#40jours #11 | les fois que perdu

Parce que les fois que perdu, tu mémorises. Les rares fois que perdu, dans le même arrière-fond sombre du crâne, et qui ressurgissent ensemble. Les fois que perdu, dans le fond du crâne dans un endroit à elles toutes ensemble, une fête noire et sinistre, elles rient de toi et ricanent pour toujours. Une nouvelle copine qui vient, et ça Continuer la lecture#40jours #11 | les fois que perdu

#40jours #04 | d’un sol à l’autre

Attention où tu mets les pieds, tiens-toi à la rambarde, il pleut, l’eau roule sur le trottoir, les flaques brillent, tu sautes, ça gicle sur tes chaussures, les pavés arrondis de tant de pas brûlent tes pieds nus, l’herbe pousse entre les dalles, une fleur volontaire dresse sa tige sur le bord du couvercle en fer de la bouche d’égout, Continuer la lecture#40jours #04 | d’un sol à l’autre

#40jours #10 | télégraphe

Remonter la ligne 11. Se rappeler. Presque tout. Châtelet. Bien. Goncourt. Tout. Belleville. parfaitement. Jourdain. Comme si on y était. Porte-des-Lilas. Maréchaux. Périph. Pourtant. Station Télégraphe. Peu de souvenir. Doit être profonde. Comme les autres. Imaginer. Station fantôme. Après Place-des-Fêtes. Avant Télégraphe. Ne pas se rappeler son nom. Et pour cause. N’existe pas. Télégraphe existe. Elle. Mais peu de souvenir. Continuer la lecture#40jours #10 | télégraphe

#40jours #10 | du peu de souvenir de Nantes

J’ai peu de souvenirs de Nantes de ces deux années-là. Des points de repères vides de vie et de mémoire. Géographie restreinte de mes trajets quotidiens de la rue de Verdun au lycée Clemenceau. Et sur la route : la Cathédrale, le Cours Saint-Pierre, le Musée des Beaux-Arts et au bout, le Jardin des Plantes. Une mémoire de plans et de Continuer la lecture#40jours #10 | du peu de souvenir de Nantes

#40jours #09 | bouts de vie dans la ville

1 Entre la cathédrale et le PMU, c’est son territoire. Ecouteurs vissés sur les oreilles, sourd aux passants, il balance dodeline se déhanche, le corps tout entier à la musique qu’il écoute, un sourire accroché au visage. Parfois, il déambule dans les rues de la ville, une cannette à la main, corps chaloupant. 2 Le visage ridé, plié et replié Continuer la lecture#40jours #09 | bouts de vie dans la ville

#40jours #10 | Souvenirs flous

Je ne me souviens plus très bien de la piscine municipale. Je ne m’en souviens plus très bien parce que ça doit faire au moins quarante-cinq ans que je n’y ai plus mis les pieds. Ou les nageoires. Je crois me souvenir de certains détails mais je ne sais pas s’ils ont une réalité ou si c’est moi qui ai Continuer la lecture#40jours #10 | Souvenirs flous

#40jours #1 à #10 | de zéro (pas vraiment) à dix

 Retour sur les lieux Deux ombres penchées sur l’asphalte dégradé un reste de voie à la sortie et quelque chose  dans l’épaisseur du revêtement  goudron et gravillons barrent le passage  ce qui affleure entre les lignes toutes tracées est déjà là  rayures fissures  écartèlement au cordeau pour ce qui va s’extraire et qu’on ne voit pas vraiment car les dernières Continuer la lecture#40jours #1 à #10 | de zéro (pas vraiment) à dix

#40jours #09 | sans caresses

Je n’aime pas la foule, je deviens huître, mes yeux ne savent pas accrocher les pas fuyants, la panique grande, il a fallu des années de calme pour admettre que ce que je pensais acquis n’existait pas, travailler en collectif, vivre en grande ville, prendre les transports, jusqu’ici subis. Des arbres les oiseaux écoutent le bruit du rien. Dans la Continuer la lecture#40jours #09 | sans caresses

#40jours #08 | Hôtel Terminus

J’ai accompagné quelqu’un prendre un train. Je descends les escaliers de la gare Saint-Charles. Je suis seule face à la ville, son paysage par cœur, les toits, le ciel, la basilique sur la colline. Le froid fait pâlir la couleur du matin. Cinq avril. Le thermomètre tout à l’heure affichait trois degrés. Je profite du soleil sur les marches. Devant Continuer la lecture#40jours #08 | Hôtel Terminus

#40jours #10 | la maison grecque

Il y avait, il y a très longtemps, au bord de cette rue mouvementée, entouré par un espace de verdure, arbres et fleurs sauvages, un grand palais abandonné que j’appelais pour moi seule la maison grecque. Grecque pourquoi ? Aucun détail ne faisait penser à l’architecture grecque antique, même pas les colonnades fines qui entouraient la grande porte d’entrée. C´était plutôt Continuer la lecture#40jours #10 | la maison grecque