# 40 jours #01 | espace intérieur

On croit savoir où on est Olivia Scélo 120 rue de Pessac face à la rue de Strasbourg derrière la rue Saint Genès Bordeaux France Europe Monde Univers Espace chambre : porte, armoire, commode, chaise, porte, comtoise à livres, porte, radiateur, tablette en marbre, table de nuit, lit, table de nuit, piles de livres, armoire, bureau, chaise, bibliothèque, commode, porte, secrétaire, Continuer la lecture# 40 jours #01 | espace intérieur

#40jours #02 | tombent les nuits

Au long des années 80, le motif se répète, lancinant, je me revois tracer quatre lignes sur la page horizontale pour séparer les étages d’un immeuble à la façade invisible. C’est (toujours) Noël car j’aime dessiner les sapins, les cadeaux, les boules du sapin, la famille toute entière réunie. C’est (toujours) le soir. J’habite alors dans une cité à Sarcelles, Continuer la lecture#40jours #02 | tombent les nuits

#40jours #prologue | mobilier urbain

Des livres organisés en rangées, à la verticale, du bois, une porte vitrée, du familier à portée de main des livres mis à disposition de tous des livres abandonnés ? des livres inutiles ? des livres déjà lus ? des livres pas à lire ? des livres au rebut ? des livres partagés ? des livres donnés ? des livres échangés ? des livres connus ? des livres inconnus ? Continuer la lecture#40jours #prologue | mobilier urbain

#40jours #02 | instantané

A Marseille, dans certains quartiers, les immeubles construits à la fin du XIXème siècle abritent des appartements qui possèdent tous le même agencement. À quelques différences près comme la hauteur des plafonds ou la largeur de la cage d’escalier. Au 107 du boulevard Baille, dans le cinquième arrondissement, les trois appartements situés l’un en-dessus de l’autre possèdent le même plan Continuer la lecture#40jours #02 | instantané

#40jours #01 | en se dépliant

en se dépliant son fémur claque son bassin ouvert amorce une rotation externe son nombril profond à peine enveloppé de duvet tourne son pubis ordonne l’immobilité à ses cuisses larges mais le genoux dirige le pied qui rythme le carrelage blanc sous un mollet tendu car l’autre pulse avec les seins qui dansent sous les bras les mamelons regardent à Continuer la lecture#40jours #01 | en se dépliant

#40jours #02 | 1941/1999

Dans la chaleur de l’après-midi les doigts sur la table, le rythme d’une chanson perdue, les voilages lourds en l’absence de vent, la soif. Un camion fumant de noir gasoil descend la rue. Vente de pastèques à l’écorce couverte de glaise, chair rouge sang, juteuses, pas chères. Dans la chaleur de l’après-midi les doigts sur la table, le rythme d’une Continuer la lecture#40jours #02 | 1941/1999

#40jours #02 | 1995, un matin d’hiver

1995, un matin d’hiver, l’enfant dans sa cachette, les planches rongées, les poutres de la charpente, il est assis sous les tuiles du toit, une seule transparente, au-dessus du livre, il tourne les pages du livre, il ferme le livre, il écrit dans un cahier. Le reste de la pièce est vide : çà et là des brins de paille, des Continuer la lecture#40jours #02 | 1995, un matin d’hiver

#40 jours #2 | Lieux sans état

Colombes (92700) Du premier étage vers le rez-de-chaussée dans l’immeuble d’en face derrière le voilage une dame fume et joue aux dames, l’index jauni de la dame déplace un point noirBarbès Rochechouart (7509) Du sixième étage sous les toits vers l’autre aile de la cour au moins six fenêtres avec de petits balcons, derrière des appartements, derrière encore le couloir Continuer la lecture#40 jours #2 | Lieux sans état

#40 jours #02 | fenêtres, objets profonds

Voir ce qui se trame sous les toits de la ville, derrière cette fenêtre où s’encadre une fugitive silhouette, faire tomber les façades comme autant de masques dissimulant la vie des gens, élever des immeubles transparents, Tati le fait dans Playtime où vivent en vitrine des familles modernes qui allument toutes leur télé à la même heure et se figent, Continuer la lecture#40 jours #02 | fenêtres, objets profonds

#40 jours #02 | ceux d’après.

Le numéro, c’est le 89, mais il ne se voit plus depuis la route. Les buissons ont pris hauteur d’arbres. Ils débordent, ont piétiné les parterres de fleurs d’un côté, de l’autres ils mangent tout le trottoir par-dessus le mur, des enfants turbulents qu’on ne tiendrait plus, ils ont effacé la jolie façade. Le mur et la boîte aux lettres Continuer la lecture#40 jours #02 | ceux d’après.