-être un cactus —, une bibliothèque de travail, un futon et un rocking-chair pas trop imposant.
- La bicoque des Stamper, les maisons des Caskey.
- J’habite plus souvent ma tête que le toit qui m’abrite.
- Les quatre mille touristes journaliers piétinent la rémanence des hommes qui croupissaient là, sur cet exact sol, entre ces exacts murs. Beaucoup plus que l’audioguide, ce sont les écailles de peinture sur les barreaux qui m’ont ouvert, pour quelques secondes, une brèche vers eux.
- Un colibri niche dans le jardin. Sur la highway, les GMC vrombissent.
- Il m’a fallu longtemps avant de me sentir chez moi chez elle. Je n’arrive toujours pas à savoir ce qu’a été le déclic. Peut-être l’acceptation que cet endroit ne serait jamais chez moi.
- Une maison coûte cher, particulièrement si la moquette est épaisse dans les escaliers.
- Il ne m’est arrivé qu’une seule fois de dormir dehors, par terre. Ces quelques heures résonnent encore en moi.
- C’est la Maison des feuilles qui me logera cet hiver.
#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50
« Quarante fois parler, quarante fois crier, quarante fois la page affichée collée punaisée mais qui dans ma cour fait le crochet qui dans la cour vient traverser sinon rapidement sinon dans l’ombre et se cachant : on prend des raccourcis par ma cour où sont mes pages, on passe vite dans la cour où je parle et je crie. » — « Formes d’une guerre » Continuer la lecture#anthologie #39 et #40 | Carnet 40×50