#40 jours #prologue | pas la peine d’aller au Japon *

L’espace est encombré mais familier sédimentation d’objets accumulés ici 40 ans et plus en vie sédentaire Ne plus regarder le plafond ni les angles de mur Pas d’urgence à l’inventaire Pas envie de bazarder Tout ce qui est entré ressortira un jour d’une manière ou d’une autre il ne faut pas savoir à l’avance : RÉSIDENCE PRINCIPALE Immeuble collectif dans Continuer la lecture#40 jours #prologue | pas la peine d’aller au Japon *

#40jours #prologue | trois frontières

Le vent glacial souffle fort et ne rencontre, ordinairement, pas d’obstacles sur cette terre déserte. Pourtant, ici, où aucune route ne mène, on y vient que par bateau ou par moto neige, il se heurte aux barres de béton, rebondit, tourne sur lui même, s’engouffre en sifflant à travers les carreaux cassés. Il y en a beaucoup : des cassés, Continuer la lecture#40jours #prologue | trois frontières

#40jours #prologue | à l’adresse des absents

Ruelle tortueuse d’un village agricole de la plaine maisons serrées contre l’hiver façades blanches roses jaunes greniers à grain colombages poulies rouillées pas un bruit pas un pas pas un passant ce midi de juillet caniculaire et pour savoir qui franchissait la porte cochère le vendredi il faut lever les yeux sur la plaque en petits caractères : synagogue de Continuer la lecture#40jours #prologue | à l’adresse des absents

#40jours #prologue | le soupirail

Au bas d’un immeuble cossu de la rue Gobineau, au rez-de-chaussée, une grand-mère innocente arrose des géraniums, sous sa fenêtre, au ras du sol il y a un soupirail, peint en beige, quelques trous y ont été faits : des soupiraux, un soupirail, il y a bien une preuve que les enfers existent, il suffit de vous promener dans une ville, Continuer la lecture#40jours #prologue | le soupirail

#40 jours #prologue | l’envers vide du décor

ceci : au rez-de-chaussée un vendeur de food faite d’amalgames de chair de chicken, devanture couleur sang de bœuf, enseigne aux grosses lettres dégoulinantes, au-dessus la façade décrépite est couleur d’ocre crème, trois fois trois fenêtres aux persiennes usées, fermées, celles du premier ont des battants qui manquent, on y voit les parpaings qui murent les fenêtres : c’était l’atelier Continuer la lecture#40 jours #prologue | l’envers vide du décor

#40jours #prologue | galères

Un chemin pavé creusé dans la colline. D’un côté, un mur jaune pâle de pudding. De l’autre, un talus humide. D’un côté, les arbres se balancent : micocouliers, oliviers, cyprès et même un arbre de Judée. De l’autre, des plantes d’ombres montent à l’assaut de la colline : la salsepareille, la garance, le sureau et l’acanthe. Au milieu, les pierres du chemin Continuer la lecture#40jours #prologue | galères

#40jours #prologue | boucles

Au « carrefour de la déportation » après la maison d’arrêt de Fresnes, il y a un rond point, au centre de la végétation, arbustes, fleurs, sauvages, et même arbres, il est traversé de 2 grandes allées, esplanades plantées, d’arbres et verdure, herbes, gazon: pour faire passer l’A86 à travers la ville de Fresnes, ville issue de l’habitat pavillonnaire des années 50, Continuer la lecture#40jours #prologue | boucles

#40 jours #prologue | lieux cachés

Murs restaurés et voûtes médiévales, rue pavée, vestiges d’un ancien palais, médiéval lui aussi, briques rosâtres, pierre de taille, par endroits poutres de béton énormes et hourdis en guise de plafond, un lieu historique remarquable en plein centre-ville, avec ceci d’extraordinaire qu’il est totalement dissimulé à la vue : de fait, il s’agit des vestiges, situés sous la Place Royale, du Continuer la lecture#40 jours #prologue | lieux cachés

#40jours #prologue | quatre ellipses verticales

une ligne est vue, mais il n’y a pas de ligne, à gauche, l’herbe coupée, jaunie, séché, les raies encore de la taille, à droite, les cendres, la terre noircie, les troncs devenus charbon ⁝ chaque été dans la vallée, un incendie que l’on dit volontaire et le nom de l’auteur est su et tu, il ne va pas plus Continuer la lecture#40jours #prologue | quatre ellipses verticales

#40jours #prologue | lieux invisibles

Une raffinerie de pétrole dans la banlieue d’une grande ville, une grande tour de distillation haute de 80 mètres, d’autres colonnes de distillation sous vide annexes, plusieurs cheminées dont une, la plus grande, laisse échapper un large et dense panache de fumée blanche dans le ciel surplombant un réseau de tuyaux et de grands réservoirs circulaires destinées à stocker les Continuer la lecture#40jours #prologue | lieux invisibles