#40jours #01 | lorgnettes

Il y avait un point, noir, un comédon comme on dit, un mangeur de peau, s’il n’y en avait eu qu’un, on extirpait et on écrasait ces vers entre deux lamelles de verre et on observait grâce aux huit microscopes de la classe de troisième latin-sciences, section mixte, peaux grasses, le sébum, les kératinocytes, la mélanine, parfois même un acarien Continuer la lecture#40jours #01 | lorgnettes

#40jours #prologue | les traces d’abandon

Un immense rectangle blanc, limpide et vide dans un quartier calme et un voisinage convivial, l’herbe arrive à la hauteur des genoux, les branches cassées sont éparpillées partout. Derrière ce rectangle blanc, un champ suivi d’une petite forêt, en somme,un endroit idéal pour une grande famille: Cette maison déshabitée, avait à l’arrière une porte au 2ème étage qui menait au Continuer la lecture#40jours #prologue | les traces d’abandon

#40 jours #01 | Le gros œil

L’œil luisant d’un hippopotame qui macère dans le glauque de sa cage, ménagerie d’un cirque rouge et jaune sur la place au milieu des immeubles voûtés, point sombre à la périphérie de ma ville, autour, en auréoles, les champs de bataille et de grandes cultures sillonnés de rivières, ponctués du marron des étangs et des grands bois, lacérés par le Continuer la lecture#40 jours #01 | Le gros œil

#40 jours #01 | à table

De l’eau qui bout dans une casserole où s’effondre lentement une poignée de spaghetti poussée par le dos d’une cuillère qu’il tient de la main gauche tandis que sa main droite ajuste la puissance du feu sur la gazinière bon marché dans un coin de la cuisine à côté de l’évier en face du frigo et les murs vert pomme Continuer la lecture#40 jours #01 | à table

#40 jours #01 | c’est triste

Je vis sur un petit plateau sur l’une des collines de la ville. Un plateau c’est plat, facile pour marcher sans s’essouffler, se déplacer, faire les courses, s’arrêter pour dire bonjour aux voisins, aux commerçants, aux amis. Quand j’en sors, je le fais à contre-cœur, surtout si c’est pour aller vers la droite, vers l’école où je travaille, à contre-cœur Continuer la lecture#40 jours #01 | c’est triste

#40 jours #prologue | Lieux sombres de ma ville.

Sous ma ville, cette autre ville, une autre ville grouillante de l’humidité, de la nuit et des odeurs que nos corps y déversent, pour chacun de nous au-dessus, deux ou trois en dessous, on dit qu’un jour ils sortiront, avec leur reine, pour nous soumettre : la ville des Rats. Une grotte perdue au fond d’une cave, des traces d’entailles disent Continuer la lecture#40 jours #prologue | Lieux sombres de ma ville.

#40 jours #01 | lourde et lente

carapace bombée terre-mère qui te joue des énervés aériens bien ancrée dans cette cour qui se dit jardin ; bergenia laurier rose calfeutrés sous le verre de la serre palmes du palmier si haut qu’on voit le toit de tuiles roses rondes ; je monte là-haut tout au sommet saluer les martinets qui criaillent dans la transparence du ciel trop Continuer la lecture#40 jours #01 | lourde et lente

#40 jours #01 | diagonale

La fleur de la bougainvillée n’est pas rouge, ni pourpre, ni jaune, ni rose, ni violet. Elle est blanche, petite, tubulaire, toujours au milieu des trois bractées dont les couleurs explosent en été.Pas de zoom arrière par pitié. Le travelling optique n’apprend rien. Interdit dans mes rushes, le zoom, a la poubelle. La diagonale à la place, le plan le Continuer la lecture#40 jours #01 | diagonale

#40jours #01 | une main crépite autour une ville

Une main fouille ou égraine gravillons dans la cours circulaire ou ovale en tout cas on s’y love protégé la main joue poussiéreuse blanchie de ce sol qui semble crépiter dans cette paume un passe-temps vu d’ici silencieux une histoire se raconte depuis cette main minuscule dans cette cours entourée d’immeubles arc de cercle sur trois étages taille humaine une Continuer la lecture#40jours #01 | une main crépite autour une ville