#BOOST# 11 Nous étions des gens ordinaires (première esquisse)

Gare, garer, se protéger, s’abriter, garde. Nous n’échangeons plus vraiment, chacun de nous regarde son écran. Léon mon fils a douze ans, il me demande de regarder une vidéo du prochain film qu’il souhaite voir au cinéma, je vois un paysage enneigé à travers les fenêtres d’un wagon de train, et au loin je devine des soldats presque invisibles dans Continuer la lecture #BOOST# 11 Nous étions des gens ordinaires (première esquisse)

#boost #11 de tout point désarmés

Sans le savoir, des nuits entières, nous marchâmes, l’un vers l’autre. À peine close la paupière du monde, vêtus tantôt de grands manteaux fourrés, tantôt de simples chemises laissant voir tout de notre carnation pâle, de notre désir, de nos secrets, nous nous engouffrâmes dans la forêt à la recherche de l’illusion d’une approche, d’un frisson, de l’autre. Nos os Continuer la lecture #boost #11 de tout point désarmés

#boost #11 ta robe elle est rouge

Nous marchions derrière la glissière de sécurité, parfois devant sur la BADU quand il y avait trop de ronces derrière. Il faisait noir, une nuit sans lune. Il était déjà tard, 2 ou 3 heures du matin, mais la circulation était encore importante et terriblement rapide. Des phares nous frôlaient pour disparaître et ne laisser que des points rouges. Nous Continuer la lecture #boost #11 ta robe elle est rouge

#Boost #11 | Incantation nuit

Nous nous retrouvions à tâtons dans l’obscurité. La nuit de nulle lune laissait quelques ombres se profiler. Je percevais ton corps avant de te toucher. Nous comptions les marches qu’il nous fallait descendre. En bas de l’escalier, nous entendîmes nos pieds déraper sur les pierres. Nous nous glissions en terrain neutre, l’humidité enveloppait nos joues. Nous gardions nos mains tendues. Continuer la lecture #Boost #11 | Incantation nuit

#BOOST #11 | Bus de substitution

Nous roulions. Nos noms avaient été changés. Des bus de substitution avaient été mis en place. Nous étions pris.e.s en charge. Nous étions embarqué.e.s. Nous dormions. Nous ne dormions pas. Nous tournions. Nous étions dans la confusion. Nous étions dans la translation. Continuer la lecture #BOOST #11 | Bus de substitution

#boost #11 | À deux

Nous avancions dans une brume épaisse comme s’enfoncer dans l’humide. Nous ouvrions la bouche, car le souffle nous manquait de la marche passée. Nous n’aspirions que d’infimes gouttes d’un liquide visqueux qui collaient à nos gencives avant de s’attaquer à nous poumons. Nous toussions pour lutter contre cette fausse hydrocution lente et sournoise qui finirait par avoir raison de nous. Continuer la lecture #boost #11 | À deux

boost #11 | la pénombre et le vide

Nous étions perdus dans la ville détruite, il ne restait devant nous que carcasses d’immeubles, escaliers sans marche, appartements éventrés ; les câbles et les fils électriques pendaient dans le vide en se balançant. Nous ne savions pas où nous allions, nous ne savions pas ce que nous cherchions, aucune idée de ce que nous faisions là. Le soir descendait, Continuer la lecture boost #11 | la pénombre et le vide

#boost #11(2) | Soir

Le cheval courait dans le champ ; nous avions franchi la barrière et malgré notre peur – ou entrainés par elle –, nous jouâmes à le poursuivre. Des hirondelles hachuraient le ciel bleu-rose du presque soir. Et cette neige rose de l’arbre de l’autre champ qui ensemençait l’air; nous aperçûmes le chapeau sous les fleurs qui regardaient ; nous perçûmes l’éclat Continuer la lecture #boost #11(2) | Soir

#boost #11 | au bord de l’absence

Nous étions perdus dans une banlieue sans nom, une de ces banlieues faites de pavillons disparates, de jardinets clos, de grillage mités, d’autos garées devant des barres de béton muettes. Nous ne savions rien, nous n’avions aucune idée d’où nous allions, nous ne savions pas non plus ce que nous cherchions, nous n’avions aucune idée de ce que nous faisions Continuer la lecture #boost #11 | au bord de l’absence

#boost # 11 | À pas de fourmi

Nous n’avancions pas. Vous n’êtes qu’une armée de fourmis, voilà ce qu’il nous disait, et ça ne nous faisait pas avancer davantage. Dans la nuit obscure de nos vies, il n’y avait pas d’étoiles, il n’y avait rien pour nous éclairer. Nuit obscure, vie obscure, nous aurions pu prier, mais dans cette nuit-là on ne priait pas. Ranger vos chapelets, il Continuer la lecture #boost # 11 | À pas de fourmi