#40jours #11 | portable

Pas possible autrement : il y a un instant il était encore dans une poche, relié aux écouteurs. D’un seul coup plus rien, comme plus un bruit. Tu étais tellement habituée à ce que ta tête soit plongée dans les sons de la playlist qu’en une fois le silence a tout emporté. Pourtant la rue du Repos est particulièrement bruyante mais Continuer la lecture#40jours #11 | portable

#40 jours #11 | Les Merles

La carte et ses pointillés. Concentre-toi dessus. Concentre-toi sur les confins, sur l’espace vierge entre les traits – porosité, circulations possibles. Le franchissement n’est pas autorisé mais il n’est pas non plus interdit. Les pointillés c’est le provisoire, c’est l’incertain. L’incertain de l’époque a été figé là, au sud du Pays-qui-n’est-plus. À l’heure où le cartographe se tient penché sur Continuer la lecture#40 jours #11 | Les Merles

#40jours| #11 Un homme perdu dans le silence.  (Les films que j’aurais aimé réaliser)

J’ai rencontré Sophie en 1982, un samedi soir dans un bar à Bordeaux. Le bar était bondé, tout le monde hurlait, la veille j’avais été voir un concert de rock. J’avais passé ma soirée à hurler près des enceintes. Donc ce soir-là, quand Sophie m’a adressé la parole, je lui ai expliqué par des gestes que je ne pouvais pas Continuer la lecture#40jours| #11 Un homme perdu dans le silence.  (Les films que j’aurais aimé réaliser)

#40 jours #11 | dédale

La ville est inconnue. On y a débarqué il y a seulement trois jours, on loge dans une chambre sommairement meublée dans un petit hôtel tenu par des réfugiés, on a bien l’intention de découvrir, on y va, on explore avec une carte en main — carte simplifiée récupérée au bureau de tourisme de l’aéroport –, la plupart du temps Continuer la lecture#40 jours #11 | dédale

#40 jours #11 Se perdre

La lumière baisse, bouge les moulures sur les façades, déplace les volumes, creuse les angles, les portes tournent au noir, les immeubles rétrécissent dans l’ombre, reculent puis avancent leurs pierres éclaircies, volets éclatants, la ferronnerie rutile, les zincs étincellent tandis que le nuage glisse très lentement tirant plus loin sur la rue sa masse d’obscure fraîcheur dans l’été qui tout Continuer la lecture#40 jours #11 Se perdre

#40 jours #11| quelques semaines

vingt et un juin tout est perdu – voilà un type qui n’a pas vingt ans et qui s’engage pour aller combattre, c’est la guerre (mondiale, numéro deux) – son père a disparu, arrêté par la police française, il a été envoyé en métropole – prison, attente, puis plus de nouvelle – il faudrait voir les papiers qui restent il Continuer la lecture#40 jours #11| quelques semaines

#40 jours #11 | l’enfant perdu

L’enfant dans le corridor, l’enfant dans la cave, l’enfant dans la grange, l’homme ne sait pas, ne sait plus, mais il y avait un enfant, il y avait ce dessin de cheval, où est-il passé, ce dessin de cheval, un cheval blanc, celui de cet endroit qu’on appelait l’écurie au cheval, mais le cheval est mort, dit-on, le cheval est Continuer la lecture#40 jours #11 | l’enfant perdu

#40jours #11 | Déluge

Les trottoirs ruisselaient, il pleuvait assez pour qu’on considère ce flux comme l’ordinaire et les jours secs comme l’exception. On ne se souvenait pas qu’il n’ait pas plu. Le pire s’insinuait dans les esprits et les plus pessimistes s’embourbaient dans des calculs de probabilité sans fin. Cependant la submersion des terres diagnostiquée par des cohortes de spécialistes ne se produisait Continuer la lecture#40jours #11 | Déluge

#40jours #11 | vie de quartier

Il rentre du boulot. Il sort du métro. La place est animée. Les terrasses sont pleines. Des tablées d’étudiantes et d’étudiants commencent les premières pintes de bière. Des mères – quelques pères – papotent devant un verre de blanc avec les enfants sortis de l’école qui mangent une glace ou un croissant autour des tables, prolongeant la récréation. Des amis Continuer la lecture#40jours #11 | vie de quartier

#40 jours #09 | Trois sur un carré.

Elle lisait des partitions comme on lit un roman, là, debout, dans le métro. Étrange compagnes de voyages, des notes. Personne ne semblait s’étonner, peut être parce que personne ne regarde. Yeux éteints des voyageurs du métropolitain. Pourtant les siens brillaient par leur vivacité, en parcourant les notes elle chantait en silence. Ne pas déranger. Sa culture lui avait toujours Continuer la lecture#40 jours #09 | Trois sur un carré.