Mamie

Celle qui n’a jamais eu la certitude d’être assez bien pour quelqu’un, même après avoir traversé quatre-vingt années. Celle qui n’a jamais réussi à comprendre pourquoi les femmes se sont à ce point battues pour porter des pantalons alors que c’est dix fois plus simple d’aller aux toilettes avec une robe. Celle qui a subit les coups des hommes et Continuer la lecture Mamie

Le chêne

Un chêne au bout du chemin, grand, majestueux, qui s’étend dans le ciel entièrement bleu, avec des branches immenses et solides, des feuilles et des oiseaux qui apparaissent minuscules. De loin il est formidable. Puis, j’avance, le ciel se couvre, des nuages gris se forment au-dessus de lui, je me dis, revenons sur nos pas, on continuera la promenade demain. Continuer la lecture Le chêne

L’escalier

Large rue du centre-ville entre des commerces, ça bouchonne tous les samedis dans les odeurs d’échappement. Changement de municipalité. Interdite aux voitures. On va piétonniser. Et d’abord rénover tous les réseaux enterrés. Mais d’abord : chantier d’archéologie préventive. Une fois la chappe de béton levée, ça s’est mis à creuser, à gratter. Les fondations d’anciennes maisons. Les restes d’un ancien couvent. Continuer la lecture L’escalier

Descente

Habiter ensemble, comme deux amants. Union de la vie ou de l’instant. Moments s’échappant sur un fleuve incertain. Habiter sous l’égide, comme un visiteur. La soif de sentir l’inconnu qui l’entoure. La provision et l’emport. Habiter à l’insu, comme un parasite. Que serai le confort sans naïveté, l’obscurité sans mystère, que serai une maison sans hôte ? Tout est dissimulé.

tout est éphémère

1/ Habiter un HLM et entendre les voisins monter les escaliers en courant tous les soirs, tous les matins, tous les jours. Avoir dix ans et se coller au mur adjacent à celui des filles de dix ans qui habitent à côté pour se connecter à leur Nintendo. Du treizième étage c’est formidable d’habiter un HLM mais du rez-de-chaussé c’est Continuer la lecture tout est éphémère

Frisson

Une force inconnue parcoure mon corps. Ce n’est ni le froid, ni la peur qui l’envahit, et pourtant il frémit. C’est une extraordinarité, une solitude face au temps. Qu’est-ce que j’ai pu oublier dont il se souvient, qu’il essaye tant de me rappeler ? Un souvenir lointain, onirique ? Ou est-ce qu’il créer et m’apporte des saveurs nouvelles ? Qu’importe, Continuer la lecture Frisson