BOOST |  #3 à #6 | Guerillères

Nous aurions su leurs peurs. Celles de Jane cultivées aux accents d’Oum Kalthoum et de Feyrouz. Peur d’une nuit désaltérée de thé brûlant. Peur du retour de midi. Peur des éclats de la ville affolée et bruyante. Peur des rues d’asphalte inégale. Peur des trottoirs soudain manquants. Peur du passage de quelques chats maigres. Peur d’un vol d’oiseaux attendu. Peur Continuer la lecture BOOST |  #3 à #6 | Guerillères

#boost #05 | cri marron

Tu leur gueules dessus, c’est tout. Ils comprennent rien d’autre. Et puis tu frappes. T’en as rien à foutre de les entendre gémir. Ils font des simagrées, les sauvages. Toujours prêts à tirer au flanc… ou à te poignarder dans le dos. Ne leur tourne jamais le dos. Cogne celui qui sourit. Cogne celui qui travaille. Cogne au hasard, qu’ils Continuer la lecture #boost #05 | cri marron

#Boost#5 HURLEVENT

(titre trouvé par François Bon, qu’il en soit remercié! Le cri est là — Proche et tellement lointain — inutile de le chercher dans la gorge ou sous la peau ou dans la chaleur du souffle — Il faut descendre plus profond encore — plonger bien au-delà des poumons ou des viscères — ouvrir les portes des abysses et se laisser tomber comme une pierre Continuer la lecture #Boost#5 HURLEVENT

boost #05 | Ton cri à fleur de lèvres

Dans la rue, bouche ouverte, ton cri à fleur de lèvres. Inarticulé. Tu voudrais crier pourtant mais ton cri s’évapore dans l’air bouillant. Un son s’échappe mais il n’a rien du cri qui déborde le corps. Ces jours-là, à défaut de ta bouche, ce sont tes yeux qui lancent le cri. Ces jours-là, ton cri écarquille tes yeux, les fait Continuer la lecture boost #05 | Ton cri à fleur de lèvres

Boost 05 Artaud | un cri

Ça tombe dessus, marteau-comète qui brise le crâne et fait perdre pied. Oscillations sables mouvants ventouse à ténèbres ou lévitation forceps arrache-pieds-sur-terre : ce contact douce voûte plantaire. Ça égratigne la patience, bouillonne le sang froid, nourrit le cri de la chorale des rejetons enfouis, couleuvres avalées, frustrations refoulées, colères enterrées sous la chape du plomb de la bienséance et Continuer la lecture Boost 05 Artaud | un cri

#boost #05 | À cet instant

Elle précède mon cri dans son habit qui n’appartient ni au jour ni à la nuit. Elle devient femme à cet instant où sa peau, n’en pouvant plus, fait barrage au silence. À cet instant où ses mains, fatiguées de porter toujours le même paysage, balayent l’immobilité. Le vent vire au nord. La bruine recouvre le manège de chevaux de Continuer la lecture #boost #05 | À cet instant

#boost #05 | crier sans pourquoi

Potemkine grand O de la bouche avec les dents sous le déluge d’encre noire cris de lavis charniers fondus au sisal de la toile cri du petit buste de plâtre percé de clous Camille cri gris blanc noir gris sous l’ampoule à filament cri mère cri cheval hourvari de bourreau tonnerre gueuloir cri du couteau et de la hache sous Continuer la lecture #boost #05 | crier sans pourquoi

#boost# 05, Artaud

Le cri Douleur Fureur Tourment AmertumeNœud Nouage Paralysie ÉtranglementGorge étroite enserrée glandes salivaires réprimées montées descentes râpées à sec écorchéesSécheresse étouffement la poitrine s’emprisonne les mains tremblent griffent se nouent se dénouent en priant le ciel ou l’enferLe corps ne répond plus rigide absent le corps s’asphyxie le corps refuse le corps défailleIl faudrait monter sur la plus haute montagne Continuer la lecture #boost# 05, Artaud

# Boost #05 | le cri contrapuntique

Le hiéroglyphe du cri qui prendrait souffle au fond de la conscience éveillée impose le contrepoint de son asphyxie. La fuite du son appelle le trou béant du silence qui est gouffre de naissance et de mort dans une fugue furieuse systématiquement renouvelée. Idéal dans sa forme contrapuntique, le cri ne se nourrit que de la dissonance muette qui l’impose. Continuer la lecture # Boost #05 | le cri contrapuntique

#boost #05 | un cri

Il dort. Retenu par les muqueuses de la terre, pendu aux organes gonflés des fonges, en boule dans les panaris des grives, d’un sommeil sans rêves. La nuit, le jour. Il dort. La moindre béance, le moindre trou d’air le réveillent. Il est prêt, il est né, ouvre l’oeil, voit rouge, galope vers le rouge, y plonge, siffle. Les viscères Continuer la lecture #boost #05 | un cri