#40 jours #05 | Absence d’Erich Mielke

Le masque mortuaire de Lénine sur le coin du bureau – le plâtre mat, les yeux clos, l’impassibilité, l’indifférence des défunts. L’immense bureau de bois clair, ciré, si brillant qu’on se voit dedans. Le sous-main en cuir, l’empreinte des coudes en léger creux. Pas un stylo, pas un dossier – tout dans la tête. Peut-être que le contenu des tiroirs, Continuer la lecture#40 jours #05 | Absence d’Erich Mielke

#40 jours #05 | Noisy mon désert ma Namibie

J’ai placé mon corps en caméra tournante, pile au milieu de la place du marché. Ce soir, samedi soir, tout est désert, flétri, abîmé. Sans intérêt pour les choses de la ville. Les boutiques ont fermé, le sol blême est un fruit blette, les murs sans vitrines, déchet posé à la surface, tu bouges les lèvres, tu dis, je suis Continuer la lecture#40 jours #05 | Noisy mon désert ma Namibie

#40jours #04 | épouser la surface

Il faut imaginer à présent un déplacement qui s’effectuerait sur une poutre, non pour un exercice virtuose de gymnastique, mais au contraire dans un but d’efficacité et de sécurité tel qu’il importait aux maçons des cathédrales se déplaçant à trente mètre du sol. Leurs pas étaient glissés le long de la poutre, minimisant ainsi la fréquentation du vide et le risque déséquilibre Continuer la lecture#40jours #04 | épouser la surface

#40jours #04 | attention !

En surveillance...

Sortie de la maison / petit chemin de carreaux blancs carrés / iris en bataille… Escaler en bois descendant vers … / traces inconnues / plaque de béton sous laquelle …/ pneu protecteur… Sol enfin plat / repos de la jambe trainante / mince ! seau de Platon renversé oublié… vide / travail d’artiste des fourmis Ok tout le monde présent Continuer la lecture#40jours #04 | attention !

Couvre lit et lampe à frange.

C’est un de ces couloirs comme on n’en voit que dans les anciens appartements. A l’ère du loft, de l’open space et de la cuisine ouverte sur séjour, ils se font rares, détruits, aménagés, éclaircis. Ici, il est resté dans son obscurité initiale, tapisserie lourde, motifs d’un autre temps, auréolés des couleurs d’avant aujourd’hui ternies par les années et le tabac, vue Continuer la lectureCouvre lit et lampe à frange.

#40 jours /#05| de famille

quinze juin il faudrait le faire sans image mais ça paraît impossible – elles viennent par une espèce de processus magique (on aime beaucoup la magie – peu importe sa couleur, si la magie en a jamais eu d’ailleurs – ces temps-ci je suis un peu dans Zénon, après avoir été dans Hadrien – il me plaît celui-là non pas Continuer la lecture#40 jours /#05| de famille

#40 jours # 05 # chambre-couloir-placard

Un couloir fermé, cette chambre, un placard avec fenêtre. Un placard rectangulaire aménagé en chambre. Dans le sens de la longueur, un lit superposé, fixé aux murs du fond et à ceux des côtés. Sous le lit, une table-bureau du même format. Une planche-bureau fixée elle aussi aux trois murs. Pour accéder au lit une petite échelle, mobile, en métal Continuer la lecture#40 jours # 05 # chambre-couloir-placard

#40jours #05 | carte mentale

Danielle tomba malade peu après. Une saloperie de kératite. Elle avait la sale gueule d’un boxeur sonné avec deux yeux rouges tuméfiés qu’elle masquait derrière d’immenses lunettes noires, les plus opaques qu’elle eut trouvées. Elle se terra chez elle pendant six mois. La chambre lumineuse de la rue du Dôme s’enfonça dans une nuit sans fin. Elle ne fit pas Continuer la lecture#40jours #05 | carte mentale

#40jours #05 | le couloir

Un porche, de larges portes métalliques, (le passage d’un camion). Dans la porte de gauche, une petite porte pour les piétons; c’est par là qu’on entre ce matin. On arrive tôt, le jour se lève — en hiver il ferait nuit. Les rues vides, l’air frais. Ces oiseaux qu’on entend. Et le ciel, une dentelle rose mord les toits. De Continuer la lecture#40jours #05 | le couloir