#40jours #35 | sous pression

A Villeurbanne, sentiment que chaque espace vide est exploité jusqu’au bout de l’espace disponible. Les terrains vagues, carrés d’herbes qui restent sont bordés de panneaux avec des plans architecturaux d’immeubles ou photos de maquettes des futurs ensembles. Toujours des ensembles, on ne construit pas de simple immeuble encore moins de maison. Cubes plus ou moins élargis dans l’idée d’avoir une Continuer la lecture#40jours #35 | sous pression

#40jours #35 | toit tête

La nature grignotéeles espaces verts raboté grissurtout pas de mauvaises herbes les allées débarrassée en géotextileAlignée les toitures alignée les voiture alignés les hommesdroit sans mèches dépassentL’enfant sans cris pour ne pas déranger sage sans rire pour ne pas déranger sans vie pour ne pas déranger les voisins qui n’aiment pas le bruit sauf le leurSans cesse de nouveaux habitatss’étendent Continuer la lecture#40jours #35 | toit tête

#40jours #34 | de plus en plus méchant

Une sueur âcre dégouline sang noir, tisse sa toile le long des poils drus et noirs, il en pisse de rage, creuse le sable blanc de l’arène, la croupe redressée tandis qu’il penche face à la foule dressée dans sa chaleur de foule, nous en sommes là, autour de lui, tandis que le tourneur échafaude une stratégie pour lui indiquer Continuer la lecture#40jours #34 | de plus en plus méchant

#40jours #26 | la traction noire 

Oublier le 5 septembre 2013.Retour sur le premier trimestre 1960.Basile a tout juste huit ans.Comme tous les dimanches, son grand-père paternel, Fulbert, vient le chercher pour aller à la salle Gouloumès. Il attendait avec impatience le coup de sonnette, était déjà prêt, plus que son manteau à enfiler. Il court, il vole. Il monte dans la traction noire, s’installe sur Continuer la lecture#40jours #26 | la traction noire 

#40jours #34 | kocham cię

C’était pendant le cours de maths, quelques coups frappés à la porte, on a immédiatement reconnu la silhouette longiligne du principal, on s’est tous levés, il s’est retourné vers le couloir, il est revenu en poussant doucement dans la classe deux enfants blonds et frêles. Il a posé ses mains sur leurs épaules, je me suis demandée s’il les encourageait Continuer la lecture#40jours #34 | kocham cię

#40jours #37 | Lingekopf

Mémoire des Hommes, journaux des unités.Journal des marches et opérations du 14e Bataillon de Chasseurs à Pied, période du 03/03/1915 au 12/09/1915 – Dossier 26 N 820/10 « Journée du 20 juillet 1915 :Pendant toute la matinée notre artillerie bombarde violemment les positions ennemies. » Ça commence comme ça. Je sais qu’il attend avec ses hommes aux côtés de qui il va Continuer la lecture#40jours #37 | Lingekopf

#40jours #35 | Vers le nord

Autour de la gare d’Arenc, tout le quartier est en travaux. L’immeuble Le Mirabeau monte peu à peu entre la tour CMA-CGM et celle de la Marseillaise. J’ai téléchargé la brochure de présentation du projet à l’esthétique froide et aseptisée d’ancien film de science fiction où tout semble lisse dans une société sous contrôle, où les sourires sont figés, où Continuer la lecture#40jours #35 | Vers le nord

#40jours # 35 | le mur contre la patate chaude

Trop de souffrance, j’en suis arrivée là, le produit rentre dans ton mode de vie. Si tu les fais bien les mecs, tu les revois trois ou quatre fois par semaine, ça te laisse assez pour ta galette. Je travaille bien, vingt ou trente euros toutes les quinze minutes, parfois ça va même plus vite. Les plus généreux c’est ceux Continuer la lecture#40jours # 35 | le mur contre la patate chaude

#40jours #35 | de l’usage de la ville

Dans notre ville, on bâtit de l’urbanité. Le nouveau chantier c’est l’humain, en continu. Les travaux publics délaissent le matériel, le vertical, le bitume, les murs en verre, les colonnes d’acier. On fore désormais à l’intérieur même du corps social, on tisse la grande toile du réseau collectif. Dans notre ville, on bâtit l’espace civilisé, on construit du lien, on Continuer la lecture#40jours #35 | de l’usage de la ville

#40jours #34 | Garde-fou

Son jogging du mercredi était pratiquement terminé.  En tout cas, c’est ainsi que Virginie le concevait : l’aller était toujours plus compliqué, car il fallait se mettre en condition, enfiler ses baskets et accepter de courir seule – alors que Benjamin l’avait accompagnée durant toutes ces années, et qu’à présent, elle n’avait comme d’autre choix que de poursuivre le chemin sans Continuer la lecture#40jours #34 | Garde-fou