#40jours #36 | intertaphes à Ndak

Pourquoi cette insistance insinuation que Ndak n’existe pas ? Ndak existe autrement. Comme la silhouette d’Amadou Hampâté Bâ, la nuit, en haut de la façade du 12, rue Saint-Urcisse. Elle existe autrement. Soixante-dix-sept après, les morts existent par l’écho des questions auxquelles ils n’ont jamais vraiment répondu. Un cimetière, c’est fait pour ça. Pas pour recueillir des corps. Pour donner le Continuer la lecture#40jours #36 | intertaphes à Ndak

#40jours #37 | sous le soleil de Satan

Qu’a-t-il vu de ses yeux, qu’a-t-il entendu en confession pour vivre ainsi toute une vie sous le soleil de Satan ? Combien de viols, d’incestes, de grossesses cachées, d’enfants mort-nés, avortés ou étranglés noyés avant d’avoir vu le jour, combien de meurtres, de suicides, de vols, de trahisons, d’abominations, de haine pure, de violences ordinaires, combien de crimes, combien d’atrocités ? Combien Continuer la lecture#40jours #37 | sous le soleil de Satan

#40jours #39 | vacances de février

Veille. Grand voyage. Février. Chaque année. Veille. Et avant-veille. Préparatifs. Absence. Deux semaines. Bagage. En conséquence. Excitations. Ma mère. Les valises. Les sacs. Convenablement remplis. Chaque recoin. Bouché. Chaque petite place. Occupée. Pas trop. En emporter. Le nécessaire. Le suffisant. Serrer. Se débrouiller. Là-bas. Mon père. Le voyage. En voiture. Explications. Les routes empruntées. Les nationales. Les régions. Écouter. Religieusement. Continuer la lecture#40jours #39 | vacances de février

#40jours #39 | trajet d’enfant

De l’école primaire jusqu’à chez mes parents. Une bonne demi-heure de marche à travers les rues de la ville, de celles qui lentement s’évaporent du centre vers une idée très citadine de la campagne. La banlieue. Parce que je ne garde en mémoire que les retours, à midi et le soir. Pas de cantine à mon école, pas quand j’y Continuer la lecture#40jours #39 | trajet d’enfant

#40jours #double | Quitte ou double

Je suis assise en train de lire un livre à l’ombre d’un arbre du jardin du Luxembourg. Un homme s’approche de moi, je ne sais pas ce qu’il cherche, un appui, un conseil, s’il a besoin d’aide, est-ce qu’il souhaite que je lui indique son chemin, que je l’aide à sortir de l’impasse dans laquelle il a l’air de se Continuer la lecture#40jours #double | Quitte ou double

#40jours #double | les autres Finistères

Sein, je reviens vers Toi, tu m’étonnes à nouveau. Posée sur l’océan, « comme crêpe de dentelle » dit-on parfois, minuscule, 2 kms en ta longueur, et là justement en ce resserrement de toi où j’écris, langue de terre d’une trentaine de mètres, les jours de tempête, de grandes marées, les vagues te submergent, tu disparais. Toi, presque rien, un Continuer la lecture#40jours #double | les autres Finistères

#40jours #38 | pantin limites

Ils disent : « Ici c’est Pantin-sous-Bois, là-bas Pantin-sur-Seine » Le bois dont ils parlent est un espace sombre, mal éclairé, un bois de Méchant Loup. La Seine n’est pas la Seine. Ils parlent de Seine pour dire « Paris ». Parce qu’ici on n’est pas à Paris. Paris on y accédait par le tunnel qui a été muré. Paris on y accédait en enjambant Continuer la lecture#40jours #38 | pantin limites

# 40 Jours # 39 | Une enfance de fille

On est en Espagne en 1936. La guerre civile est sur le point d’éclater, et ma mère est une mauvaise pauvre. Une mauvaise pauvre est une pauvre qui ouvre sa gueule. Ma mère , le 18 Juillet 1936, ouvre sa gueule pour la première fois de sa vie. Elle a quinze ans. Elle habite un village coupé du monde où, Continuer la lecture# 40 Jours # 39 | Une enfance de fille

#40 jours #39 | La joie d’être deux

Elle voit dans son écran d’ordinateur ce monsieur qui a tout lu, tout écouté et surtout tout bu. Il avait tout avalé d’une traite en ne perdant pas une miette de son refrain : dans ses vestiaires de l’enfance, elle a tout perdu et elle s’est perdue à rattraper un temps qui ne lui revenait plus à l’esprit. Elle s’est perdue Continuer la lecture#40 jours #39 | La joie d’être deux