#40jours #27 | Modiano

Pourquoi es-tu installé ici ? Pourquoi dans ce bar, mais près tout pourquoi pas ? Je viens d’arriver, il est treize heures, es-tu là depuis longtemps ? As-tu déjeuné ici ? Est-ce la première fois que tu viens dans ce bar ? Ou es-tu un habitué ? Est-ce que tu habites le quartier ? Peut-être travailles-tu dans le quartier ? Peut-être les deux ? Pourquoi es-tu vêtu de noir ? Continuer la lecture#40jours #27 | Modiano

#40jours #26 | Poseur de questions

Au Bar du Matin, un jeune homme est assis devant un café, plongé dans plusieurs calepins noirs. Il est vêtu d’un costume gris foncé à fines rayures noires et d’un pull-over noir, il porte des chaussures en nubuck noir à lacets blancs. Son visage est fin, ses traits sont réguliers, ses cheveux sont châtains foncé coupés court. Perdu dans ses Continuer la lecture#40jours #26 | Poseur de questions

#40jours #25 | Une vague odeur de brûlé

A la sortie de la bouche de métro, l’immeuble apparaît de biais, c’est une maison ancienne divisée en appartements, façade en pierre de taille grisâtre, terne, peinte en gris foncé au rez-de-chaussée. Si on se place dans un angle précis, on distingue les restes d’un toit calciné. Une tenture ocre, poussiéreuse, sorte de vieux couvre-lit, occulte la fenêtre qui donne Continuer la lecture#40jours #25 | Une vague odeur de brûlé

#40jours #36 | Cet endroit ne fait pas partie du monde.

Il faudrait s’expliquer, raconter, exposer. Mon histoire, leur histoire, je ne veux pas, elle est mienne, je la garde. Le cimetière, ce lieu, est en dehors du temps, en dehors de la géographie des hommes. C’est là-bas qu’ils ouvrent des gouffres dans le cœur des hommes. Ce territoire interdit est ouvert à tous, chacun sait qu’il n’en ressortira pas indemne. Continuer la lecture#40jours #36 | Cet endroit ne fait pas partie du monde.

#40jours #18 | Le retour de l’enfant

Dans le train qui le conduisait vers la ville où il était né, tout était silencieux. Il y avait eu un incident sur la ligne, le contrôleur l’avait annoncé au micro, en plaisantant pour détendre son monde. On ne l’avait plus entendu depuis. Jamais de mémoire il n’avait fait ce voyage à si faible allure. Des noms étrangers venaient accrocher Continuer la lecture#40jours #18 | Le retour de l’enfant

#40jours #16 | Les forces mentales de l’écriture

Tout écrivait quand j’écrivais dans la maison. L’écriture était partout. Ça rend sauvage l’écriture. On rejoint une sauvagerie d’avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c’est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distinct et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut pas écrire sans la force du Continuer la lecture#40jours #16 | Les forces mentales de l’écriture

#40jours #35 | sempiternellement

Continuellement — sempiternellement — sans pitié si je mens — construire c’est dément — maison de reposement —si j’ose dire posément — et littéralement — parpaing brique et ciment — l’ancienne rasément — démontée carrément — les pensionnaires allemands — mais aussi les romans — les habitants du Mans — déplacés aisément — ici pour le moment — tout va Continuer la lecture#40jours #35 | sempiternellement

#40jours #34 | l’ombre d’un doute

Je suis déjà venu dans cette colocation, j’ai rendu visite à la la serveuse du restaurant où je fais la plonge. J’ai rencontré un de ses colocataires dans leur grand jardin, grand blond très sociable et drôle, il a même sympathisé avec la patronne du restaurant. Elle a fini par l’adorer, parlant de lui tout le temps comme de quelqu’un Continuer la lecture#40jours #34 | l’ombre d’un doute

#40jours #31| la ville fantôme

Je longe une ligne noire. la ligne grandit se densifie en même temps que le noir devient moins épais on peut y voir des filaments d’ondes blanches. J’entre dans cette masse noire qui m’emporte comme une vague. J’y glisse. Je glisse comme sur un toboggan dans un parc urbain rempli d’arbres. Le toboggan me dépose sur quelques cailloux. Immobile au Continuer la lecture#40jours #31| la ville fantôme

#40jours #35 | continuellement

Des rues. La toile d’araignée est en tissage perpétuel afin qu’aucun individu, qu’aucune proie ne lui échappe. Recomposer l’espace pour occuper le vide, pour que rien n’entrave cette avancée. Effacer un jardin public, un square, une place un peu trop spacieuse, dessiner de nouvelles artères, combler le vide et imposer de nouvelles mailles plus serrées. Les rues avoisinantes s’adaptent et Continuer la lecture#40jours #35 | continuellement