#40jours #36 | inutile

Dans le lieu sans lieu de mon cerveau. Nulle part ailleurs. Et surtout pas dans les cimetières que je ne visite plus depuis celui de Prague dans le quartier de Josefov où j’ai posé des cailloux, les uns sur les autres, comme des corps empilés. En lettres qui furent noires sur une plaque qui fut rouge. La tombe du cousin Continuer la lecture#40jours #36 | inutile

#40jours #24 | Pierre Pavoine

Basile commence par interroger Google en notant Pierre Pavoine : Réponse rapide en 0.42 secondes environ 94 300 résultats Satisfait de sa première découverte, la situation de la rue et le portrait de l’homme recherché, fusillé comme otage le 21 février 1942.Toujours pas d’explication sur le pourquoi du nom de cet homme à cette rue, si ce n’est en hommage au cheminot Continuer la lecture#40jours #24 | Pierre Pavoine

#40jours #36 | terrain pas bien commode

ça se passe vers le haut du village, exactement ça se passe entre le temple et la déviation comme ils l’appellent ici, un terrain abrupt pas bien commode pour faire des trous enterrer célébrer, oui mais au silence et hors de portée des crues de la rivière | murs autour et grilles comme dans tous les cimetières, ouvertes jour et Continuer la lecture#40jours #36 | terrain pas bien commode

#40jours #36 | au bar des morts

Terrasse ombragée. Calme comme un lundi matin. Un peu trop calme peut-être, difficile de se remettre dans le rythme de la semaine. Il faut dire, le dimanche a été rude pour certains. Visites, confessions, les mômes qui court dans les allées du cimetière et tout le bataclan. Heureusement, quelques larmes. Lucienne Pasquier (1948-2015) boit son jus en essayant de se Continuer la lecture#40jours #36 | au bar des morts

#40jours #35 | vertige

Pablo regardait avec amour les trous qu’on faisait dans le bitume. Il se penchait au bord des précipices, admirait toute la machinerie mise en place pour détruire ce qui avait été construit. Il se délectait des entrailles de la ville, rentrait en adoration au son grinçant des scies sauteuses et des marteaux piqueurs. Il attendait avec impatience le jour où Continuer la lecture#40jours #35 | vertige

#40jours #36 | pataouète langue morte

Échos : « Achpète, mon fils. Je souffle un peu. Y’avait une de ces baffane on aurait cru que la maison allait s’envoler, dis. Balek devant, j’arrive avec la kémia. Y en a pas bezef. Mais ma parole, t’es bislouche ou quoi ? Il s’est tapé une de ces bouffa. Mais d’où tu sors, toi, t’y es un vrai boujadi! Ne le crois pas, c’est un boulanos. Que bouratcho. Arrête de Continuer la lecture#40jours #36 | pataouète langue morte

#40jours #35 | Trous

Par ici on excave. On va du dehors vers le dedans. On fore. On troue. Pour bâtir on pose des bases et ça reste en plan longtemps. Quand ils ont rasé la maison on a fait un grand feu, le pommier est parti en fumée avec l’armoire. Un feu sans joie. Dans les rues encore debout, par ici les maisons Continuer la lecture#40jours #35 | Trous

#40 jours #36 | ça murmure sec dans sa caboche

Il lit les noms sur le cénotaphe. Ils sont tous là, le jeune Bailly, les Lyotard père et fils, le Morel, l’ainé, Liogier qu’est mort le premier jour, Massardier dont la pauvre mère s’est pendue, Morel, le marchand de vin et Vinau son limonadier, Reynaud le si costaud, Gérentes, les trois, le petit Defay, Sanial et Barriol qui pouvaient pas Continuer la lecture#40 jours #36 | ça murmure sec dans sa caboche

#40 jours #35 | dans notre grange

On vide l’espace, on descend les bottes de foin, les bottes de paille, les bottes de regain, on balaie, on pelle, dans notre grange, on abat les parois, on vire les poutres, on libère de l’espace, il faut tout vider, les sacs de grain, les fourches suspendues, plus rien ne doit rester, le monte-charge, les échelles, plus rien, les abreuvoirs, Continuer la lecture#40 jours #35 | dans notre grange

#40jours #33 | Tes effrois d’hôpital

Maintenant que tu es parti, que tu as repris suffisamment confiance en toi pour le faire vraiment, ce voyage, tu regardes avec condescendance, presque en rougissant, tes inquiétudes et tes effrois d’hôpital. Tu avais peur de la douleur, une peur-panique, tu la voyais partout, dans ces calmants qui ne feraient plus d’effet, dans la poche de perfusion qui serait bientôt Continuer la lecture#40jours #33 | Tes effrois d’hôpital