#40jours #34 | Langue de feu

Du balcon après les linges, après les jardins et les toits, au-delà des platanes où les cigales se sont tues, plus loin que les pylônes de la voie ferrée, que les pins du cimetière, que les cheminées du crématorium, au-delà des barres construites au moment des rapatriés, lingots d’or en fusion dans le couchant, après les taches vertes les taches Continuer la lecture#40jours #34 | Langue de feu

#40jours #34 | la petite fille silence

Une nuit sous la pluie, le silence autour du camp de vacances, une petite fille les yeux ouverts pleine chambre, une petite fille sur un matelas sol à côté d’autres petites filles ne dort pas. Une reconstitution de la veillée tente annulée pour l’eau. Le sol fait terre battue, une désorganisation des lits fait tente. La porte s’ouvre, une lampe Continuer la lecture#40jours #34 | la petite fille silence

#40jours #34 | ne rien jeter ici commence la mer

Paul déambulait dans les ruelles de Saint-Jean-Pied-de-Port, il inventait un ordre de marche sur les pavés. Il fallait enjamber les dalles deux par deux ou suivre la même ligne continue à la verticale sans empiéter sur la colonne suivante. Il pensait aux sorts qu’il pourrait subir s’il devait manquer à la règle, enfreindre le protocole établi. Il imaginait la malédiction Continuer la lecture#40jours #34 | ne rien jeter ici commence la mer

#40jours #35 | un jour ou l’autre

Tour Urban, immeuble de bureaux, Centre Commercial de la Croix de Chavaux, Montreuil Un jour j’ai constaté que de ce bâtiment d’une dizaine d’étages des années 70, les murs extérieurs avaient disparu. Je n’avais pas perçu l’ampleur de ce chantier, pas vu venir les étapes précédentes de cette rénovation. Et soudain plus aucuns murs extérieurs. Ne restaient que les plateformes. Continuer la lecture#40jours #35 | un jour ou l’autre

#40jours #35 | le bal des toupies

Des siècles de pierres et de chaux. De belles traces survivent encore dans la ville vieille, dans quelques tours le long des côtes, dans les villages de l’hinterland. Et dans son maquis aussi où souvent le feu révèle que l’on avait construit des forges, des moulins, des maisons, des ponts en ces lieux oubliés. Les années de parpaings et de Continuer la lecture#40jours #35 | le bal des toupies

#40jours #35 | résister à la centralité

Si je veux raconter Lissieu, je sais qu’il faut aller jusqu’à l’os, oublier tout ce qui s’est accumulé autour des hameaux dispersés et retrouver le squelette. Bien que construisant continuellement, Lissieu a peu détruit et gardé son maillage de hameaux dont chacun raconte un bout de son histoire. Ils existaient déjà il y a un siècle et même deux siècles Continuer la lecture#40jours #35 | résister à la centralité

#40jours #34 | les tam-tams et les brigands

Elle dormait. Un de ces sommeils lourds comme ont les enfants, un de ces sommeil apaisés comme on ne retrouve plus jamais, adulte. Ce fut la régularité du bruit qui la tira de cette innocente tranquillité nocturne. Comme si quelqu’un jouait du tam-tam. Il n’y en a pas dans la maison. Qui aurait idée de s’introduire ici au milieu de Continuer la lecture#40jours #34 | les tam-tams et les brigands

#40jours #34 | Adèle Lescanne et Marie Voisin

Adéle Lescanne, Rose Lescanne et Marie Voisin vivaient toutes trois au hameau de Montluzin et étaient inséparables. Marie avait déjà 24 ans lorsque commence l’histoire que je vais raconter, Adèle n’en avait que 19 et considérait Marie comme la grande sœur qu’elle n’avait pas. En effet Adèle vivait avec sa petite sœur Rose chez son oncle célibataire Nicolas Florentin propriétaire Continuer la lecture#40jours #34 | Adèle Lescanne et Marie Voisin

#40jours #32 | Attachez votre ceinture !

Quelque chose plane dans l’air, comme une menace.  Vous le sentez aussi ?  Dégagez le passage, voyons.  Vous êtes en plein milieu du sentier, et une calèche ne va pas tarder à débouler en trombe.  Mais poussez-vous, que diable, ou vous serez fauché en plein vol !  La voilà, que vous avais-je dit ?  C’en était moins une !  Un fiacre tiré par des Continuer la lecture#40jours #32 | Attachez votre ceinture !

#40jours #34 | l’incendie, la page de dictionnaire et le miroir

Dans le petit matin rougi d’aube, il fait chaud encore. Nous avions évacué nos maisons en pleine nuit et avions attendu que l’incendie soit maitrisé pour pouvoir y retourner. J’avais réussi tant bien que mal à me rendormir rafraichie par des serviettes humides. Plus aucun ventilateur ne fonctionne. Nous n’avons plus l’électricité. La ville s’éveille, ignorante encore de la nuit Continuer la lecture#40jours #34 | l’incendie, la page de dictionnaire et le miroir