#anthologie #01 | La paix

pousser la porte de fer et de verre à deux fois, du poignée et de la fesse, passer devant la statue offrant ses mains aux arrivants. Salle de prière ? Funérarium ? Se rappeler de passants entrer en se signant, apportant une offrande. Pourtant des flyers dans un présentoir proposant des contrats d’assurance pour la vie, pour la protection contre les voisins, Continuer la lecture#anthologie #01 | La paix

#anthologie #01 | Choix

« Vivre en région parisienne est un choix de carrière, vivre ici est un choix de vie » Se souvenir de cette phrase pendant chaque trajet maison-travail-maison. N’avoir retenu que ces mots du discours, asséné par notre haut responsable face à l’assemblée de ses employés locaux réunis ce jour-là. Avoir, comme tous les autres, compris la signification de la réponse à la Continuer la lecture#anthologie #01 | Choix

#anthologie #01 | chambres: 11H17 à 08H18

Avancer à rebours, faire l’inventaire, ramener à la mémoire. Choisir. Frapper. Attendre. Tourner la poignée entrouvrir : s’excuser. Aller à l’autre porte : « ne pas déranger ». Passer. Avancer. Frappant se demander: ouvrir. Ouvrir avec sa clé. Entrer. Balayer du regard : lit recouvert, rideaux tirés, plateau sous la fenêtre ; il y a ou il n’y a pas plateau, ils prennent Continuer la lecture#anthologie #01 | chambres: 11H17 à 08H18

#anthologie #01 | infinitifs, Beinstingel

Dire porte c’est dire ouvrir la fermer pousser tirer repousser tenir entrebâiller mettre le pied dans et tant d’autres façons d’utiliser la porte alors que ce qu’on veut c’est entrer dans l’immeuble deux étages qui campe sur le boulevard. Idem pour l’escalier, monter descendre sauter à cloche pied dans, et la rampe, tenir glisser sur s’accrocher à, et la porte Continuer la lecture#anthologie #01 | infinitifs, Beinstingel

#anthologie #01 | le TGV

Le TGV. Un aller-retour par semaine pendant huit ans. Y repenser maintenant comme à la vie d’une autre. La veille, faire sa valise. Préparer ses vêtements et les mettre dans le salon. Dire au revoir au mari et au bébé. Ces nuits du dimanche au lundi, les mâchoires serrées, être déjà un peu partie, dormir peu et mal. Le matin, Continuer la lecture#anthologie #01 | le TGV

#anthologie #01 | idecaf

Le bourdonnement d’une conversation au loin, le son des voix encore indistinctes, sans pouvoir discerner les mots ni la langue. Passer devant les affiches des spectacles du mois, chaque pas semblant mener à la source des voix, deux, deux dans le même corps de dos, un uniforme, celui du garde vouté sur sa chaise, une fois dépassé, découvrir ses yeux Continuer la lecture#anthologie #01 | idecaf

#anthologie #01 | Consulat

Monter l’escalier roulant du métro, station Haliç. Allonger le pas sur le pont aérien au-dessus d’une mer émeraude sous un ciel bleu sans nuages. Tenir fort la bride de mon sac. M’interdire de m’approcher comme je m’interdirai d’approcher du bord d’une falaise de peur que le vide me happe. Être partagée entre l’envie de m’approcher de la rambarde pour prendre Continuer la lecture#anthologie #01 | Consulat

#anthologie #01 | Drôle d’endroit pour un musée

Centre Bourse, Marseille. Rien d’autre comme adresse. Frôler sans les voir les vitrines à peine allumées du centre commercial, prendre l’escalier mécanique comme pour descendre au parking. Drôle d’endroit pour un musée. S’arrêter avant le sous-sol, au premier palier, saluer par la vitre sale le niveau du sol de jadis, saluer aussi les pierres mises au jour par le raclage Continuer la lecture#anthologie #01 | Drôle d’endroit pour un musée

#anthologie #01 | sac, cartable et infinitif.

Cinq minutes en voiture, selon le téléphone. Ne pas savoir l’heure de la sonnerie. Des sonneries. Peut-être 7h50 pour la première et 8h pour la seconde. Un doute toutefois. Vingt ans que dure ce doute. Indifférence. Se dire pourtant à chaque rentrée que cette année-ci. Oublier. Traîner. Et puis accélérer. Ramasser cartable, sac. Claquer la porte. Partir en courant. La Continuer la lecture#anthologie #01 | sac, cartable et infinitif.